Romane & Les Voleurs de Noël

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Robin

11 décembre 2019 - 10 heures.

Musée d'art modernes - Miami

Je tire sur ma clope comme un forcené. Je sais pas pourquoi, mais je le sens pas ce coup là.

Déjà, on est recherchés, Milo et moi, par tout Miami. Alors certes, ils ne s'attendront pas à ce que nous cambriolons un musée, mais quand même. Celui-ci est l'un des plus grand, il est super sécurisé.

J'ai passé les trois derniers jours à bosser sur ce casse. Nous devions le faire hier, mais Serena à légèrement pétée une durite à mon pote quand il lui dit que nous devions quitter l'appartement pour faire notre « job ».

Elle a tellement gueulé que son chat, Maiev, s'est carapaté aussi vite qu'il le pouvait pour se mettre à l'abris. J'avoue que j'en aurai bien fait autant.

Comme si elle ne pouvait pas comprendre que c'est notre taf et qu'on doit le faire, peu importe si on est recherchés par la police sinon la poupée risque fortement de nous couper les couilles ?

Alors ce matin, lorsque Serena est partie, une boîte de macarons dans les mains - la deuxième fournée, puisque Milo a mangée toute la première... pour ça aussi elle a gueulé d'ailleurs, mais il lui a rétorqué que le fait de sortir avec elle lui donnait le droit de manger des macarons à l'œil, alors il ne s'en priverait pas. Bizarrement elle a plus rien dit. Bref, donc elle s'est barrée et nous aussi par la même occasion.

On a retrouvés la poupée en bas de l'immeuble, qui nous attendait dans une Porsche. Pas très discret, mais la vieille adore les belles bagnoles. Et pour le casse du jour, pas besoin d'avoir beaucoup de place dans la voiture, mais de la vitesse en cas d'arriver des poulets sera fortement nécessaire.

— Bon, vous comptez y aller ou j'dois faire le casse moi-même ? Demande hargneusement la poupée.

— J'le sens pas...

— On a bossés sur ce plant pendant des jours, Batman ! Ça va le faire à l'aise comme les six derniers braquages.

— C'est pas comme braquer une banque, et tu le sais ! Insisté-je.

— Ouais, c'est plus facile, y a qu'à choper le bijou et ce carapater, rétorque Rosie.

— Ouais, et entrer à visage découvert aussi... grogné-je.

Je secoue la tête, dégoûté. Pour sûr, j'aurais préféré rentrer dans le musée en pleine nuit, avec vêtements noirs et cagoule sur la tête comme un espion plutôt qu'en plein jour, à visage découvert, sans armes.

A contre-coeur, je suis Milo à l'extérieur de la bagnole et, les mains dans les poches, nous entrons dans le musée.

— Il y a du peuple... murmure Milo en regardant autour de lui.

Je grogne. Je n'aime pas ça. Je le sens vraiment pas ce coup là.

— On devrait le faire en pleine nuit...

— Oh fais pas chier, Robin ! C'est simple ce coup.

Je secoue la tête.

C'est un musée bordel ! Même si Milo va bidouiller pour désactiver le système d'alarme afin que je puisse récupérer le bijou pour la poupée, il y a des vigiles, des touristes et des gosses ici !

On peut pas les prendre tous en otages comme dans une banque. Surtout sans armes...

Si je me fais choper à voler le caillou... j'suis bon pour un aller simple sans retour.