XXIV

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J-461...

Rien de mieux que de la glace pour faire face à un chagrin d'amour. Bon techniquement, je ne sais pas si je peux parler véritablement de chagrin d'amour car je ne suis pas vraiment en couple avec Louis. Toujours est-il que pour les peines de coeur, rien de mieux qu'un bon pot de glace, un masque hydratant et un film d'amour un peu niais. C'est mon programme de l'après-midi !

Je contemple le congélateur en proie à une profonde réflexion : caramel beurre salé, chocolat, pistache, vanille ou un mélange des quatre. Mon dilemme du jour est de choisir le goût de ma sucrerie, je crois qu'il y a pire comme journée ! Peut-être est-ce parce que je n'aime pas prendre de décision ou parce que je suis gourmande, toujours est-il que je me retrouve à remplir mon bol de tous les goûts. L'alarme de mon téléphone me presse à retourner dans ma salle de bain retirer mon masque qui a triplé de volume en mousse.

Alors que je suis en train de grimper les escaliers, la sonnette à l'entrée retentit. Entendant les pas de ma mère non loin, je lui laisse le luxe d'aller ouvrir. La flemme est le mot pour décrire ma journée. Blasée, je prends tout de même la peine de lui préciser :

- Si c'est encore un bouquet, ce n'est pas la peine d'ouvrir !

J'espère que ce n'est pas le cas car je crois que je suis dégoutée pour toute une vie des bouquets de fleurs. Je sens que si j'en reçois un pour la Saint Valentin, je serais capable de le faire manger à mon valentin ! J'ai envoyé un message à Louis pour expressément, lui demander de cesser tout envoie de présent floral. Ce n'est plus nécessaire qu'il se donne autant de mal pour se faire pardonner car il n'y a rien à pardonner. Les choses se sont juste passées trop vite entre nous et apeurée par la situation - mais plus encore par la puissance de ce que j'ai ressenti - j'ai pris la fuite.

- Hari, tu devrais venir... M'appelle ma mère.

- C'est bon ! Donne un pourboire au livreur pour qu'il reparte avec ! Je crie depuis le couloir à l'étage pour qu'elle puisse m'entendre.

- Hariette... Descend s'il te plait !

Face à l'insistance de ma mère, j'opère un demi-tour et dévale les escaliers. Arrivée au milieu du couloir menant à l'entrée, je me fige. Levant les yeux vers le livreur, je croise ceux de Louis. J'en ai le souffle coupé. Je me demande si c'est le fait de ne pas l'avoir vu depuis plusieurs semaines, mais il semble plus beau que jamais... Je ne sais pas ce qui passe mais mon coeur – cet idiot - s'emballe tout seul. Gênée, je m'approche de lui. Le dauphin se tient dans l'encadré de ma porte vêtu dun short et d'un haut de sport. Dans ses mains se trouve un bouquet de fleurs en papier.

- Salut, je l'accueil bêtement.

Je me tortille sur place, intimidée par mon accoutrement. Je tente en vain de couvrir avec mon tee-shirt ample mes jambes dénudées dans mon petit short. Face à moi, Louis me scrute un brin de moquerie dans le regard. Je vois bien qu'il se retient de rire, ce qui me met encore plus mal à laise.

- Bonjour, je te prie de m'excuser pour cette visite à l'improviste, ses yeux me scannent de la tête aux pieds. Mes nièces voulaient que je t'apporte ce présent en personne.

- Merci, c'est très joli.

- Tout le mérite leur revient, prend-il la peine de préciser.

Sentant le regard de ma mère sur moi, je lui demande :

- Maman, peux-tu nous laisser ? S'il te plait.

Sa curiosité piquée au vif, elle prend congée non sans regret. La connaissant, je me doute fortement qu'elle va écouter à travers la porte.

- Je sais bien que tu m'as demandé de ne plus t'envoyer des fleurs mais tu ne peux pas refuser des fleurs fabriquées avec autant damour.

- En effet, c'est malin de ta part, j'acquiesce tout en jouant avec le bouquet dans mes mains.

Royal WeddingWhere stories live. Discover now