XVIII

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J-518...

Je réajuste mes lunettes de soleil qui ont glissé sur ma tête. La tête penchée, je ferme les yeux un instant afin de visualiser le visage de ma soeur derrière mes paupières. Une légère brise se lève, faisant virevolter quelques mèches de ma chevelure. Le silence m'entoure. Seuls quelques oiseaux non loin viennent troubler la quiétude dans laquelle je me trouve. J'ouvre les yeux et ne peux cacher ma déception. Face à moi, je ne tombe pas sur Colette, mais sur son visage encadré.

Je me tortille sur les graviers. Je suis mal à l'aise d'être là pour raconter mes mésaventures avec Maggie. Comme si Colette était là, je sens son regard désapprobateur sur moi. Elle a toujours joué le rôle de la grande soeur à la perfection, nous recadrant lorsque Maggie et moi nous nous disputions. Aujourd'hui, elle me manque encore plus que d'autres jours car aujourd'hui j'aimerai du plus profond de mon coeur quelle soit avec nous. J'ai besoin de ses conseils, j'ai besoin qu'elle joue son rôle de médiateur, et par-dessus tout j'ai besoin de ma grande soeur. J'ai encore du mal à réaliser comment la perte d'un être cher est violent physiquement : cela me bouffe de l'intérieur, je ressens le manque dans chaque partie de mon corps. J'aimerai dire à tous les gens qui se sont permis de me dire que le temps efface la peine qu'ils peuvent garder leur conseil pour eux. Ils ont faux, totalement faux ! Oui, avec le temps, il m'arrive de ressentir moins de peine mais, à tout moment, la peine revient comme une flèche de rappel que l'on m'aurait lancé dessus.

- J'ai besoin de toi Colette... Si tu nous regardes de là-haut, viens nous aider. Je la supplie en regardant le ciel, le soleil me forçant à plisser les yeux. Fais quelque chose pour nous car je ne sais plus quoi faire de mon côté. Maggie ne me parle plus !

Je ne résiste plus longtemps et éclate en sanglot. Cette situation qui dure depuis un mois entier m'attriste. Après notre altercation à la suite des propos de Louis, Margarette ne m'adresse plus la parole, ne me regarde plus et me fuit comme la peste.

- Qu'est-ce que je dois faire ? Qu'est-ce que je dois dire ? Je ne peux même pas l'approcher ! A peine je rentre dans une pièce qu'elle en sort. Colette, je suis perdue... Viens m'aider je t'en prie, je ne sais pas, envoie-moi un signe ou quelque chose dans ce genre.

Je regarde à droite puis à gauche, attendant de voir miraculeusement arriver un signe. Ma respiration se coupe, je veux à tout prix capter le moindre mouvement étrange dans ce cimetière. Seulement, rien ne se passe. Tout est absolument calme et tranquille. Je souffle, dépitée de ma propre personne. Ce que je peux être idiote ! Comme si ma sur pouvait réellement m'entendre, et plus encore, m'envoyer un signe...

Je sursaute, mon coeur ratant un battement.

La musique qui me sert de sonnerie résonne dans l'immensité du silence qui m'entoure, brisant la solitude dans laquelle j'étais plongée. J'extirpe mon téléphone de mon sac et manque de m'étouffer en voyant le nom du Dauphin s'afficher. Louis souhaite me joindre. Je n'attends pas plus pour décrocher ne voulant pas le faire plus attendre que de nécessaire. Ma curiosité piquée au vif, je souhaite savoir la raison de cet appel.

- Oui ?

- Bonjour Hariette, Louis à l'appareil, me salue-t-il. Comment te portes-tu ?

- Heu... aucun mot ne sort de ma bouche, je suis prise de court face à sa question pourtant banale.

- Je me suis permis de te contacter car je n'ai plus de nouvelles de toi depuis ta remise de diplôme, enchaine-t-il face à mon silence. Une nouvelle fois, je te réitère mes sincères félicitations. Tout se passe bien de ton côté ? Je t'ai envoyé un message auquel tu n'as pas répondu.

C'est vrai, j'avais complétement oublié d'y répondre. A la suite de son discours, Louis m'a contactée par message. Ce dernier s'excusait des questions indiscrètes des journalistes, et s'inquiétait de savoir si les paparazzis n'en avaient pas profité pour une nouvelle fois me prendre pour cible. Il a conclu en me précisant qu'en ce jour, toutes ses pensées allaient pour moi.

Royal WeddingWhere stories live. Discover now