10e mi-temps

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J'enfouis mon visage dans un cousin et commença à pleurer. Ça faisait longtemps. Longtemps que je n'avais pas pensé à eux. Ma famille me manquait, j'essayais de prendre sur moi, mais c'est compliqué, je n'avais personne à qui parler, personne à qui me confier.

J'aurais tellement aimé partager ma victoire avec mon frère. J'aurais tellement aimé serrer mon père dans mes bras et l'entendre me dire qu'il était fier de moi, de la personne que j'étais devenu. J'aurais tellement aimé embrasser ma mère et l'entendre me dire qu'elle m'aime et que je suis son bébé. J'aurais tellement aimé vivre ces dernières années avec eux.

Je me sentais seule.

Abandonnée.

Dans un monde qui n'était pas le mien.

Impostrice.

Ce jour là, j'aurais du partir avec eux. Pourquoi avait-il fallu que je reste.

Pourquoi ?

Pourquoi avait-il fallu que je prenne cette décision seule, si jeune.

*toc toc toc*

— Salut, c'est moi, Neymar, je viens d'arriver, je peux entrer ?

J'essayais de sécher un maximum mes larmes avant de répondre, la voix la plus assuré possible

— Oui va y c'est ouvert

Je me tourna vers la fenêtre et regarda au loin dans l'espoir de contenir mes larmes. Je l'entendit entrer dans ma chambre et me sauter dessus

— Bravo mon pote, t'as gagné, on ne s'est pas revu depuis ta victoire, t'es champion du monde, à 18 ans !!!

Il me prit dans ses bras et me fit tourner avec lui, je feins sourire et me concentra sur ma voie pour ne pas qu'elle tremble.

— Merci, je suis trop content

Il leva la tête et me regarde dans les yeux,

— Qu'est-ce t'as ? Ça va pas ?

— Si si, tout va bien

Il s'approcha de moi et me prit dans ses bras. Ma tête se posa seule sur son épaule et j'en fois mon visage dans son coup en commençant à pleurer. Nous restâmes comme ça un long moment, puis il finit par me demander,

— Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Je leva la tête

— T'as du temps devant toi ?

— Oui bien sûr raconte

Il s'assit sur le bord de mon lit et je fis de même en commençant mon récit.

— J'ai juste un petit coup de mous... J'aurais bien aimé avoir ma famille près de moi pour vivre ces moments avec eux, il me manquent, ça fait maintenant 7 ans qu'il sont partis, mon frère, ma mère, mon père.

Je me tu et laissa un blanc, je sécha mes larmes. Je crois qu'à ce moment-là, j'allais exploser si je continuais de le taire. Ça faisait 7 ans que je mentais, et je n'en pouvais plus. Si je n'en parlais qu'à une personne, une seule. Tout se passerait bien. Non ?

— Je vais te raconter toute l'histoire depuis le début. Il y a 20 ans, un Italien et une Française se sont rencontrés. Après deux ans de vie commune, ils ont décidé d'avoir un enfant. Et deux mois plus tard, on leur à dit qu'il attendait un garçon, ce garçon, ils ont décidé de l'appeler Raphaël. Mais seulement voilà, sept mois plus tard, ce n'est pas un bébé qui est arrivé, mais deux, un petit garçon, Raphaël et une petite fille, comme ils n'avaient pas prévu son arrivée, ils ont finalement décidé de l'appeler Raphaëlla, peu original tu vas dire. C'est vrai. Mais je crois qu'ils n'avaient rien d'autre en stock. Ces deux enfants étaient très proches, ils étaient jumeaux, donc je suppose que c'était normal. Très vite, leur père leur à transmis sa passion du foot. Il les emmenait voir des match. Lui soutenait l'Italie et leur mère, la France. Les deux enfants, eux, voulaient jouer au foot, devenir pro, dès l'âge de 3 ans, leur parents les ont inscrit au club de foot du quartier. À l'âge de 10 ans, ils étaient considérés comme les deux meilleurs joueurs de la région, on les appelait "Les Raphaëls". Le garçon était attaquant et la fille millieu de terrain, le duo parfait. Après une excellente saison, leur coach les avait inscrit au plus gros club du coin, où ils ont été acceptée très vite. Mais malheureusement peu après, ils ont du cesser de jouer dans la même équipe, il y avait maintenant une équipe masculine, et une féminine. Ils étaient chez les grands. Ils n'avaient que 10 ans... Les deux jumeaux séparé, ils ont évolué dans deux équipes différentes, mais eux, ils voulaient jouer ensemble. Un jour, le club à organisé un match fille contre garçon. Durant ce match, la fille à brillé, et à permit à son équipe de gagner. À la fin de ce match, les deux enfants étaient en train de discuter quand un sélectionneur s'est approché d'eux et leur à dit : « Toi, le garçon, je veux que tu vienne jouer dans mon club, tu évolueras dans les meilleurs conditions et on fera de toi un grand footballeur. Toi la fille, c'est vraiment dommage que tu en soit une, si seulement tu avais été un garçon, je t'aurais pris dans mon équipe, tu est très forte, tu as du talent, tu joue mieux que la plupart des autres garçons de ton âge, mais footballeur n'est pas fait pour les filles. ». Il à donné un papier au garçon et il est parti. Les parents des enfants sont venus les chercher, dans la voiture, le garçon à montré son papier à ses parents, ils l'ont félicité. La petite fille à côté, était détruite, elle qui ne vivait que pour jouer au football, cet homme venait de détruire ses rêves. Elle piqua une colère, elle reprocha à son frère d'être un garçon, à ses parents de l'avoir fait naître fille. La mère qui conduisait se retourna un instant pour essayer de calmer sa fille derrière elle.

Je m'interompi un instant alors qu'une larme perlait déjà au coin de mon œil. Elle s'échappa et vint s'écraser sur ma lèvre supérieure.

— Elle n'a pas vu le camion arriver sur sa droite. Il frappa la voiture de plein fouet. La voiture vola dans les airs et s'écrasa au sol. Quelques minutes, ou quelques heures plus tard, les secours sont arrivés, ils ont sorti la famille de la voiture et ont transporté la mère et la fille à l'hôpital. À son réveil, la fille vit devant elle plusieurs personnes, toutes sortirent de la pièce. Un seul resta. Il lui annonça que son père et son frère étaient morts sur le coup de l'accident, et que sa mère était morte à la suite de ses blessures.

Je serra mes paupières très fort pour contenir mes larmes.

— Puis il lui demanda qui elle étais, sûrement pour vérifier sa mémoire. Là, elle repensa à sa vie, à sa famille et à ce que lui avait dit cet homme quelques heures auparavant. Elle dit difficilement, « Raph... Raphael... » . Il regarda son dossier et lui demanda, si elle était la sœur ou le frère ? Elle ferma les yeux et lui répondit calmement, « Le frère ». Il fronça les sourcils, « Tu est sûr ? », elle reprit « Mon père et ma sœur étaient à droite de la voiture, ils ont du être frappés de plein fouet, ma mère et moi étions à gauche. On a sûrement pris un choc moins important ». Le médecin écrivit quelque chose sur son papier et lui répondit « Excuse-nous, on à cru que tu étais la sœur. La voiture à brûlé, nous n'avons pas pu récupérer le corps de ta sœur et de ton père ».

J'ouvrit les yeux et regarda Neymar, qui était resté silencieux tout ce temps

— Neymar, cette petite fille, c'est moi. Ce jour là, quand j'ai ouvert les yeux dans la voiture en flamme, mon frère m'a dit « Devient footballeur et réalise ton rêve ». J'ai pris son identité pour pouvoir continuer de jouer au foot et pouvoir en faire mon métier. À l'âge de 11 ans, j'ai fait ce choix. Je suis ensuite partie vivre chez un oncle que je ne connaissais pas. Il m'a accueilli, mais ne s'occupait pas trop de moi. Je m'en fichait. Il payait les entraînements de foot, et c'était tout ce qui m'intéressait, à 16 ans, je suis parti à Paris, j'ai enchaîné les petit boulot pour payer mon loyer et mon club de foot. J'ai toujours vécu dans le mensonge, j'ai toujours menti à tous le monde, je t'ai menti, je suis désolée. Maintenant que tu connais la vérité, fait ce que tu veux, dénonce moi si tu veux, je l'accepte

Je fondis en larme une nouvelle fois, il me prit dans ses bras, respira et me dit

— Ça à du être difficile pour toi, je n'ose même pas imaginer ce que tu as du traverser. Si aujourd'hui, tu est là où tu es, grâce à ton travail, tu mérites d'être ici. Je ne vais pas te dénoncer, si tu as du mentir, c'est à cause de ce monde, à cause des règles qu'il à fixé. Aujourd'hui, tu prouve au monde qu'une fille vaut autant qu'un garçon. Tu vas continuer de jouer, et moi, je vais te soutenir, je serai ton pilier. Quelques soit les répercussions que ça aura sur moi.

Je le regardais, incrédule face à sa déclaration.

— Merci...

Il me serra plus fort

— Dès le premier jour, j'ai su que tu étais différent, je t'aime comme ça, tu es une personne incroyable.

Moi, joueur de footballWhere stories live. Discover now