2-4

510 76 78
                                    

Serena

20 décembre 2019

Docks de Culter Bay - Ville voisine de Miami

J'adore ! Mais genre, vraiment ! J'observe mon reflet dans le miroir que Milo a installé après des dizaines de supplications de ma part, on ne peut pas rester dans ce container plusieurs heures d'affilée sans se mirer une seule fois bon sang ! Bref, aujourd'hui, Rosie nous a dégotés à Romane et moi nos tenus de braqueurs.

Du noir, et du moulant, tout ce que j'aime.

Le pantalon legging, remplit de poches me fait un cul d'enfer, le t-shirt à manche longues est vraiment trop banal. Mais le bas me satisfait pleinement surtout lorsque je l'associe avec mes boots hautes.

— Canon... souffle Milo à mon oreille tout en me serrant dans ses bras.

Je sais !

Je me tourne, plaque un bisou sur la joue de mon gothique préféré et me tourne vers Romane qui termine d'attacher des rangers, que Léon lui a dégotés. D'apres lui, il était impossible pour Romane de venir braquer des banques avec de simple baskets. Beaucoup trop reconnaissable.

Romane se lève, rentre son t-shirt noir dans le pantalon et alors que je m'apprête à protester pour se manque de goût évident, je me retiens tandis qu'elle croise les bras sur sa poitrine, attendant la suite.

Robin arrive à ce moment là, le bras et l'épaule dans une écharpe, il une bien meilleur mine que la veille et son visage s'illumine encore à la vue de mon amie et là, comme s'il lisait dans mes pensées, il balance :

— Merde, Rapunzel ! On dirait Tomb Raider.

Elle hausse un sourcil sans répondre alors que Robin nous fait signe de le suivre à l'extérieur, là où nous attendent Rosie et Léon. Je rejoins mon amie presque en courant et la bouscule :

— C'était un compliment, meuf.

— Ah ouais ?

— Carrément ! Tomb Raider est archi sexy... euh, pas plus que toi, Bella ! Ajoute Milo devant mon regard noir.

Romane explose de rire, nous laisse seuls alors que je m'apprête à ignorer totalement mon mec, juste pour la forme mais, lorsque nous passons la porte du container, je n'ai plus du tout envie de faire comme s'il n'était pas là. Je m'arrête net, lui agrippe le bras et me tourne vers lui.

— Sérieusement ?

— Évidemment, Bella... on ne va pas vous coller une arme dans les mains le jour J en priant que tout se passe bien...

Et il me traîne littéralement, jusqu'aux autres qui nous attendent pour commencer le cours de « prends soin de son arme à feu et savoir tirer ».

Ça promet !

Romane

J'ai une arme à feu entre les mains, bordel de queue !

Une vraie arme, le genre d'arme à feu que Victor avait dans son holster lorsqu'il faisait encore partie de la police de Los Angeles, le genre d'arme desquelles je restait toujours éloignée à cause de la peur qui nourrissait mes jours.

La sensation du métal froid contre mes doigts est à la fois étrange et rassurante. Bizarrement, le fait que cette arme soit entre mes mains ne me fait pas flipper, le Gun a maintenant tendance à me rassurer. Peut-être est-ce dû au fait que je me trouve du bon côté, celui qui ne risque pas d'être blessé.

— Bon, ouvrez vos oreilles et écoutez bien, je ne vais pas me répéter, lance Robin en haussant le ton.

Je rêve ou cet idiot adore avoir de l'autorité ? Évidemment que je ne rêve pas, il est tout sourire, ravit que l'on arrête tous de bavarder ou de rêver pour porter notre attention sur lui. Ses yeux glissent sur moi, sur mon corps et son sourire s'élargit alors que son regard se fait plus sombre.

C'est moi, ou il fait chaud subitement ?

Rosie toussote, ou grogne, quelque chose entre les deux, sûrement et Robin reporte son attention sur elle, perdant aussitôt son sourire.

Il a carrément dû avoir la sensation d'une douche froide...

— Donc, on vous a bien expliquées à toutes les deux, comment charger une arme, et comment tirer.

— En même temps, c'est pas bien compliqué... marmonne Serena.

Robin, Léon, Rosie et même Milo, à mon grand étonnement lui disent de se taire, et elle s'exécute non sans un regard noir à son petit ami. Robin reprend ses explications, il nous dit ce qu'est l'arme exactement ; un neuf millimètres, et aussi que lors du tire, il y aura un recul qui pourrait nous faire mal, voir nous blesser.

Ensuite, Léon et Milo installe des canettes de bière, vides, en ligne sur un petit mur et s'écartent sur le côté.

— Bon, montrez-nous ce que vous savez faire...

Comme Serena est trop pressé, manifestement, elle se croit vraiment dans Call Of Duty ou un truc du genre, même si ce n'est pas exactement le genre d'arme qu'il y a dans ce jeu. Elle se place bien en face du petit mur, vise, tire et... rate sa cible.

Elle jure, recommence et rate à chaque fois. Les sourcils froncés, j'inspecte sa posture, parfaite. Jambe légèrement écartés et bras tendus, mais pas trop.

— Ton souffle... chuchoté-je.

Répète.

C'est Robin. Il est juste derrière moi, et je ne l'avais pas vu, ni entendu s'approcher, bien trop absorbée dans l'essai de Serena.

— J'ai rien dit.

— Dommage, parce que c'était exactement ce qu'il fallait dire, rétorque-t-il.

Enfin, il s'écarte de moi et je m'aperçois que j'avais cessé de respirer lorsqu'il était tout près. Je crois que je ne me rend plus compte de mes gestes, de mes pensées lorsqu'il est à proximité.

Rapunzel à trouvé ce qui cloche chez toi.

Serena me fusille aussitôt du regard :

— Y a rien qui cloche chez moi, merci !

Milo se marre, Léon secoue la tête, l'air amusé et Rosie grogne alors que Robin insiste.

— Ton souffle.

— Quoi mon souffle ?

Rapunzel, montre-lui.

J'essaie de me dérober, parce que si je foire mon essai, Serena va se foutre de moi jusqu'à la nuit des temps, mais Robin insiste, et je me place face au canette, à l'endroit que mon amie vient de quitter.

Lentement, je lève mes bras au bout desquels, entre mes doigts, se tient l'arme.

Je souffle doucement, régule ma respiration puis place un doigt sur la détente. Enfin, je retiens l'air dans mes poumons de façon à ne pas bouger et presse la détente.

La canette vole lorsque la balle l'atteint et Robin me dit de continuer. Je m'exécute, et continue ainsi en tirant sur chaque canette, de plus en plus vite, sans réfléchir alors que Serena grogne que c'est de la chance.

La vérité, la chance n'a rien à voir là-dedans, j'ai suffisamment entendu Victor parler de ses séances d'entraînement au stand de tir pour acquérir des connaissances, mais ça bien sûr, je me garde bien de le dire à haute voix.

— Bien, Serena, à ton tour.

La journée se poursuit ainsi, nous tirons chacune notre tour, tantôt sur des canettes, tantôt sur des cibles. Puis, nous revoyons le plan, minute par minute.

— Allez, tout le monde au lit, grogne Rosie en fin de journée. Demain, on recommence.

Je ne me fais pas prier pour partir, je suis exténuée et je n'ose penser à ce qui m'attend le sur-lendemain.

Hello mes chats,

Voilà le premier jour d'entraînement pour nos deux nouvelles recrues !

Qu'en avez-vous pensé ?

A très vite ❤️

Romane & Les Voleurs de Noël Où les histoires vivent. Découvrez maintenant