XXII

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J-489...

Assise sur mon lit, les volets encore fermés, des flashs de ma soirée de la veille me reviennent. Quelle idiote j'ai été de boire autant avec Maxine Non ! Ce n'est pas possible ! Je n'ai pas pu faire cela

- Et merde ! J'hurle en frappant mon cousin.

Mais qu'est-ce que j'ai failli faire ?!

Etrangement le sol tangue. Tout me semble flou autour de moi. La mer est agitée ce soir, le navire dans lequel nous nous trouvons me donne la nausée. Je fournis un effort pour avancer droit mais j'ai plutôt l'impression de zigzaguer. Je tente de m'appuyer à une commode présente dans le couloir, mais manque de pot, je me prends les pieds dans le tapis et me cogne au coin du meuble. Dans un fracas, un vase tombe par terre par ma faute. Louis ayant suivi mes mésaventures, m'attrape sous l'aisselle pour m'aider à avancer.

- Je te tiens. Il vaut mieux éviter de casser d'autres vases offerts par la Chine.

- Je m'ex...cuse, je bafouille.

Escortée du prince, nous arrivons sans trop d'embuche dans ses appartements. Louis m'installe délicatement sur un fauteuil avant de demander qu'on me porte un verre d'eau pour me rafraichir. Il tire d'un coup sec les rideaux plongeant la pièce dans la pénombre. La pièce est un mélange de nouveau et d'ancien, de tradition et de modernité. C'est comme un choc entre deux personnalités de Louis, celle plus classique due à son rôle et à sa fonction qui pèsent sur ses épaules depuis son plus jeune âge ; et celle, plus intime et plus rebelle qui ressort de son caractère, de l'affirmation de ses goûts, de qui il est au fond de lui et de son coeur. Devant l'historique cheminée en marbre recouverte de moulures couleur or, une banquette d'une célèbre maison de design détone par sa couleur verte. Derrière moi, l'imposant lit trône fièrement. L'originale tête de lit rétroéclairée contraste sur le mur vert foncé. La pièce ne fait pas défaut aux classiques moulures au plafond, toutefois, elles ont été repeintes en blanc donnant un sentiment de grandeur à la pièce. Accrochés aux murs, bien loin des traditionnels tableaux centenaires de la famille, des peintures abstraites dont certaines très colorées. Il me semble même reconnaitre une composition du célèbre peintre Kandinsky.

On frappe à la porte mettant fin à ma contemplation de la pièce. Louis récupère le plateau sans faire entrer le serviteur dans la pièce. Il me sert généreusement un verre d'eau en me tendant un médicament pour lutter contre les migraines. Je l'avale en finissant d'une traite mon verre et, le repose rapidement sur la table basse en acajou.

- Qu'est-ce qu'il t'a pris ? Me questionne-t-il avec un brin de moquerie dans la voix.

- Tu n'as qu'à demander à ta petite copine

Je n'aime pas qu'il se moque de moi, alors que si je suis dans cette situation incongrue c'est bien à cause de lui. Comme toujours... Et je n'aime encore moins qu'il joue le preux chevalier qui vient à ma rescousse alors que cela fait bien longtemps que je ne crois plus aux contes de fées.

- Que dis-tu ?

- J'ai dû me battre pour toi, je croise mes bras sur ma poitrine.

- Te battre ? Rigole-t-il.

- Je ne savais pas que j'allais avoir de la concurrence pour une place que je ne veux même pas occuper. Louis, tu me dois d'être franc, est-ce que je vais me retrouver dans un mariage à trois ?

- De qui parles-tu ?

- De Maxine ! De qui d'autres veux-tu que je te parle ?! Je m'écrie.

Louis reste sans voix.

- Si tu as le droit de vivre ta meilleure vie en allant voir ailleurs, je ne vois pas pourquoi je m'en priverais. Je vais en faire de même !

- Que racontes-tu ?

Royal WeddingWhere stories live. Discover now