Chapitre 23 - 2

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II

Dans le milieu de l'après-midi, le jeune Chasseur sentit une main se poser sur son épaule, qui fut poussé avec brutalité, accompagné d'un grognement d'ours, et d'un sombre regard.

- Lève-toi, lui ordonna Evrard, on doit se rendre chez un bijoutier.

- Oui, j'arrive, je vous rejoins en bas.

Directement le jeune homme se redressa et refit les lacets de ses bottes, tout en baillant. Comme à son habitude, il se tâta le bras puis descendit les escaliers qui couinaient sous ses pieds.

- Tu étais fatigué à ce point ? commenta le propriétaire des lieux.

- Quel est le problème ?

Interloqué par l'agressivité de Kal, Pascal haussa les sourcils et le regarda passer sans répondre. Evrard l'avait prévenu.

Sur le chemin le jeune homme pris la parole, d'une manière posée :

- Qu'est-ce que ce bijoutier a de particulier ?

- Il est spécialisé dans les pierres. Avec un peu de chance, il aura pu la voir passer.

Kal hocha tête, et à peine deux minutes plus tard, les deux hommes s'arrêtèrent devant une boutique avec une vitrine remplie de bijoux et pierres en tout genre. Ils rentrèrent sous un petit son de clochette, et commencèrent à scruter les expositions de la boutique. Le Chasseur se sentit plus à l'aise ici que ce dans quoi il logeait. La propreté de ce lieu était inégalable, excepté peut-être dans les châteaux du roi et des membres au gradé du Conseil. Il n'y avait pas un seul grain de poussière, et les bijoux brillaient de mille étincelles.

L'instant d'après, un homme vêtu avec élégance entra par la porte de l'atelier, et les salua poliment :

- Messieurs, que puis-je faire pour satisfaire vos désirs en cette belle journée ?

- Monsieur, commença Pascal sous le regard pesant de Kal qui suivait ses moindres faits et gestes, nous aurions besoin de renseignement.

- Mais bien entendu, sur quel sujet souhaiteriez-vous être éclairé ?

- Nous recherchons une pierre appelée la Pierre Originelle. Nous pensons que vous auriez peut-être des renseignements.

Le bijoutier se munit d'un sourire poli, avant de répondre :

- En effet Messieurs, j'ai bien vu cela, mais je ne puis vous dire où elle se trouve à l'heure actuelle. Elle a passé quelque nuit dans mon humble boutique, avant d'être acheté par une femme.

Instantanément, Evrard prit en main la conversation. Presque agressivement, il rebondit sur les paroles de celui qui le faisait face :

- Comment était cette femme ?

- Je ne pourrais vous le dire, je tiens à garder secret le profil de mes clients.

- Nous en avons bien plus besoin que cette traînée ! s'énerva Evrard.

- Je vous prie de vous calmer Monsieur, et de ne pas porter un tel jugement sur cette Dame. Tout ce que je puis vous dire, et cela, sans certitude, c'est qu'elle a dû revendre cette pièce.

Pascal reprit le fil de l'échange, pour éviter à son ami de devenir violent . Ils devaient à tout prix éviter les confrontations. Se faire remarquer pouvait signer leur arrêt de mort.

- Merci pour ces précieuses informations. Bonne journée à vous, au revoir.

- Bonne journée Messieurs, au plaisir. Une dernière chose, leur dit-il alors que tous trois étaient presque sortis de la bijouterie.

- Oui ? répondit Pascal.

- J'ai de nombreuses pierres qui ont toutes plus ou moins de la valeur et une histoire, tout comme mes bijoux. J'ai notamment une Pierre Mémoire, si jamais ça intéresse le Chasseur d'Ombres...

L'intéressé fronça les sourcils, et se retourna, en prenant soin de jeter un coup dil au visage des deux autres hommes qui laccompagnaient.

- Comment savez-vous qui je suis ?

- Tu as la silhouette dont tout le monde parle depuis quelque temps.

- Tout le monde ?

- Je pense que Monsieur a dû te dire que l'Éveil d'un Chasseur d'Ombres ne passe pas inaperçu. Tu es un objet de convoitise actuellement, méfie-toi.

- Je sais.

Un silence pesait lourd dans la boutique. Evrard demeurait tendu, tout comme son ami qui lui chuchota une réflexion sur l'attitude de Kal. Ce dernier qui avait très bien entendu, ne put sempêcher de répondre, calmement :

- Si mon air calme et fermé vous pose problème, vous n'avez qu'à me dire de partir, je ne m'en porterais pas moins mal.

- Non, non, bien sûr que non. Je voulais juste dire que-

- C'est bon. Je n'ai pas envie de vous entendre bégayer pour trouver une réponse.

Il se concentra à nouveau sur le vendeur, avant de demander d'un ton glacial :

- Pouvez-vous nous laisser ? J'ai besoin de m'entretenir avec lui.

- Non. Tu viens.

- Seulement si tu me parles plus en détail de ce « tout le monde ».

- Ça ne servirait à rien.

- J'ai envie de savoir.

- Bon, écoute. Tu me fais confiance ou pas ?

Il n'obtint pas de réponse, Kal ne sachant quel était vraiment son avis sur le sujet. Puisque d'un côté, jamais Evrard n'avait voulu lui faire du mal et qu'il l'avait déjà bien aidé à comprendre certaines choses. Seulement, d'un autre côté, il trouvait les réponses de l'homme toujours vagues et imprécises. Mais maintenant qu'il en savait un peu plus sur l'histoire d'Evrard, il pouvait se demander si cela n'était pas dû à son passé...

- Si tu n'as rien à me cacher, alors tu peux me laisser parler avec lui.

- Je vais être honnête avec toi, commença-t-il en réussissant à capter l'attention de Kal. Si je ne te dis rien, c'est parce que je n'ai pas envie que tu ailles voir ailleurs.

- C'est assez petit comme raisonnement. Surtout si on prend en compte le fait que si je vais voir ailleurs, je t'aurai à dos, tu aurais plus d'information sur moi que tu n'en avais au départ, et je serais en danger.

À ces mots, Evrard baissa la tête, conscient du ridicule de la situation.

- Excuse-moi, c'est vrai. Je vous laisse. Rejoins-nous dès que tu as fini.

- Merci.

Bonsoir !
J'espère que vous allez bien :)
Le nouveau chapitre est donc posté ! J'espère qu'il vous à plus :)

Bonne soirée ✨

Nominé : Préambule du ChaosWhere stories live. Discover now