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4 - Robin

3 décembre 2018

Banque nationale de Miami - 10h

Ok, on entre, on prends le fric et on se tire, répète Milo d'une voix calme.

Alors déjà, tu mets ta putain de cagoule, on entre, on essaie de pas faire de connerie, on prends le fric et enfin on se tire, corrigé-je en secouant la tête.

Ouais, ouais. Te prends pas la tête mec, on commence à avoir l'habitude non ?

Et c'est qu'il se marre ce con en plus...

Je souffle, essayant de réfréner l'envie de lui éclater la tête contre le siège avant et jette un œil à l'extérieur. Personne en vue, même pas un chat. Il est dix heures, il devrait avoir suffisamment de personnes dans la banque pour que les employés flippent un minimum et nous refiles le pognon sans chercher à jouer aux héros. Avec Milo, on a bossés sur ce casse toute la journée d'hier. Se rappelant chaque point pour ne pas avoir d'accroc aujourd'hui, vérifiant les caméras, les rondes des vigiles etc.

— On y va, et toi, tu te tiens prête !

Notre chauffeur attitrée pour les braquages me balance un regard noir dans le rétroviseur, et me hurle presque dessus pour me dire de sortir de la caisse. Milo éclate de rire et lui envoie un baiser soufflé auquel elle répond par un charmant doigt d'honneur.

— Je t'aime, poupée... se marre Milo en ouvrant sa portière.

Va te faire foutre.

Malgré moi, je ne peux m'empêcher de rire. Cette nana m'étonnes toujours par son aplomb.

En deux secondes, Milo et moi nous retrouvons sur le trottoir et après avoir checkés nos poings, nous pénétrons dans la banque centrale de Miami, cagoule sur le visage, armés et équipés de deux grands sacs de sport. Une vieille dame aux cheveux blanc hurle en nous apercevant, tant pis pour l'effet de surprise...

— On reste calme et on se mets gentiment au fond de la salle ! Lance Milo avec un accent séducteur dans la voix.

— Le premier qui tente quelque chose, je le descend, ajouté-je, beaucoup moins gentiment.

Évidemment, comme les gens ont la merveilleuse capacité à paniquer dès qu'ils se retrouvent face à deux fusils d'assaut et deux mecs aux visages cagoulés au beau milieu d'une banque, c'est un peu la cohue.
Les vieilles dames tétanisées sont quasiment incapables de bouger, je suis obligé de les emmener au fond de la pièce et le quadragénaire du style Robert de la compta, avec ses lunettes et sa veste en tweed tente de résister quand je l'entraîne de force vers un mur dépourvu de fenêtre.

— Fais pas le malin Richie, grogné-je avant de lui taxer ses lunettes et son téléphone portable.

Je mets les verres sur mon nez et grimace :

— Merde ! Tu vois vraiment rien en fait ! Merci, je te les rendrais plus tard...

Je les poses sur le comptoir et observe Milo faire du charme à la personne de l'accueil qui tremble devant le canon du fusil.

— Eh Goth, on a pas vraiment le temps pour ça ! L'interpellé-je tout en réquisitionnant tout les téléphones portables.

Je pose le tas sur le comptoir et souris, j'aurais très bien pu leur laisser leurs jouets vu que Milo, ce génie en technologie a un super brouilleur dans sa poche mais, j'aime voir la panique dans les yeux de mes otages lorsqu'ils comprennent qu'ils ne pourront pas appeler au secours. Et encore plus lorsque le plus téméraire d'entre eux tente de récupérer un téléphone et que, bim ! Il se rend compte que tout appel ou envoie de sms est impossible...

Romane & Les Voleurs de Noël Où les histoires vivent. Découvrez maintenant