Chapitre 3

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Le serveur est de retour. Tenten et moi n'avons pas bougé d'un pouce. Rien de ce qui se passe en ce moment n'est logique. Quelque chose me dit que Saï est derrière tout ça mais j'ai un doute. Il n'aurait pas su que nous allions venir dans ce restaurant alors je ne vois pas comment il aurait fait pour organiser tout ça.

- Prenez place. Rassurez-vous, votre note à déjà été réglée. Commandez n'importe quel plat et il vous sera servi par le chef en personne.

- Ça va trop loin, reprend Tenten sérieusement. Il doit y avoir une erreur.

- Vous êtes les deux futurs mariées ? Votre meilleur ami nous a appelé pour nous prévenir de votre arrivée.

Si seulement c'était vrai. Encore faudrait-il qu'on arrive à se dégoter un petit ami fidèle et capable de réserver un coin VIP dans un restaurant mais c'est loin d'être gagné.

- Vous vous trompez. Nous ne sommes pas celles que vous pensez que nous sommes.

Il se gratte la tête l'air pensif. Ensuite, il sort un petit carnet de la poche de sa veste et lit ce qui est écrit à l'intérieur.

- Deux jolies jeunes filles. L'une habillée en rouge et l'autre avec une chemise jaune, dit-il avant de nous relooker de la tête jusqu'aux pieds.

- Ces descriptions nous correspondent étrangement mais je suis sûre qu'il y'a une erreur. Aucune de nous n'est fiancée, renchérit Tenten. Comment s'appelle la personne qui vous a contacté ?

- Monsieur Saï. Il vous rejoindra dans quelques instants.

Ce n'est pas possible. Depuis quand Saï est blindé à ce point ? Je le pensais capable de beaucoup de chose mais de là à nous espionner, il a touché le plafond.

- Dîtes lui qu'on ne veut rien venant de lui, dis-je avant d'attraper la main de Tenten.

Nous nous dirigeons vers la sortie. Saï est vachement déterminé à me gâcher la soirée. J'avais enfin pu arrêter de penser à lui pendant une minute. J'ai tellement envie de lui exprimer ma colère. Heureusement qu'il n'est pas là. À ce propos, on ferait mieux de s'en aller avant qu'il n'arrive. En sortant, je bouscule une femme qui est de dos, tout ce que je vois ce sont ses cheveux rouges et son manteau . Elle se retourne et me fusille du regard. Elle est très jolie même si elle est fâchée contre moi. Je lâche la main de Tenten puis m'incline pour m'excuser.

- Je suis vraiment désolée...

- Madame Uzumaki ! Je suis ravie de vous revoir, intervient Tenten en allant la prendre dans ses bras.

- Et moi donc ma chérie. Comment vas-tu ? lui répond chaleureusement la dame.

Je suis de nouveau invisible et honteuse. Mes excuses se sont envolées avec le vent.

- Je vais bien et vous ? Ah fait, je vous présente Hinata hyûga c'est une amie. Hinata, je te présente madame Kushina Uzumaki mon ancien professeur de langue.

Elle remarque vraiment ma présence cette fois puis me tend une main.

- Bonsoir, fait-elle en me regardant dans les yeux.

- Bonsoir madame. Excusez moi pour tout à l'heure...

- Ne vous en faite pas. C'est oublié. Joignez vous à moi s'il vous plaît. Mon mari et mon fils m'ont posé un lapin.

Tenten accepte avec un grand sourire, j'en fais de même. Nous nous installons à table. Le serveur se ramène instantanément. Il nous demande ce que nous voulons commander. Je choisis une salade de printemps et Tenten aussi. Quant à madame Uzumaki, des spaghettis et un plat de crevettes.

Le serveur part. Nous restons silencieuses et c'est particulièrement gênant. Madame Uzumaki nous fixe intensément. J'espère qu'elle ne nous trouve pas vulgaires à cause des robes près du corps que nous portons. Elle est plutôt bien vêtue. On voit bien que c'est une femme distinguée. Tout y est. L'ensemble tailleur de créateur, des bijoux hors de prix, un sac à main venant de la dernière collection de Lino Ritchi et enfin, des cheveux coiffés soigneusement en chignon. Son joli petit visage est sublimé avec un maquillage léger. Le rouge qui recouvre ses lèvres me captive. Elle est vraiment belle.

- Alors jeunes filles. Vous travaillez dans quoi ?

- Je travaille dans une boutique de mode. Vous avez été ma source de motivation, lui répond Tenten.

- C'est gentil, réagit madame Uzumaki avec un sourire qui met en valeur ses pommettes.

C'est à mon tour de répondre. Je sors fraîchement de l'université avec un diplôme en marketing et je n'ai pas encore trouvé un boulot qui me plaît. J'ai déposé mon curriculum vitae dans plus de vingt entreprises et aucunes d'elles n'a voulu de moi. J'ai un sacré karma. Comment dire à cette femme que je suis une ratée ? Je vais descendre bien bas dans son estime.

- J'ai...j'ai un diplôme en marketing mais je n'ai pas encore trouvé un emploi, dis-je sur un ton triste.

Elle fronce ses sourcils. Sa main glisse sur la table pour se poser sur la mienne. Je lève les yeux, elle me sourit.

- Je vous comprend. J'ai moi-même galéré avant de devenir celle que je suis. Je n'ai pas toujours été une femme sûre d'elle et riche. J'ai parcouru un long chemin avant d'en arriver là. C'est pourquoi je veux vous aider. J'aurais aimé que quelqu'un le fasse à l'époque. Ça m'aurait permis d'éviter de commettre des erreurs que je regrette aujourd'hui.

Sa voix est apaisante et réconfortante. J'aurais vraiment aimé avoir un modèle comme elle dans la vie. J'ai grandis seule. Enfant, mes parents ont divorcé et cela a affecté notre vie de famille. Mon père est parti et nous a abandonné. Ma mère devenait instable, triste et je souffrais de la voir ainsi. Quand je suis allée à l'université dans un pays étranger, ce fût un grand soulagement d'une part car j'avais l'opportunité d'être épanouie et de peindre mon propre bonheur. Mais d'un autre côté, je me sentais mal car je l'ai laissé seule avec Hanabi ma petite sœur. Cela a dû être dur pour elle. Aujourd'hui elles sont quelque part sur la planète et j'ai perdu leurs contacts. La solitude a été mon compagnon pendant plusieurs années avant que je rencontre Saî et Tenten. Les deux personnes qui m'ont permis de connaître l'amour. Le sentiment d'avoir des personnes sur qui compter même si j'ai été déçue par l'une d'entre elles. C'est un premier coup dur. Je ne m'y attendais pas mais bon, c'est la vie. On tombe et on se relève encore plus fort.

- Merci beaucoup pour ces mots..., réponds-je en souriant.

- J'ai une proposition à vous faire. Dans deux jours j'irai à New York avec mon mari. Nous avons des affaires à régler là-bas.. Cela vous plairait-il de garder notre maison pendant les vacances ? Mon jeune fils ne saurait s'occuper de mes orchidées. Je vous paierai bien évidemment.

- J'accepte avec grand plaisir ! Je passerai prendre soin de vos fleurs...,dis-je excitée.

- Non, ce n'est pas juste cela. Il y'aura du rangement à faire pour que les meubles ne prennent pas la poussière. Vous pourriez rester jusqu'à notre retour, à la fin des vacances.

Les vacances prendront fin dans quatre mois environ. Ça fait beaucoup de jours à passer dans la maison d'une inconnue. Je ne sais pas trop quoi penser. C'est une belle offre. Cela me permettrait de gagner de l'argent pour pouvoir louer un autre appartement. Pitié, très loin de Saï.

- Pas de problème...j'accepte.

- Bien, donnez moi vos coordonnées. Mon fils viendra vous chercher après-demain pour vous conduire jusqu'à la maison.

Nous nous sourions, les plats arrivent.

Un amour presque parfait Où les histoires vivent. Découvrez maintenant