Chapitre 7 - 4

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IV

Le soir même Kal suivait, sur le dos d'Écho, la fille à travers la forêt. Elle était à pied, avec de fines chaussures. Il l'aurait bien aidé, mais personne ne montait sur le dos de son cheval. Il avait préparé au préalable quelques fioles qui pourraient lui être utiles. La nuit était noire, et d'épais nuages cachaient la lune. Alors pour s'éclairer, Erlis tenait une lanterne, dans laquelle une petite flamme dansait.

Comme à chaque fois que le Chasseur se trouvait dans un endroit qu'il ne connaissait que peu, voire pas, tous ses sens étaient en alerte. Le moindre changement lui serait perceptible. Sa respiration était assez lente, et son visage serein. Il n'avait pas peur. C'était même presque le contraire. Déjà enfant, quand il n'avait aucun mauvais pressentiment, il était en confiance avec la nuit. Alors en grandissant dans le danger, ce lien construit avec le noir se renforçait.

Le jeune homme s'arrêta brusquement.

- Qui y a-t-il ? demanda la fille.

- Une vibration. Nous ne sommes plus très loin.

- D'accord. Soyons prudents.


Le duo continua d'avancer, et après quelques minutes, assez courtes, et quand de nouvelles secousses, plus fortes, se firent ressentir, tous deux s'immobilisèrent. Kal se positionna en tête, prit la lanterne, et se dirigea vers le foyer, pour protéger sa guide du moindre danger. Très vite, ils furent devant deux grands arbres sur pieds. Comme la nuit de leur rencontre, le brun fut impressionné par leur prestance. Deux paires d'yeux méfiants le fixaient. Erlis repassa alors devant le jeune homme et commença à leur parler dans un langage ancien. Les deux êtres semblaient l'écouter avec beaucoup d'attention, en poussant de temps à autre de petits grondements. Pour la première fois, le Chasseur observa une autre expression que la colère sur le visage des Géants. Le regard qu'il posait sur Kal changea soudainement, en devenant plus amical. Ou du moins, ils ne le voyaient plus comme un ennemi.

- Je leur ai expliqué la situation. Ils acceptent que tu restes près d'eux le temps de rencontrer le Mage. Ils s'excusent aussi pour la frayeur que leur congénère t'as causé.

- Ce n'est rien, il avait peur, c'est normal.


Un silence s'installa plusieurs minutes, tandis qu'ils suivaient les deux gardiens.

- Je peux te poser une question ? le questionna-t-elle doucement.

 - Hum ?

- Comment vas-tu faire ? Il est vraiment puissant tu sais...

- Je verrai sur le moment. Tu sais, je pense que le monde réfléchit trop. Les gens fonctionnent avec leur tête, alors qu'en vérité, le principal c'est d'agir.

- C'est vrai, lui répondit-elle avec un sourire avant de montrer du doigt les colosses qui suspendaient leur marche.

- On y est. N'interviens sous aucun prétexte.

- Oui.


Kal s'avança doucement, mais sûrement, et quand il fut aux pieds des deux gardiens, il dégaina sa précieuse épée. Il prit une grande, très grande inspiration et souffla lentement, en faisant un vide total en lui. Son rythme cardiaque était lent, calme, ce qui était un bon signe. Il valait mieux entamer un combat dans cet état, qu'avec un cœur voulant sortir de sa cage thoracique avec une respiration saccadée. Kal avança d'un pas, puis deux, puis trois, jusqu'à ce qu'il distingue une silhouette mesurant à première vue sa taille. Il y était. Aucun retour en arrière n'était possible. Il devait foncer, même tête baissée.

- Qui es-tu ? lança-t-il.

- Quelqu'un que tu ferais mieux de ne pas de provoquer. Tu ne serais qu'un moucheron à balayer sur mon chemin. Laisse-moi atteindre mon but, et tout ira bien.

- Bien, et maintenant, quel est ton nom ?

- Evrard. Je suppose que tu es Kal, n'est-ce pas ?


Le concerné fut surpris. Il serra la mâchoire et le pommeau de son arme.

- Jeune ami, ne sois pas si perturbé, voyons. L'Éveil d'un Chasseur d'Ombres fait beaucoup de bruit. Ce n'est pas anodin.

- Qui es-tu ?

- Pourquoi veux-tu le savoir ? Qu'est-ce cela va t'apporter ? Je vais t'écraser dans tous les cas.

- N'envisage même pas cette possibilité.

- J'ai terrassé un des Géants à moi tout seul. Un simple humain ne fera jamais le poids face à moi. Crois-moi, je ne te veux aucun mal. Alors écarte-toi de mon chemin. Après, nous pourrons discuter.

- Tu as peut-être entendu parler de moi, mais ça ne veut pas dire que tu me connais. Prépare-toi !

Salut !

Je poste assez tard, donc il y aura peut-être plus de fautes que d'habitude. Je les corrigerais demain :)

A vendredi !

Nominé : Préambule du ChaosWhere stories live. Discover now