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Romane

10 décembre 2019

Appartement de Romane - Miami

Mamaaaaaan !

Je me lève en soupirant. J'adore ce môme, mais ce genre de réveil lorsqu'on a finit son travail à plus d'une du matin, c'est une véritable torture.

Je m'étire, et me rends dans l'entrée d'où mon bonhomme m'appelle en hurlant.

Matthew referme la porte d'entrée en m'apercevant et me donne une boîte.

— Matt. Qu'est-ce qu'on a dit déjà sur le fait d'ouvrir la porte quand je ne suis pas là ?

— Mais c'était Serena, Maman !

Je fronce les sourcils et ouvre la boite que mon fils m'a donnée.

A l'intérieur, se trouve une vingtaine de macarons au caramel et la pistache, ceux que je préfère. Et au milieu, une petite carte en chocolat blanc avec écrit « Les Macarons de la paix ».

Le message ne peut pas être plus clair.

— Tu ne bouges pas d'ici ! Hurlé-je à Matthew tout en quittant précipitamment l'appartement.

Je dévale les marches en un temps record et pousse la porte d'entrée de l'immeuble. Le soleil me pique les yeux bien qu'il soit encore tôt. On est à Miami bordel !
Je répète aisément la voiture de Serena, qui s'apprête à quitter son stationnement.

— Serena !! Hurlé-je en agitant les bras.

Elle pile, au beau milieu de la rue et je cours pour la rejoindre. Elle quitte son véhicule, moteur toujours allumé, et croise les bras sur sa poitrine attendant la suite.

Elle a fait le premier pas, à moi de continuer sur cette lancée.

— Merci pour les macarons. Bon, c'est pas vraiment des excuses mais...

— Romy ! Soupire Serena.

Oui bah laisse moi finir aussi ! J'accepte quand même de les considérer comme telles.

Une voiture s'arrête derrière celle de Serena et commence à klaxonner. Je fais un signe comme quoi j'en ai pour deux minutes et reprends :

— Bon, le coup de la chiasse c'était pas ma plus grande idée, on est d'accord. Mais, c'est le premier truc qui m'est venu à l'esprit pour que le directeur ne te renvoie pas !

— Je sais... j'ai pas été cool non plus de ne pas venir, soupire Serena en rejetant ses cheveux en arrière. Et j'avoue que je n'aurais pas dû te défier devant la brigade.

— Ça c'est clair...

On se regarde, et on explose de rire. On s'est engueulées pour rien ! A croire que la pression des derniers jours a finit par exploser. En même temps, on vient d'apprendre que les mecs qui nous plaisent sont des cambrioleurs ! Si Serena accuse la chose très bien, j'ai beaucoup de mal à me faire à l'idée.

Je ne veux pas tomber amoureuse de Robin. Je ne veux pas, je ne peux pas être amoureuse d'un braqueur qui risque de finir sa vie derrière les barreaux.

— On est plus fâchées alors ? Demande Serena.

J'acquiesce d'un hochement de tête et elle me surprend en me prenant dans ses bras.

— Pas de câlin... gémis-je.

J'aime pas les gens. J'aime pas les contacts. Elle le sait très bien !

— Chut et profites que je sois ton amie avant que je ne recommence à t'envoyer chier, Romy.

Je soupire et la serre contre moi un instant avant que le mec dans la voiture stationné derrière celle de Serena ne se remette à klaxonner.
Nous nous séparons et gueulons :

— Putain mais tu vois pas que c'est une scène de réconciliation, Abruti !

Énervé, le conducteur déboîte et roule sur le trottoir en klaxonnant comme un forcené. Ils nous dépassent et nous fait un doigt d'honneur auquel Serena répond par un magnifique :

Vaffanculo !

Puis, elle se tourne vers moi et me regarde des pieds à la tête :

— Tu te rends compte que t'es en t-shirt, culotte, Romy ?

•••

Rosie

10 décembre 2019

Appartement de Rosie - Four Season Hôtel - Miami

Je pianote  sur mon téléphone un sms, un joint entre les lèvres et envoie le texto avant de tirer une grande latte sur le pétard.

Les deux imbéciles qui me servent de gros bras m'ont plantée ce matin ! Avec juste un texto en plus ! C'est dingue ça !

Ce sont eux qui viennent en pleurant me dire qu'ils ont besoin de thunes, je leurs trouve une solution et ils me plante pour l'un des casses ?

Bon, d'accord. C'est pas exactement la vérité.

A dire vrai, j'ai plutôt fait une recherche sur le DarkWeb pour trouver des types pour braquer des banques sans jamais trouver quelqu'un de fiable. Jusqu'à Robin.

Pour le coup, je l'ai pas trouvé sur l'internet celui-là.

Mais passons. J'ai vite compris qu'il avait besoin d'argent. Et moi, mes réserves durement gagnées avec Georges, mon défunt mari, commençaient à diminuer sérieusement.

A l'époque, nous étions, mon mari et moi, de véritables Stars en Europe.

Un genre de Bonnie et Clyde en plus Cool puisque nous nous sommes pas fait descendre nous !

Nous braquions des banques, des musées, des boutiques de bijoux. A dire vrai, dès que je voyais quelque chose que je voulais, Georges se démenait pour me le voler.

C'était un homme intelligent qui aurait pu faire des millions avec un travail honnête. Mais, mon Georgie aimait beaucoup trop l'illégalité.

Bref. Robin m'a présenté Milo comme un génie de l'informatique. J'y connais rien moi à tout ça, à part le darkweb, les sites porno et le YouTube.  Milo se demmerde a brouiller les caméras, â bloquer les ouvertures des grilles, à brouiller les téléphones des otages et même à ouvrir les coffres si ceux-ci sont fermés par des codes ou des empreintes.

Robin est le gros bras. Celui qui fait peur à tout le monde. C'est aussi le cerveau des opérations. Celui qui prépare les plans, répere les lieux avec chaque caméras, chaque porte de sortie. Les routes à prendre pour échapper à la police.

Et moi, j'suis celle qui les a entraînés dans cette vie malgré eux. Certes, ils l'on voulu, ils en avaient besoin, mais quand même.
Je suis aussi celle qui conduit les bagnoles. Qui attends sagement pendant qu'ils font tout le travail et qui se démène pour leur faire quitter les lieux au plus vite en fuyant les poulets.

Y a pas a dire, à nous trois, on fait une sacré équipe !

Mais pour l'heure, j'ai vraiment la haine. C'était un endroit du tonnerre que nous devions braquer ce matin...

Tant pis... peut-être un autre jour.

Romane & Les Voleurs de Noël Où les histoires vivent. Découvrez maintenant