Chapitre 5

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Après ma ronde, je conclu que Saï n'est pas rentré hier soir. Je me demande où il était. Ce que je ressens pour lui me force à m'inquiéter. J'espère qu'il n'est pas allongé dans un bar. Je le connais, je sais comment il réagit face à certaines situations. Enfin, c'est ce que je croyais. Je pensais qu'il était ma moitié, mon âme sœur mais je me suis trompée.

Je vais m'asseoir dans le salon. Puisqu'il n'est pas là, j'en profite pour réfléchir à ce que je vais faire. Ses affaires sont déjà emballées, cela veut dire qu'il s'en va et que je peux revenir ici. Cela m'arrange. Je n'aurais pas à être un fardeau pour Tenten.

La porte du salon s'ouvre. Je tourne rapidement la tête vers l'entrée. Saï est là. Il ne ressemble pas à quelqu'un qui a picolé toute la nuit. Je vois cependant qu'il n'a pas bien dormi. Il a des poches en dessous des yeux, sa coiffure et ses vêtements sont chiffonnés. Je suis rassurée car il va bien.

- Salut, dis-je.

- Salut, je prends mes affaires vite fait et je m'en vais. Je suis désolé, je ne voulais pas que tu me trouve ici en rentrant. J'estimais que tu n'allais sûrement pas avoir envie de me voir , répond-t-il avec tristesse.

- Il n'y a aucun soucis.

Il sourit timidement puis commence à faire sortir les cartons un à un. Je le regarde les bras croisés. Mon coeur est en miette mais je fais comme si cela ne me touche pas. La tristesse s'accumule dans ma poitrine.

- Au revoir Hinata. J'espère que tu trouveras la force de me pardonner. Je reste convaincu que tu es l'amour de ma vie. J'ai merdé, je laisse le temps faire son effet. Sache que je t'attendrais car je t'aime et ce n'est qu'avec toi que je veux passer le restant de mes jours. Mais tu as raison. Il faut qu'on se sépare.

Je veux lui répondre mais mes lèvres sont cousues. Il attend que je dise quelque chose mais sort déçu à cause de mon silence. Une fois la porte fermée, une larme s'accroche à un de mes cils. Je n'ai pas la force de l'empêcher de tomber. Oui, je pleure encore alors que je ne devrais pas.

J'ai envie de faire quelque chose mais j'ignore quoi exactement. Je prends mon téléphone et j'envoie un message à Naruto Uzumaki. On pourrait se rencontrer aujourd'hui car il est le seul de mes contacts qui ne connait pas mon histoire. Cela va me permettre de me changer les idées. Je lui demande s'il serait disponible pour prendre un café. Sa réponse tarde a arrivé. Il doit être un homme très occupé. Je regrette même de lui prendre son temps inutilement.

Puisque je n'ai pas de réponse rapide, je décide de faire un peu de ménage de sorte à ce que rien dans les pièces ne me rappelle Saï. Je mets un peu de musique et hop, un coup d'aspirateur par ci et là puis des réarrangements. Il y'a beaucoup d'espace vide. Je pourrais adopter un animal de compagnie pour combler tout cela. Je vais sur internet et je recherche des images de petits chiens. Je fond, ils sont si mignons. Je regarde aussi s'il y'a une animalerie dans le coin. Sauf que mon enthousiasme baisse quand je pense au fait que je n'ai pas d'argent. Je ne veux pas entraîner un pauvre être dans ma souffrance.

Déçue, je vais maffaler sur le canapé. Je lance un marathon de films et je finis par m'endormir à cause de l'ennuie. La sonnerie de mon téléphone me sort de mon sommeil. J'ai un appel entrant d'un numéro inconnu. Je décroche avec les yeux qui piquent.

▪︎ Allô ? dis-je d'une voix fatiguée.

Je bâille. La personne à l'autre bout du fil se met à rire. Je distingue la voix d'un homme.

▪︎ Navré de vous réveiller, s'excuse-t-il avant de reprendre son sérieux. Vous m'avez envoyé un message pour qu'on se rencontre dans un café. Votre numéro n'est pas enregistré dans mon téléphone et je ne l'ai pas dans mon agenda. Déclinez votre identité, termine-t-il d'une voix douce.

▪︎ Je m'appelle Hinata hyûga. Votre mère m'a envoyé votre numéro pour que nous fassions connaissance.

▪︎ Hum, parfait. Rejoignez moi tout de suite au Radisson café. Je porte un costume gris et je suis assis à une table seul.

▪︎ D'accord. Je serais là dans une heure environ.

▪︎ Bien. Hâte de vous rencontrer mademoiselle Hinata. Si vous êtes aussi jolie que votre voix alors je patienterai jusqu'à minuit rien que pour vous voir.

Je souris comme une debile  face à ce compliment. Heureusement qu'il n'est pas là pour le voir.

Si vous êtes aussi séduisant que votre voix alors je me dépêcherai de venir.

Il ne me répond pas. Je regrette d'avoir lancé cette disquette. Honteuse, je raccroche et je jette mon téléphone le plus loin possible. Mes joues se teintent de rouge. Flirter au téléphone avec un inconnu ne fait pas partie de mes habitudes mais là, il m'a tendu une perche et je l'ai accepté. Maintenant je vais être gênée devant lui. Bien muette comme une carpe. Je suis le genre de personne timide quand elle rencontre quelqu'un pour la première fois. Là je ne dirais même pas un seul mot. On fait moins la maligne en réalité, me dira t-il.

Je monte dans ma chambre pour me changer. Comme le temps est ensoleillé, je prends une robe blanche et une paire de sandales noires. J'attache mes cheveux en queue-de-cheval mais je laisse quelque mèches libres devant. C'est plutôt mignon ainsi.

Prête, je sors et heureusement, j'ai de quoi me payer un taxi. J'en arrête un. Le chauffeur est un vieil homme charmant. Il m'accepte avec politesse. C'est donc avec plaisir que je monte à l'intérieur.

Le trajet dure environ une heure. Le Radisson café se trouve au coin d'une rue très fréquentée par des hommes d'affaires. Tout le monde a l'air pressé. Je me demande dans quel univers j'ai atterri.

Devant le dit café, j'observe l'intérieur à travers les vitres pour réparer mon rendez-vous. Je n'ai pas envie de le chercher comme une idiote une fois rentrée. J'aperçois un homme seul à une table. Il porte un costume gris et ses cheveux blonds mi-long lui donnent un charme particulier. Il manipule une tablette électronique en sirotant du café. Je connais déjà son prénom, les choses seront plus faciles.

J'entre à l'intérieur et marche entre les tables pour le rejoindre. Je vérifie au passage que mon chignon ne s'est pas défait et que mon haleine n'est pas désagréable, on ne sait jamais après tout.

Note de l'auteure

Je publie deux chapitres car je ne pourrais peut-être pas en publier pendant ce week-end (ou peut-être que si).

Un amour presque parfait Où les histoires vivent. Découvrez maintenant