𝕷𝖊𝖎𝖑𝖆: ℭ'𝔢𝔰𝔱 𝔩𝔢 𝔡𝔢𝔰𝔱𝔦𝔫

44.0

•Chapitre 44•

~Fares~

Selem. Ça fait longtemps non ?

Je suis en Turquie, au cas où vous l'auriez oublié.

Je pensais mettre seulement quelques semaines, mais ça prenait plus de temps que prévu. Et en plus de ça je devais passer à Barcelonne régler une fois pour toute les problèmes ce qui se passait là-bas.

Quand j'aurais fini tout ça je serais enfin tranquille.

Si on oublie Selim.

J'ai soupiré en repensant à lui. Je savais pas quoi faire. Le truc c'est que malgré tout il avait raison. Ce serait culotté de ma part de rejetter la faute sur lui.

Quand je repense à la situation, je me dis que sans moi et mes erreurs on en serait jamais arrivés là où on en était.

Vous devez être un peu perdu je pense.

Pour faire simple, j'ai fait quelque chose de grave, qui m'a indirectement amené à retourner à Marseille.

Peut-être que si j'avais...

Il fallait que j'arrête avec mes "peut-être" et mes "si". Le passé c'est passé, je peux rien y faire. À part regretter.

Mon regard s'est posé à nouveau sur mon téléphone. Sur son contact pour être précis.

J'ai jamais eu le courage de le supprimer. Je pense que je l'aurais jamais.

C'est bête mais je voulais l'appeler. J'avais besoin de l'entendre parler, au moins une fois.

S'il avait répondu, il m'aurait sûrement demandé qu'es ce que j'avais pu faire pour encore l'appeler à trois heures du matin. Il m'aurait fait la morale, comme avant. Je serais revenu des mois en arrière, à l'époque où c'était stable.

J'aurais fait n'importe quoi pour le voir une dernière fois. Changer le dernier souvenir que j'avais de lui.

Je voulais oublier son corps froid et rempli de sang. Oublier le moment où son âme a quitté son corps. Oublier ses yeux mourir.

Mais je me rappelle de chaque seconde de chaque minute de cette soirée. La dernière.

S'il était toujours là je pense qu'il m'aurait dit quelque chose comme "Apprenez juste à vivre sans moi, c'est simple. Grandissez, vous avez le même sang quand même. C'est mauvais de rester séparé de son frère plus de trois jours".

Ouai, il aurait sûrement dit ça.

Il a toujours été le plus sage après tout.

*Flashback*

Sofiane: Tu vas finir par avoir une calvitie.

- Dis pas de la merde hefek.

Lui: C'est vrai. Tu réfléchis trop. Fais belek, tu vas perdre des cheveux.

J'ai souri.

- Pour une fois que je réfléchis.

Il a esquissé un sourire.