XI

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Bonjour ! Voici la suite de l'aventure de notre très chère Hariette. 

Au dernier chapitre, Louis et elle fuient le Bal des masqués comme des voleurs. Avez-vous envie de savoir ce qui s'est ensuite passé ? 

Bonne lecture ! 

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J-674...

J'émerge brusquement de mon sommeil comateux dans lequel j'étais plongée alors qu'un tambourinement incessant me martèle la tête. J'avale difficilement le peu de salive qui me reste dans la bouche. Ma langue colle à mon palais. Je me sens toute vaseuse. J'ai la sensation qu'un marteau piqueur est en train de démolir ma tête. Je porte ma main à mon front. Qu'est-ce qui m'arrive ?

Ma porte s'ouvre avec fracas. Je me redresse d'un bond. Le mouvement me fait tourner la tête. Je me sens toute nauséeuse comme si je me trouvais à bord d'un bateau faisant face à une tempête ; or je suis sur la terre ferme dans mon lit, et ce n'est pas la houle qui me donne envie de vomir mais bel et bien une bonne vieille gueule de bois.

- Hariette ! S'écrie ma petite sur.

- Doucement Maggie, je minaude tout en me massant les tempes.

- Je frappe à ta porte depuis des heures !

Sans que je ne demande rien, elle ouvre les volets de ma chambre. La lumière est un supplice pour mes pauvres rétines, je suis contrainte de cligner plusieurs fois des yeux pour m'habituer aux rayons de soleil qui inondent la pièce. La brutalité du jour relance encore un peu plus le mal de crane qui est en train de naitre.

- C'est quoi cette odeur ? Qu'est-ce que ça pue ici ! Elle ne se gêne pas pour ouvrir grand les fenêtres faisant renter un courant d'air glacé.

Un frison me parcourt tout le corps, je me dépêche de remonter la couette jusqu'au bout de mon nez. Je remarque alors que je suis nue comme un vers. Un tas d'habits se trouve au pied de mon lit, je présume que j'ai dû me déshabiller avant de me coucher. Le seul fait de réfléchir me demande un effort surhumain, je n'essaye même pas de me souvenir de la soirée, trop douloureux pour le moment. Je tenterais plus tard.

- Il y a un truc mort ce n'est pas possible, finit-elle de m'achever.

- C'est moi qui empeste, c'est bon, je marmonne quelque peu vexée, c'est juste l'odeur de l'alcool. Je vais aller me laver là.

- Attends ! Hurle-t-elle.

Elle me balance un magazine sur les jambes. Je l'interroge du regard face à son air contrarié. Elle a positionné ses mains sur ses hanches et me regarde froidement comme si elle était sur le point de me gronder.

- Tu m'expliques ? Claque sa langue.

Je quitte les deux yeux perçants qui me fixent pour m'attarder sur le magazine. En première couverture Louis fait les gros titres – ce qui ne change pas vraiment – mais j'étouffe un cri en me voyant. Sur la principale photographie, Louis et moi sortons d'un bar branché de Paris. Dans des petites vignettes, des photographies de moins bonne qualité nous montre sur une piste de danse nous déhanchant coller l'un à l'autre ne laissant peu de place à l'imagination. J'ouvre le magazine et tombe presque directement sur une double page traitant du sujet. Je survole rapidement le tout, des phrases sortent du lot : « le deuil princier : toujours bien arrosé et accompagné », « Sa fiancée à peine enterrée, le dauphin Louis déjà dans les bras de son ex-belle-sur », « le futur roi bien amoché » etc.

Je relève lentement les yeux vers ma sur de peur de l'affronter. Je déglutis en voyant le regard qu'elle me lance.

- Alors ? Relance-t-elle.

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