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Chapitre 68


~Ilyes~



Cinq jours.

C'est le temps qu'il lui a fallu pour parler un minimum normalement.

Ses mains posées sur sa tête cachaient son visage. Elle avait de grosses migraines la plupart du temps.

- Ils t'ont pas expliqué ?

Elle a écarté ses doigts et a posé son regard vide sur moi.

Leïla: Quoi ?

Sa voix était cassée et mal assurée. Elle parlait trop doucement pour que ses phrases paraissent normales.

- T'as fait une hémorragie.

Je ne savais pas quand elle allait redevenir normale. Mais vu comme ça avançait, ça risquait de prendre beaucoup de temps.

Elle avait souvent des moments d'absence, et ses réactions étaient disproportionnées.

Soit elle réagissait pas, soit elle faisait des crises de panique. C'était tout ou rien.

Leïla: C'est tout ?

Je ne sais pas si je devais me sentir soulagé qu'elle n'angoisse pas ou inquiet de son manque de réaction.

- Tu te rappelles pas ?

Tu réfléchis des fois ?

Elle a baissé les yeux vers ses jambes.

Leïla: Je me rappelle...

Elle a laissé sa phrase en suspens et a froncé légèrement les sourcils.

Leïla: Euh...

La machine à manqué un bip au moment où son visage a pâli.

Leïla: Je...

- Leïla ?

Sa tête s'est tournée vers moi dans un geste lent, mais ses yeux sont restés fixés sur le même point face à elle.

- T'as perdu la mémoire.

Elle a croisé les doigts et a commencé à jouer nerveusement avec ses mains.

Leïla: Mais je me rappelle... de toi.

Je l'avais compris il y a quelques jours. Elle se rappelait de nous. Mais pourtant les docteurs disaient qu'elle avait perdu une partie de sa mémoire.

- T'as oublié huit ans.

Ses yeux vides se sont posés sur moi.

Leïla: Huit ans ?

Sa voix fragile s'est brisée à la fin de sa phrase. Puis ses yeux se sont posés sur ses jambes immobiles.

Leïla: Huit ans...

Elle a froncé les sourcils et s'est mise à respirer plus rapidement. Les bips de la machine à sa gauche se sont légèrement accélérés.

C'est mauvais signe.

Elle a fermé les yeux dans une grimace de douleur et à posé ses mains de chaque côté de son crâne.

Leïla: J'ai mal à la tête...

Elle avait chuchoté cette phrase.

Elle n'avait pas l'air de faire une crise, mais je ne pouvais pas m'empêcher de stresser.

𝕷𝖊𝖎𝖑𝖆: ℭ'𝔢𝔰𝔱 𝔩𝔢 𝔡𝔢𝔰𝔱𝔦𝔫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant