Romane & Les Voleurs de Noël

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Romane

8 décembre 2019 - 7h10 du matin.

Four Seasons Hôtel - Miami

Je tire avidement sur la cigarette que j'ai prise dans le paquet du viking ligoté dans le frigo et recrache la fumée lentement. Cela fait maintenant plus de trente minutes que Robin est au frais, et également une demie-heure que je suis en panique.

J'ai ligoté un mec avec du fil pour rôti bordel !

En fait, c'est pas le fil pour rôti qui devrait compter le plus, j'ai ligoté un mec ! Moi !

Sérieusement, qu'est-ce que je crains maintenant ? Je suis devenue la complice des braqueurs - sans le vouloir mais, c'est le cas quand même - et, en prime, les flics peuvent m'accuser de séquestration.

Karma is a bitch.

Je balance le mégot dans le cendrier en grimaçant, c'est vraiment dégueulasse ces trucs, mais j'avais besoin de relâcher la pression. J'entre dans la cuisine et me lave les mains tout en scrutant Serena, assise par terre contre l'un des pianos de cuisine, toujours en train de rire.

Ouaip, elle aussi, elle panique j'crois.

— On va finir en taule, se marre Serena en me regardant, l'air d'une folle alliée.

— Faut qu'on le libère, on a pas le choix.

— Attends, pourquoi on l'a enfermé si tu veux le laisser partir ? S'étonne mon amie, en se relevant brusquement.

Je hausse les épaules.
Peut-être parce que, ligoté ainsi dans le frigo de ma cuisine, il avait peu de chance de se faire découvrir par les flics si jamais ils revenaient ? J'en sais rien.

— Je... J'en sais rien ok !

— Romy...

— Tu veux que je t'assomme avec ma poêle ?! Dis-je en la pointant du doigt.

— Romane ! J'suis sérieuse là, s'énerve Serena. On en fait quoi de ton viking ?!

— Si vous pouviez me laisser partir, ça serait pas mal !

J'observe Serena et ris nerveusement. Donc, Robin nous entends.

Oh.

Il nous entends ! Ça veut dire qu'il m'a entendue dire aux flics qu'il était gaulé comme un putain de viking !

Oh.

Ça veut aussi dire qu'il n'est plus assommé.

— Tu crois qu'il va nous assassiner et balancer nos corps à la flotte ? Dis-je à Serena.

— Non, j'suis pas un putain de meurtrier mais j'aimerai bien sortir de ce frigo ! On se croirait en Sibérie, ici ! Hurle Robin depuis le frigo.

— Oui bah deux minutes ! Hurlé-je à mon tour en ouvrant la porte, poêle à la main, juste au cas où.

Merde, c'est vrai qu'il fait froid.

On est dans un frigo, Romane... c'est logique !

— C'est pas trop tôt !

— Ne m'énerves pas, Robin.

— Tu vas encore m'assommer avec ? Demande-t-il en pointant mon arme de destruction massive, la poêle, de son menton.

Je plisse les yeux, je n'arrive pas à savoir s'il plaisante ou non. Et, comme je n'ai pas envie de me faire zigouiller et que Matthew se retrouve orphelin... je ferme ma bouche.