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•Chapitre 28•

~Leïla~



J'avais mal dormi. Je redoutais le moment où j'allais la revoir.

Ça faisait un moment que je l'avais plus vue. Mes rendez vous étaient de plus en plus espacés car, d'après elle, "j'étais sur le bon chemin".

Mais je stressais beaucoup. J'avais peur de ce qui pouvait se passer.

Pour vous faire une métaphore, et me faire passer pour une intelligente, mes blessures venaient juste de commencer à cicatriser, et ce rendez vous c'était pas un couteau qui allait être remué dans la plaie. C'était du fer rouillé qui risquait de me faire attraper le tétanos.

Voilà ce qui risquait de m'arriver d'ici la fin de la journée.

Comment on pouvait considérer que parler à un inconnu de ses traumatismes qu'on essaie d'oublier allait m'aider à guérir ?

On dit que se confier à des inconnus nous libère, mais c'est des mensonges. Rien ne peut nous libérer de l'horreur qu'est la vie.

Si seulement ils pouvaient le comprendre. Je ne voulais plus ressasser les souvenirs douloureux à chaque fois que je la voyais. Je voulais juste tout oublier.

Mais le destin n'en avait pas fini avec moi.

Je voulais avoir une vie normale, avec deux parents aimants et une famille soudée et normale. Mais à la place, j'ai eu droit à... Des inconnus, des trahisons, des problèmes d'argent, de l'hypocrisie, des visites V.I.P en réanimation, et en bonus une série d'horreurs.

J'avais seulement dix ans quand la vie a décidé de me tuer. Interprétez le comme vous le voudrez, tous les sens sont justes.

J'avais dix ans. Et pendant quatre ans j'ai fermé ma gueule. Je me suis renfermée sur moi-même inconsciemment. Chaque jours de chaque semaines de chaques mois.

Petit à petit. Et j'ai changé. Pour finir par devenir un fantôme. Pendant des années.

J'ai remonté la pente récemment, mais je suis pas encore au bout.

Bref, à cause de mon long moment de réflexion, j'ai raté le bus. Alors que j'étais à cinq mètres de l'arrêt de bus.

C'était une journée de merde.

J'ai fais demi tour pour aller chercher ma deuxième option. J'allais devoir réveiller Kaïs.

Chez moi, sécher ça existe pas. Je devais aller en cours que je sois malade ou pas. Les seules fois où j'étais pas en cours c'était parce que j'avais un rendez vous, ou que j'étais à l'hôpital.

Bref. J'étais rentrée, et j'avais préparé un café.

J'aimais pas le café, mais c'était la drogue de Kaïs alors peut être que ça le mettra d'humeur normale.

J'étais en train de flipper, debout derrière la porte de sa chambre.

J'allais réveiller Kaïs. Un pas de travers et je me retrouvais démembrée dans un sac poubelle dans une déchèterie.

𝕷𝖊𝖎𝖑𝖆: ℭ'𝔢𝔰𝔱 𝔩𝔢 𝔡𝔢𝔰𝔱𝔦𝔫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant