Chapitre 11 - 2

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II

Après avoir traversé la ville, en évitant au maximum les passants, il demeurait enfin au pied du Temple. Ou plutôt, au pied des marches qui menaient à lui. Derrière, se trouvaient encore quelques maisons, avec plus loin l'école, puis les montages. D'après ce que racontaient les habitants de la région, elles changeaient de visage en fonction des saisons. Actuellement, elles étaient d'un joli vert, et la roche des falaises était brillante. Au début, il était aisé de se diriger dans ses montagnes, grâce au chemin créé par les hommes, qui, au dire des livres écrits par populations, étaient très jolis. Dans une de ces montages, était le lieu où faisaient les fêtes et sacrifices d'été.

Le Chasseur commença à monter les marches. À chaque pas, il éprouvait un sentiment de liberté assez étrange. Chaque mètre, la vue, les odeurs, le vent, changeaient d'aspect.

Quand il fut enfin en haut, il s'accorda le loisir d'observer la ville. Elle paraissait si petite...

Une énergie incroyable émanait de cet endroit. Impressionné, le jeune Chasseur resta quelques instants face à l'édifice de pierres ébahi. Il ne venait presque jamais prier, par manque de temps. Mais, ce n'était pas un problème. Le Dragon désirait recevoir la gratitude honnête, et non contrainte. Il voulait laver des esprits intègres, qui pouvaient grandir, et non des esprits forcés.

Lorsqu'il se sentit prêt, Kal poussa les portes en bois pour franchir l'entrée, et instantanément une avalanche de sentiments, d'émotions, le submergèrent. L'intérieur était rayonnant, et les rayons du soleil illuminaient la statue de sa divinité. Un couloir bordé par diverses sculptures menait à elle. Le sol était en marbre, et les murs étaient percés de splendides vitraux qui renforçaient la magnificence du lieu.

Le Chasseur d'Ombres marcha doucement, les yeux rivés sur la divinité qui lui faisait face. Les émotions qu'il éprouva en ce moment précis, furent intenses. Il percevait une aura toujours plus forte et profonde au fur et à mesure qu'il s'approchait. Une connexion, qui se rapprochait dangereusement de l'ordre charnel. Une connexion forte et puissante qui se renforçait à chaque pas, se tissait sous les yeux des statues de marbre.

Lorsqu'il fut face au géant de pierre, il s'agenouilla devant l'hôtel pour débuter une prière. Kal ferma les yeux, et tenta d'établir une connexion entre celui qu'il adorait et sa force. Sa respiration ralentissait, et les pulsations de son cœur aussi. À cet instant, il se remémora une vérité enfouie, que lui avait un jour enseigné un sage : « Pour prier, se connecter entièrement à notre Dieu, tu dois te défaire de ce monde.»

Le corps qui lui avait été assigné, n'était qu'un simple réceptacle à sculpter. Le réceptacle de sa puissance et de son Esprits. C'est ce corps qui permettait l'existence même de la vie dans ce monde, car il matérialisait les Esprits, qui à leur tour donnaient vie à ces réceptacles, par le sang et la pensée.

A cet instant, rien ni personne n'aurait pu le perturber. Il se ressourçait par les paroles divines de l'Esprit qui habitait ces lieux. Kal l'entendait murmurer des choses. La force seconde du jeune homme, celle qu'il utilisait en combat, avait déserté les lieux, accompagnée de son Esprit, et le corps demeurait inhabité. Hors, même si cela était dangereux pour lui, à cet instant, il se sentait en sécurité. Il savait que son pouvoir était entre les mains du Dragon, et qu'il n'en ressortirait que plus pur et puissant.

Minute après minute, l'organisme de Kal ralentissait. Au moment où son cœur ne battait presque plus, le jeune homme reprit peu à peu conscience. Il redevint peu à peu refuge de son Esprit, mais surtout de sa puissance, puisque sans elle, il n'était rien. En effet, chez un homme lambda, il n'y avait que son Esprit qui contrôlait son réceptacle. Mais, dès lors qu'un homme possède un héritage magique, il avait une telle place, qu'il devenait complémentaire de l'Esprit. Ce dernier contrôlait donc le corps de Kal, uniquement s'il était imprégné de la puissance de Chasseur du jeune homme.

Le Chasseur resta un moment, les yeux encore clos, agenouillé devant l'hôtel. Ses mains tremblaient. En ouvrant ses paupières, il détailla la statue de sa déité, avec reconnaissance. Puis, doucement, il se leva, et il fut traversé par une décharge de sensations toute particulière.

Sans qu'il ne contrôle quoi que ce soit, ses veines devinrent un court instant : noires. Il venait de renforcer son héritage. Alors, sans vraiment réfléchir, il esquissa un sourire. Renforcer son pouvoir par la prière n'était pas permis à tous...

Salut!

Comment allez-vous?

J'espère que vous avez aimé cette partie, et que la partie de lundi vous plaira tout autant !

Nominé : Préambule du ChaosWhere stories live. Discover now