Chapitre 2

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Il fait froid. J'aurais dû prendre de quoi me tenir au chaud. Au lieu de ça, je n'ai qu'une robe au tissu léger. Les hommes me regardent. Je leur crèverai bien les yeux à ces pervers mais je n'ai plus de force. Saï a sûrement appelé cette fille après mon départ. Et dire que j'ai failli lui pardonner. Heureusement que je me suis servie de mon cerveau et pas de mon cœur. Je suis enfin devant la porte de chez Tenten. Je toque une seule fois avant qu'elle ne s'ouvre. Je suis surprise de voir un jeune homme sortir. Je pensais que Tenten était célibataire.

Il ne me dit même pas bonsoir. Les hommes sont vraiment mal élevés à moins que je ne sois invisible. Tenten se montre. Ses cheveux sont en pelle melle et elle porte déjà un pyjama. Je soupire, elle me prend dans ses bras.

- Alors, c'était qui ?

- Un mec que j'ai rencontré hier en boîte. On s'est juste embrassé et maintenant il me colle aux basques. Je ne sais pas quoi faire de lui, répond-t-elle en me serrant plus fort. Et toi, ça va ?

- Je n'arrive pas à y croire...

- Rentre, on va discuter.

Nous rentrons à l'intérieur. Je suis réconfortée par la température chaude de la maison. C'est un charmant. Je ne complimenterai jamais assez Tenten pour ses goûts. Je m'assois sur le canapé. Une remontée de tristesse me prend et me voici encore en train de pleurer. J'en ai pourtant marre mais je ne peux pas stopper cela. Il faut que ça sorte. Tenten me donne une couverture. Je m'enveloppe dedans puis je me calme.

- Je vais skaouater ton canapé..., murmuré-je en sanglot.

- Pas de soucis. Mi casa es tu casa. Je vais nous faire du thé et ensuite on va regarder des films avec Ryan Gosling en vedette. Ça va te faire du bien. Saï est un abruti. Il ne mérite pas toutes ces larmes.

- Oui mais je l'aime...

- C'est encore récent. Pleure ce soir et demain souris à la vie comme jamais auparavant. Je suis sûre que tu vas trouver mieux.

Mon téléphone sonne. Moi qui me suis pourtant calmée, je craque en voyant le nom de Saï s'afficher avec un cœur. J'ai même personnalisé son contact avec un selfie de nous. Il va falloir que je supprime son numéro. Je ne veux pas répondre mais bon, d'un côté je me sens obligée de le faire. Je décroche.

▪︎ Où es-tu Hina ? Tu vas attraper froid avec cette robe ! Je sais que j'ai déconné. Reviens à la maison pour qu'on en discute. On va surmonter ça ensemble...

Son discours vu et revu me dégoûte. Il aurait pu trouver mieux et plus original que ça. Je n'ai même pas envie de prononcer un seul mot. Je préfère laisser notre conversation en suspens. Tenten m'arrache le téléphone et le colle à son oreille. Elle a l'air vraiment en colère. Y'en a au moins une qui est apte à parler sans s'arrêter pour chialer.

▪︎ Pauvre idiot ! Comment tu as pu faire une chose aussi dégueulasse à Hinata ?! Tu lui a brisé le cœur ! J'espère que demain matin tu auras déguerpi de cet appartement car ta place est dans la rue avec ta chienne.

Elle ne lui laisse pas l'opportunité de répondre et raccroche. Je parie qu'il va débarquer ici. C'est tellement dur. Cette satanée douleur m'oppresse la poitrine. Je sors de la couette, je ne dois pas continuer à me morfondre.

- Et si on sortait ? Maintenant qu'il sait que je suis avec toi, je suis sûre qu'il va venir faire son cinéma, proposé-je avec un sourire forcé.

- Voilà ! C'est cette attitude qu'on veut ! Allez hop, allons s'amuser, crit-elle en s'agitant. Il y'a un nouveau resto chic qui vient d'ouvrir. On pourrait y aller, je t'invite.

- Oui mais trouve moi une tenue plus confortable à mettre s'il te plaît.

Elle sourit et me tend la main. Après l'avoir attrapé, elle m'entraîne dans sa chambre. Je m'assois sur le lit pendant qu'elle cherche des vêtements dans son armoire. Nos styles vestimentaires sont presque similaires alors je ne crains rien. La première tenue qu'elle me propose est une robe rouge, une veste en cuire et une paire de talons noirs. Je hoche la tête, c'est parfait. Je me change rapidement et elle aussi. Elle met un jean, des talons et une jolie chemise blanche. Fin prêtes, nous allons dans ce fameux restaurant.

C'est loin et je n'ai pas très envie de marcher des kilomètres avec des talons. Nous appelons donc un taxi qui nous dépose là-bas. C'est une demi-heure plus tard que nous sommes arrivées. Tenten avait raison de dire que ce restaurant est chic. Les voitures qui défilent coûtent plus chères que ma vie. Mes yeux brillent de milles feux à cause des leurs phares . Je suis contente d'être venue ici.

Nous descendons du véhicule. Tenten se baisse pour payer. Pendant ce temps, je regarde l'autre côté de la rue. Un couple se dispute. Je souris. Ouf, cela me soulage de voir que je ne suis pas la seule à avoir le cœur brisé ce soir. Je sais que ce n'est pas bien de se moquer du malheur des autres mais étant donné que ma dignité m'a lâché, je peux bien me permettre de faire certaines choses comme se débarrasser de toute comparaison. Ce soir je suis une coquille vide. Je ne laisserai aucunes émotions me bousiller le moral.

Tenten a terminé. Nous traversons la route. Je sens que je suis observée par les gens autour. Je souris timidement sans trop savoir pourquoi. Nous nous arrêtons à l'entrée, un homme en costume nous stoppe. Il est séduisant mais ce n'est pas mon style. Son sourire défile me sort par les yeux et ses faux airs de tombeurs m'exaspèrent. C'est le genre de mec qui te fait les yeux doux dans le noir mais une fois que vous avez passer la nuit ensemble il te zappe. J'en connais beaucoup comme lui et je préfère me passer d'une autre déception amoureuse.

- Bonsoir jolies demoiselles ! Si l'un de vos cœurs est à prendre alors je suis preneur, dit-il avec un sourire.

- Non merci, ce soir on vire les mecs, rétorque froidement Tenten.

Nous rions puis nous rentrons. L'ambiance est douce. Les lumières tamisées m'apaisent. En plus, il y'a un pianiste qui joue mélodieusement une chanson que j'aime beaucoup. On dirait que l'univers me fait une grâce. Un homme s'approche de nous. Décidément, nous les attirons comme des aimants j'en ai l'impression. Vêtu d'un costume, il s'arrête devant vous. Ses cheveux bouclés et sa mini moustache mettent en valeur son charisme.

- Bonsoir mesdames et bienvenue au Medley Manson, fait-il. Puis-je vous aider ?

Sa voix est agréable à écouter . Elle se mélange bien à la musique comme s'il parlait en chantant. Tenten lui sourit.

- Merci. Une table pour deux s'il vous plaît.

- Bien, suivez moi.

Nous le suivons. Ils nous conduit jusqu'à un coin reculé du restaurant. Tenten a l'air surprise mais elle ne dit rien. Il s'arrête devant une table entourée de fleurs et de chandelles. Nous sommes dans une incompréhension la plus totale mais bon, on accuse la chance d'être à l'origine de son traitement de faveur.

- Installez vous mesdames. Je vais chercher la bouteille de vin que vous avez commandé.

- Quelle boute...

Il s'en va avant qu'elle ne puisse terminer sa phrase. Je la regarde. Nos sourcils se froncent simultanément avant de hausser nos épaules.

Un amour presque parfait Where stories live. Discover now