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•Chapitre 66 - Partie 1•

~Fares~

J'enchaînais les nuits blanches depuis quelques temps. Je crois que c'est le fait de rester ici qui m'empêchait de trouver le sommeil.


Si vous vous posez la question, quand j'étais dans le 91 je vivais chez moi. Ou chez ma mère, ça dépend du point de vue.

J'avais racheté l'appartement avant de revenir à Marseille. J'avais l'impression de revoir mes souvenirs défiler à chaque fois que je fermais les yeux.

Je haïssais ce quartier. Et par extension cette ville. Tout me rappellait qu'il manquait quelqu'un.

Sofiane.

Je me demande pourquoi les meilleures personnes partent toujours en premier. Est ce qu'à la fin il ne restera que des fils de pute sur terre ?

Peut-être.

J'avais coupé les ponts avec pas mal de monde. Je me demandais ce que certaines personnes étaient devenues.

Elle, en particulier.

J'avais aucune idée de son état. Si elle allait mieux, si elle était malade ou si elle était morte. Je savais absolument rien.

À vrai dire j'ai pas cherché à savoir non plus. J'avais pris directement la fuite sans prévenir personne. Et j'osais pas la recontacter pour prendre de ses nouvelles. J'aurais été vraiment un fils de pute de faire ça.

La dernière fois que je l'avais vue, elle était en larmes dans les bras d'une autre fille. Je savais pas ce qu'on lui avait raconté, mais elle devait me haïr de toute son âme.

En même temps, si la situation avait été inversée, moi aussi j'aurais eu la haine.

J'ai avalé un doliprane et un morceau de pain pour pas vomir avant d'aller sur le balcon prendre l'air.

Il était huit heures du matin. Pour certains, la journée venait de commencer. Pour d'autres, elle venait de se finir. Je fais partie de cette catégorie.

J'ai soupiré en entendant la sonnerie de mon téléphone. C'était pas le moment de me déranger.

- Allô ?

?: Euh...

- C'est qui ?

?: Fares ?

- C'est qui ?

?: Je... Tu me promets de pas raccrocher ?

- Je promet rien.

?: C'est... Meriem.

Elle veut quoi elle ? Comme si j'avais pas d'autres choses à gérer.

Meriem: Ne raccroche pas, j'ai quelque chose à te dire.

- Quoi ?

Meriem: Je viens d'avoir ta mère au téléphone et-

- Va droit au but.

Meriem: Elle m'a dit que tu étais à Paris en ce moment et-

- J'ai dit droit au but.

𝕷𝖊𝖎𝖑𝖆: ℭ'𝔢𝔰𝔱 𝔩𝔢 𝔡𝔢𝔰𝔱𝔦𝔫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant