Chapitre 31

148 17 4
                                    

Un, deux, trois verres de martinis !

Et ça n'en finit plus. La soirée s'annonce plutôt bien. Je bois un coup puis je me défoule sur la piste de danse pour évacuer un peu tout cet alcool qui monte en moi. Je danse sur la piste comme si ma vie en dépendait. Comme dans un cours de gym, comme pour brûler des graisses . Et ça m'épuise. Je n'ai pas le cardio pour ça. Je zieute Tenten qui s'amuse aussi. Elle fait une danse sensuelle sur le dancefloor. Elle hypnotise toutes ces bouilles qui n'ont d'yeux que pour elle. Les lumières sont fixées sur elle et son corps de déesse. Elle ne fait qu'un avec la musique. Elle la laisse s'emparer de son corps. Moi, je bois encore et encore. J'enchaîne les shoots et j'ignore le satané vertige qui m'étourdie . Tout tourne au ralenti et pourtant j'ai toujours l'impression d'être sur un tapis de course ou de faire un marathon.

Nous sommes installées à une table VIP, là où tous les regards se tournent. Je regarde mon amie danser sauvagement. Mon postérieur est confortablement assis sur des sièges en mousse. J'adore cette adrénaline qui me submerge. Elle me donne une force insoupçonnée qui me pousse à boire et à ne pas m'arrêter. Je me dandine sur place. La musique me possède littéralement. Je secoue rythmiquement ma tête tel un serpent sous hypnose. Mon corps devient comme du caoutchouc. Je ne sens plus mes os craquer. Une force me soulève de cette place qui chauffe mon fessier depuis bien longtemps et mes pieds me traînent jusqu'à Tenten qui m'accueille dans ses bras.

L'ambiance est très festive. J'ai l'impression que tout le monde autour de nous est dans un état euphorique. Ils dansent, ils chantent à gorges déployées et lèvent leurs verres vers le ciel comme des trophées. Et mon corps se mouve encore. J'ai carrément le rythme dans la peau. Le son est encore plus fort, plus ambiançant, plus entêtant...

J'ai l'impression que chaque particule de mon corps est en ébullition. Je vibre, je vie, je m'amuse.

Mon corps se colle à celui de Tenten dont les yeux s'illuminent et portent en eux un feu, une lueur chaude et envoûtante. Nous avons fini par enlever nos talons qui ne nous donnaient rien d'autres que des entorses. Tenten enroule son bras autour de mes épaules, nous prenons des selfies. Des tonnes de seflies...

Et ça continue. On rembobine : boire, danser, selfies...

Au bout d'un moment, je sens que mon corps ne m'appartient plus et les battements de mon cœur se font plus forts et intenses. Tenten se rapproche de mon oreille. Ses lèvres effleurent mes lobes.

— On va s'asseoir ? J'ai les chevilles en feu, murmure-t-elle.

J'hoche la tête avant de la suivre. Je tangue. J'ai du mal à marcher mais elle me tient par la main. Je suis totalement bourrée. Je rigole comme une gamine, sans comprendre pourquoi.

Une fois que nous sommes assises, je sors mon téléphone de mon sac. La lumière de l'écran me tue les yeux. Ça pique. J'entre dans mes conversations et bingo ! C'est exactement lui que je cherchais. Je lui envoie une photo puis deux, puis trois...je ne compte même plus. Là, mon corps chauffe. J'ai juste envie de continuer à danser, à vivre. Mes doigts tapotent un message que j'envoie à quelqu'un. Je ne fais pas attention à son destinataire. Tout ce que je sais c'est que je l'ai rédigé avec beaucoup de haine et d'amertume.

J'envoie encore des photos à n'importe qui comme si c'était Noël. Puis, j'éteins mon téléphone car je ne supporte plus la lumière de mon écran.

Me revoilà sur la piste, un verre en main. Je me fonds dans la foule et mon corps se heurte à un autre. Il est assez musclé et il sent divinement bon. Ça sent l'homme fort et imposant. Je ne me retiens pas de toucher tout ces muscles qui sont exposés devant moi. On dirait presque que je suis dans un musé. Ouais, un musé avec pleins de biceps sous les yeux. Je touche ces œuvres d'art sculptées et taillées parfaitement.

— Putain la chaudasse ! T'as un de ces boules, lance une voix qui se veut forte et dominante.

Mes yeux se lèvent vers son propriétaire. Je tombe sur un regard qui me refroidi et me donne envie de gerber genre vraiment. Mon estomac se tortille. Putain je suis sur le point de...vomir. Alors, je sors de cette boîte. Je pousse des gens au passage et je vais à l'extérieur. Je m'accroupis devant un trottoir. Les gens me regardent et j'ai l'impression d'enfin voir la réalité en face. J'ai bu. Énormément et j'ai sûrement fait un tas de conneries dont je ne me souviens pas. Je réfléchis. Oui réfléchis Hinata. Qu'est-ce que t'as fais ??!

Je m'assois après avoir vidé mon estomac. Je me sens beaucoup plus légère et j'arrive à respirer pleinement toute cette air qui me bouffe les poumons.

— Putain Hinata j'ai failli devenir fou ! s'exclame furieusement une voix que je reconnais aussitôt.

À la minute où j'ai entendu cette voix, j'ai su au fond de moi que lorsque je lèverai les yeux, je verrai ces yeux...bleus perçants et cette tignasse blonde.

— Putain ! Pourquoi tu réagis pas ? T'as bu combien de verres ?!

Il est en colère. Contre qui ? Moi. Non, il n'en a pas le droit. C'est moi qui doit lui balancer toute ma rage. Je dois lui dire qu'il m'a blessée. Il aurait dû venir me parler après que cette idiote de filles aux cheveux roses m'ait insultée. Merde, merde ! Si elle se pointe je la fume. J'écarte la foule et je la mets au milieu du ring !

Sa main attrape vigoureusement mon bras et j'ai mal. Physiquement et psychologiquement. Cette douleur, je la ressens intensément et ça m'étouffe. Elle me donne encore de vomir. Encore ?

Non.

J'ai juste besoin d'air.

— Hinata. Tu as vu les photos que tu m'as envoyé ? Tu étais au milieu de mecs, tu leurs souriais et pour la première fois de ma vie j'ai ressentis une douleur étrange, un sentiment inexplicable. Je suis devenu fou de rage, de colère, de-

Il ne termine pas sa phrase.

De jalousie ?

Je le regarde mieux. Je remarque qu'il porte un jogging et un large t-shirt. C'est fou, on dirait qu'il est nu quand il ne porte pas un costume. Il me regarde avec colère. Je ne l'avais jamais vu aussi remonté. Ses cheveux sont plaqués vers l'arrière, ce qui le rend encore plus irrésistible qu'il ne l'est déjà. Mon cœur fait un bond. Un pic de mon rythme cardiaque et je frôle l'AVC. C'est dangereux. Il me donne envie de goûter à ses lèvres serrées et remplies de mots qu'il se retient de laisser couler.

— T'es avec Tenten ? Elle est encore là ? On rentre !

'' On '' ? . Rentrer, mais où ? Dans mon minuscule appartement ? Non. J'en ai pas envie mais je n'arrive pas à formuler la moindre phrase. Juste des paroles complètement incompréhensibles.

Puis d'un coup, je me sens légère comme une plume. Je décolle du sol et les mains de Naruto se resserrent sur ma taille. Il me tient. Il me porte sur ses épaules et je vois sur son visage qu'il est crispé. Je réalise que je l'ai énervé à un point inimaginable. Je vais sûrement en subir les foudres. Les foudres de sa colère que j'ai déclenché avec de simples photos.

Il m'emmène loin du bruit. Et le silence me fait réfléchir encore et encore. Je prends conscience de l'énorme gourde que j'ai fait. À qui d'autres ai-je envoyé ces photos ? Mon crâne surchauffe. J'ai l'impression qu'il va exploser.

Un amour presque parfait Where stories live. Discover now