Chapitre 24

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Heureusement pour Lysandre, ils arrivèrent rapidement chez ce dernier.

Milo se doutait que sa cheville devait beaucoup le faire souffrir car à chaque pas qu'il faisait, il inspirait profondément, comme pour se retenir de glapir de douleur. Cela le faisait se questionner sur la gravité de la blessure de son meilleur ami. Il espérait que ce n'était pas cassé, bien que cela l'aurait étonné. Lysandre semblait s'être blessé lorsque son pied avait percuté le bord du trottoir et qu'il s'était effondré sur lui. Il ne pensait pas que l'on puisse se casser la cheville aussi facilement, à moins d'avoir des fragilités – chose que Lysandre n'avait pas.

La mère de Lysandre était absente. Elle était au travail, à cette heure-ci. Lysandre proposa immédiatement en apprenant cela de rester jusqu'à son retour. Il préférait éviter que son meilleur ami ait à se déplacer pour chercher des bricoles. Il se chargerait de lui apporter tout ce dont il avait besoin. Contrairement à ce à quoi Milo pensait, son ami d'enfance ne protesta pas bien longtemps. Il ne put s'empêcher de se dire que c'était peut-être parce qu'il voulait passer encore un peu de temps avec lui.

Milo le guida jusqu'au canapé du salon. Il l'entendit soupirer de soulagement lorsqu'il se retrouva assit et, pour soulager la douleur, il alla chercher une poche de glace à appliquer sur la zone douloureuse.

- Merci... dit Lysandre en s'en emparant.

- Je t'en prie. Je vais t'enlever tes chaussures et tes chaussettes.

- Je peux le faire moi-même.

- Je sais.

Sur ces mots, Milo s'exécuta, sans laisser à son meilleur ami de protester davantage. Il ne manqua pas de remarquer à quel point la cheville était gonflée et rouge. Ajouté au fait que s'appuyer dessus semblait extrêmement douloureux, ce devait sûrement être une entorse. Milo en était rassuré. Au moins, ce n'était pas cassé. Lysandre serait rapidement remis sur pied. Afin de soulager un peu plus son camarade blessé, Milo entreprit de rapprocher la table basse du canapé pour qu'il puisse y poser son pied.

Il y eut un moment de silence, durant lequel chacun semblait prit dans ses propres pensées. Puis finalement, n'y tenant plus, Milo finit par exploser :

- Je ne comprends pas comment on peut être aussi irresponsable au volant ! Où est-ce qu'il a appris à conduire, ce type ?! Personne de sain d'esprit ne peut donner son permis à un tel danger public. Si ça se trouve, il conduisait sans permis avec une voiture volée. Un jour, il va tuer quelqu'un et ce quelqu'un, ça aurait pu être toi, Lys !

Lysandre l'écouta en silence et Milo lui fut reconnaissant qu'il n'essaie pas de trouver des excuses rationnelles à cette personne qui avait manqué de le renverser. Il avait besoin de se défouler, de laisser retomber un peu la pression. Il ressentait le besoin de blâmer quelqu'un pour ce qu'il s'était passé, de cracher toute sa haine, tout ce qui lui pesait. Ce conducteur ne l'avait peut-être pas mérité. Aucun d'eux ne connaissaient la situation à bord du véhicule. Il était tout à fait probable qu'il en ait perdu le contrôle. Mais actuellement, Milo n'avait pas envie de trouver des explications rationnelles parce que la vie de Lysandre avait été menacé.

Il avait eu si peur. Il avait cru sentir son cœur cesser de battre quand il avait vu le véhicule arriver à toute vitesse et ne rien faire pour freiner tandis que Lysandre s'avançait sur la chaussée, ignorant la menace pesant sur lui. A la simple pensée du corps de son meilleur ami étalé sur le sol goudronné, dans une mare de sang, complètement inerte...

Sa gorge se serra et il eut comme l'impression de suffoquer.

Il avait eu si peur...

- Milo... Quelque chose ne va pas ?

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