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1- Romane

1er décembre 2019

Four Seasons Hotel - Miami

"Le braquage a eu lieu dès l'ouverture, encore une fois, le duo qui sévit depuis plus d"un mois, a su s'en tirer avant l'arrivée des forces de l'ordre. Adam, Riviero, notre envoyé spécial est sur place..."

— C'est le troisième braquage en cinq semaines, soupire Serena en éteignant la télévision.

Je hoche la tête sans répondre. A quoi bon en parler, cela ne fait que rengorger l'égo de ces braqueurs. Je noue mon tablier et ouvre le robinet pour me laver les mains.

— Tu crois qu'ils ressemblent à quoi ? continue mon amie et collègue en se lavant les mains à son tour.

— J'en sais rien, mais on s'en fiche non ? Ce sont des voleurs.

— Oui, mais imagine qu'ils soient canons. Personnellement, ça me dérangerais pas de me faire braquer ou même de devenir la Bonnie de l'un d'eux.

J'éclate de rire. Elle se voit déjà plaquer notre boulot de Chef cuisinier dans un des hôtel le plus en vue de Miami pour aller braquer des banques avec des mecs potentiellement canons. Je secoue la tête et lui enjoint de se mettre au boulot, sous menace de la dénoncer à notre cher directeur.

— Tu n'oserais pas, Romy, tu m'aimes trop pour ça.

Je lui montre mon majeur en souriant, elle sait que je déteste quand elle me surnomme ainsi. Enfin, elle se met au travail et me hurle les commandes qui arrivent déjà, malgré qu'il soit assez tôt pour déjeuner. Serena est mon second dans cette cuisine, elle est talentueuse et très discrète au travail, sauf avec moi. Allez savoir pourquoi !
Nous passons donc les deux heures suivantes à bosser sans échanger un mot, si ce n'est pour dire une commande ou prévenir que celle-ci est prête ou encore, pour que l'une s'occupe un instant du plat de l'autre. Bien que nous soyons une dizaine dans cette cuisine, nous travaillons par équipe la plupart du temps, je laisse chacun gérer ses affaires et y ajoute mon grain de sel de temps à autre afin de leur permettre d'évoluer dans leur travail.

Je saisi la poêle et fait flamber des noix de St Jacques avec du cognac puis ajoute un peu de crème et d'aromates avant de disposer le tout sur des assiettes, celles-ci disparaissent aussitôt pour être remplacées par d'autre et ainsi de suite pendant encore deux heures.

— Fin de service ! m'écrié-je alors que j'envoie la dernière commande. Félicitations les gars, vous avez bien bossés ce midi. On range, on nettoie et on se voit ce soir !

Je tape deux fois dans mes mains et mes collègues qui s'étaient arrêtés pour m'écouter attrapent éponge, produit et torchon avant de se mettre à nettoyer toutes les surfaces de la cuisine. J'attrape une éponge et commence à frotter mon plan de travail lorsque l'on m'interpelle :

— Chester ! Un client vous demande.

Je grimace et balance l'éponge à la figure de Serena qui me tire la langue pour me déstresser. Je passe et repasse mes mains sur mon tablier pour essayer de calmer la boule d'angoisse qui grossit dans mon ventre, mais en vain. Je n'aime pas les contacts humains, les gens en général. Les côtoyer à petite dose, ça va encore, mais je ne suis vraiment pas du genre sociable, pas comme Serena par exemple. Elle, c'est une personne qui rit tout le temps, elle fait des blagues à longueur de journée et surtout, elle a un style bien à elle. Avec ses cheveux rouge et son look de gothique.
La première fois, j'ai eu un choque en la voyant dans ses habits de tous les jours, mais ce style lui va à ravir.
Je suis tellement dans mes pensées, que je ne remarque pas tout de suite que j'ai quittée la cuisine et suivi le maître d'hôtel jusque dans la salle de réception. Heureusement, comme le service est terminé, il n'y a plus beaucoup de client. Nous nous arrêtons dans le fond, à une table où deux hommes sont assis, deux tasses de cafés et une assiette à dessert devant eux, un brun aussi pâle qu'une paire de fesses, et un blond qui ressemble à un putain de viking. Je retire ma toque et replace une mèche derrière mon oreille alors que Henry, le maître d'hôtel, me présente :

Romane & Les Voleurs de Noël Where stories live. Discover now