Chapitre 12

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Il est déjà treize heures. Je me prépare un truc rapide à manger puis je vais m'allonger pour reposer mes yeux. Ma sieste est de courte durée. Quelqu'un frappe à ma porte d'entrée en criant mon nom. Je vais voir qui c'est. Lorsque je vois le regard intense et perdu de Saï, je recule d'un pas. Il est vêtu tout en noir avec un tee-shirt et un jean. Sa tête est légèrement penchée et ses mains sont dans ses poches. Il me sort sa mine de chien battu ou plutôt celle du beau ténébreux et insensible qui vient d'apprendre qu'il ne lui reste que quelque que jour à vivre.

- Bonjour, dit-il.

- Salut.

- Je t'ai appelé hier mais tu ne m'a pas répondu. J'avais vraiment besoin de parler à quelqu'un et tu es la seule personne avec qui je me sens bien.

Je décale pour le laisser rentrer. Nous nous asseyons sur le canapé du salon. Il reste silencieux. Le connaissant, je sens que quelque chose le préoccupe. D'un côté je m'en fou mais je reste cependant une humaine. Mon empathie pour autrui est toujours là même s'il s'avère que cette personne se prénomme Saï.

- Tu veux boire quelque chose ? lui demandé-je.

- Non.

- Tu as déjà mangé ? insisté-je par politesse.

- Oui, j'ai mangé un sandwich sur la route.

Sa simple présence me met dans des états pas possible. Son regard mystérieux et ses airs de Bad boys m'ont toujours intriguée. Je me sentais chanceuse d'avoir été la fille qui avait réussi à percer le mystère. J'étais celle qui le comprenais même quand il ne disait rien. Aujourd'hui, je ressens un mélange de haine, de colère et d'amour à son égard. J'espère que le temps m'aidera à l'oublier. En posant mes yeux perplexe sur lui, je rougis. Nul doute que cet homme est beau même quand il est dans cet état.

- Tu n'es sûrement pas venu ici pour regarder la déco de Tenten alors parle, je t'écoute, fais-je un peu agacée par son silence.

- Mon patron m'a viré de la galerie. C'est toute ma vie qui part en fumée en ce moment. C'est sûrement le karma qui me puni car je t'ai trompé.

Je sais ce que la peinture représente pour lui. Le voir aussi triste ne me laisse pas indifférente. Si je ne peux pas être sa petite amie alors je peux au moins être une simple amie avec qui il pourrait discuter. J'en viens même à vouloir lui pardonner. C'est inutile de garder de la rancoeur envers quelqu'un. Peut-être qu'il faut que je lui pardonne pour avancer. Ses mains se cachent toujours dans les poches de son jean. Je pose ma main sur son épaule. Il lève les yeux vers moi et me regarde intensément. L'une de ses mains se retrouve sur ma joue gauche. Elle la caresse délicatement. Je distingue un sourire timide sur ses lèvres comme si le simple fait de me regarder l'apaisait. Il se rapproche lentement de moi jusqu'à ce que nos lèvres s'effleurent. Je sens presque son souffle chaud sur ma peau. Je me laisse hypnotisée par ses yeux, il finit par m'embrasser. Je lui rends son baiser. Il met une main sur ma cuisse.

Ma conscience me hurle dessus. Je la fait taire en écoutant les murmures de mes sens. Je ferme les yeux et je revois toutes les nuits que nous avions passé ensemble. Lorsqu'il veut retirer mon soutien gorge je me stoppe. La réalité me frappe en plein visage. Cet idiot m'a trompé et moi je suis sur le point de coucher avec lui. N'y compte même pas ! Je me sens bête d'avoir pensé à lui donner mon corps.

Il continue toujours à me caresser et à m'embrasser. Je l'interrompt.

- Arrête, le stoppé-je.

- Qu'est qu'il y'a ? demande-t-il en me regardant dans les yeux.

Je me lève puis je croisse mes bras.

- Est-ce que tu es venue ici pour coucher avec moi ?

Ma question semble l'étonner. Il hausse ses sourcils comme si je venais de le confronter dans un tribunal.

- Non mais... qu'est que tu imagines ? Je suis venu pour discuter avec toi. Je suis désolé de t'avoir embrassé. C'était plus fort que moi, s'excuse-t-il en se levant.

- Tu voulais que je te réconforte avec une partie de jambes en l'air. C'est pathétique. Tu m'as manipulé avec ton regard de chien battu. Sors d'ici, c'est préférable.

Il se rapproche de moi. C'est maintenant que mon cerveau se remet à fonctionner. Quand il me lâche pendant une seule seconde je suis vraiment capable de faire n'importe quoi comme coucher avec mon ex. Je lève les yeux au ciel. Une inspiration profonde et silencieuse me permet de rester calme.

- Ce n'était pas mon intention, clame-t-il les yeux devenants humides. Je voulais juste...

Mon téléphone sonne. Bingo. Je vais pouvoir échapper à cette discussion qui n'a plus aucun sens. Le nom de Naruto s'affiche sur l'écran. Je réponds sans perdre de temps.

Allô ?

• Bonjour Hinata. J'espère que tu vas bien. Je t'appelle car j'ai besoin d'un service. Une de mes anciennes camarades du lycée va se marier et je dois lui acheter un cadeau. Je me suis dis que puisque tu es une femme tu pourrais m'aider à choisir un cadeau idéal.

• Dis moi où tu es. Je te rejoins immédiatement.

Ah ! rigole-t-il, tu m'as l'air vénère et très déterminée. Où est passée la femme timide que j'ai rencontré hier.

Pour que je sois en colère il suffit de m'enfermer dans une pièce avec Saï. Je me retiens de lui raconter ce qui s'est passé ou d'y faire allusion.

J'ai bu dix tasses de cafés ce matin, plaisanté-je. Je suis agitée comme une puce.

• C'est parfait. On fera des folies aujourd'hui dans toute la ville . Je suis à quelques mètres de chez Tenten. Ne vous déplacez pas. Je serais là dans quelques minutes.

• D'accord, je vous attend.

Il raccroche. Saï m'interroge avec son regard. Il n'a pas raté une miette de ma conversation téléphonique avec Naruto.

- C'était qui, s'énerve-t-il légèrement.

- Mon plan cul de ce soir, dis- je pour l'énerver encore plus.

- Tu n'es pas sérieuse Hinata. Tu ne sais pas à quel point ça me fait mal de t'entendre dire une chose pareille ?

- Et qu'est ce que c'est censé me faire ? Tu en as eu un alors qu'on était ensemble alors ce n'est pas la peine de jouer à l'ex jaloux. Tu ne mérite pas ce rôle.

- Tu fais ce que tu veux tant que ça te rends heureuse. Les plans cul sont pourris. Ils peuvent te refiler des MST. Utilise une protection et ne fais pas de fellation, dit-il sur un ton autoritaire qui me fait presque rire.

- Bref, va-t-en avant qu'il n'arrive.

- Je ne vais pas vous gêner. Je serais dans la pièce d'à côté, lance-t-il avec un sourire en coin.

Son sarcasme me laisse perplexe à un point où je me demande si il plaisante ou si il est sérieux. Je ne préfère pas le prendre aux mots.

Je lève les yeux au ciel encore une fois.

- Je veux voir à quoi il ressemble et je veux m'assurer qu'il ne te fera pas de mal, ajoute-t-il.

- Naruto ne me ferait jamais de mal contrairement à toi.

Il hausse ses sourcils.

- Attends tu parles de Naruto Uzumaki ? Le riche homme d'affaires ?

- Tu le connais ?

- Oui, sa mère m'a invité à un dîner chez eux aujourd'hui. Je dois réaliser un portrait d'elle et de son mari.

Un amour presque parfait Où les histoires vivent. Découvrez maintenant