Chapitre 22

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Je m'approche de lui silencieusement. Il est là, immobile, le regard concentré sur la cheminée. Lorsque je suis à ses côtés, je fais glisser mes doigts entre les siens. Il me regarde pendant un court instant avant de sourire. Oui, c'est devant ce même sourire sincère et innocent que je rougis à chaque fois. Son visage qui était crispé il y'a à peine quelques  secondes est embellie par l'étirement de ses lèvres. Je sens cependant que quelque chose le tourmente. Je fronce légèrement les sourcils puis je me mets en face de lui. Je veux voir ce que ses yeux vont me révéler. Parfois, ils  en disent plus que les mots. Les siens me disent qu'il ne va pas très bien. Vu ce qui s'est passé ce soir, je ne cherche pas des explications plus loin. Je lui rends son sourire. Il me prend immédiatement dans ses bras sans me laisser le temps de dire quoique ce soit. C'est si doux d'être aussi près de son cœur. J'arrive à l'entendre battre. Il tambourine. On dirait presque qu'il est sur le point de se détacher de son torse. Je le sens s'affoler, crier puis se ressaisir dans un silence troublant avant que son rythme cardiaque ne redevienne normal. Je lève les yeux vers lui. Il me sourit encore et, dépose délicatement ses lèvres sur mon front pour y déposer un doux baiser.

- Ton cœur, dis-je le tête contre sa poitrine.

- C'est l'effet que tu as sur moi Hinata, souffle-t-il en me serrant contre lui. J'étais troublé mais tu as réussi à me calmer.

J'enroule mes bras autour de ses hanches. Instantanément, je sens monter en moi un sentiment de réconfort et de sécurité. J'aimerais tant que le temps se fige à cet instant précis pour que je puisse l'avoir auprès de moi toute ma vie. C'est fou, en à peine deux jours, je me suis éprise de lui. En fait, c'est comme si je le connaissais depuis des millénaires. Peut-être qu'il a été mon âme sœur dans une autre vie et que nous nous sommes retrouvés.

- Ça va ? l'interroge-je

-  Ce soir je me suis comporté comme un animal. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Pardonne moi Hinata, termine-t-il avant de laisser couler une larme.

- Tu voulais simplement me défendre. Je le sais.

- Oui mais je me suis emporté. Imagine que j'avais été beaucoup plus loin que ces coups de poing.

Ses mots pèsent. Leur lourdeur dégage une onde négative, presque électrique. Que faire pour y remédier ? Je n'en ai aucune idée. Ce qui suffit en ce moment c'est notre étreinte.

- Je suis fatigué. Je n'ai plus envie de retourner là-bas. Je vais me coucher, dit-il avant de mettre fin à notre câlin.

Il se retourne. Je regarde son dos et, quelques secondes après il commence à s'éloigner de moi. Je le retiens en attrapant sa main.

- Je viens avec toi, dis-je à voix basse.

- Je suis également fatiguée. Cette soirée m'a vidé de mon énergie. Je mérite bien une bonne nuit de sommeil. Ma réponse semble l'étonner. Il hausse légèrement ses sourcils et sourit juste après.

- Tu veux que je te ramène chez toi ? Il est tard tu ne trouve pas ? rigole-t-il.

- Je ne ferai une petite place dans ton lit alors, enfin, je dis ça juste pour...

-...plaisanter ? me coupe-t-il. Je ne pense pas que tu plaisantais. Je te prends très au sérieux et d'ailleurs, hop allons-y, fait-il en me soulevant.

Je ris à pleine dent tout en faisant semblant de me débattre pour qu'il me pose par terre comme si je faisais le poids devant ses gros muscles. Je le supplie de me laisser descendre mais il m'ignore et se réjouit de me voir ainsi.

- Supplie moi autant que tu veux, je ne te lâcherai pas, me taquine-t-il.

C'est peine perdue. Je le laisse me porter sans faire de bruit. Il soupire.

- Sage décision mademoiselle hyûga, dit-il.

-  Je vous le rendrai monsieur Uzumaki.

- C'est ce qu'on va voir, riposté-je.

Il monte tranquillement les marches d'escalier. Ensuite, il rentre dans une chambre. Elle est immense et sent particulièrement bon. Le parfum du blond est imprégné dans l'air de cette pièce. C'est forcément la sienne. Il me pose délicatement sur un grand lit,  je m'assois sur ce dernier et, je le regarde.

- Il y'a tellement de chambre dans cette maison. Pourquoi m'avoir amené ici ? fais-je le sourire aux lèvres.

- Parce que je veux te serrer dans mes bras toute la nuit.

Je lève un sourcil. Il sourit.

- N'aies pas peur. On ne fera que dormir. En fait, je n'ai pas très envie de dormir seul ce soir, se justifie-t-il en voyant mon regard interrogateur.

- Je n'ai pas peur. Je vais me doucher avant qu'on dorme.

- La douche est de ce côté, m'indique-t-il en désignant une porte.

- Merci, je reviens dans quelques minutes.

Je suis son indication. J'ouvre la porte qui me mène directement dans la salle de bain. Elle fait deux fois la taille de mon appartement.  La baignoire est tellement grande que trois ou quatre personnes pourraient s'y glisser facilement. Tout est ordonné et bien rangé.  Je ne le dirais jamais assez mais Naruto a de très bons goûts.

Je me mets devant le lave-main. Ce n'est que maintenant que je me rends compte que j'ai retrouvé ma sale gueule que je pensais avoir épongé avec des lingettes démaquillantes. Là, ce n'est plus le maquillage le problème mais l'alcool qui me froisse le visage. Je soupire. Je ne pouvais pas être « jolie » au moins jusqu'à demain matin ? Zut ! Cendrillon s'est détransformée  apparemment. Je file immédiatement sous la douche et j'y reste pendant presque une heure. Que dire ? L'eau est agréable et le gel de douche de Naruto est un régal pour la peau.

Après ma douche , je m'enroule dans l'une des serviettes qui se trouvent dans une armoire. Ma satisfaction est au niveau maximal. Je ne sais pas quoi me mettre. Ma robe de soirée ne sera pas très confortable pour dormir. Je parie que Naruto me prêtera un de ses tee-shirts. Pour en être sûre, je sors le lui demander.  Je le retourne endormi. Je souris. Il est aussi beau ainsi qu'éveillé. Je tente de le réveiller mais il ne bouge pas d'un pouce.  Le pauvre. Il est vraiment fatigué. J'ai hâte de le rejoindre dans les draps mais avant, je dois me dégoter une tenue pour dormir. Je n'ai pas envie de farfouiller dans ses affaires alors, je me contente de porter mes sous vêtements et un peignoir. C'est mieux que rien de toute façon. Je peux enfin rejoindre la belle au bois dormant qui ronfle comme un vieux moteur . Je m'allonge à côté de lui. Il se rapproche rapidement de moi.

- Tu en as mis du temps, murmure-t-il d'une voix fatiguée.

- Je pensais que tu dormais.

Il me serre contre lui.

- Je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Je t'attendais.

Il sourit au creux de mon cou, je frisonne avant de me blottir dans ses bras.

Un amour presque parfait Where stories live. Discover now