Chapitre 13

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C'est malin. Je vais devoir me le coltiner durant toute la soirée. Madame Kushina est une bonne personne. Elle tend de bonnes perches aux gens lambdas et leur donne l'occasion d'être connus. Saï mérite cette chance surtout après avoir perdu son boulot. Il aurait quand-même pu aller voir ailleurs. À ce propos je me demande où et dans quelles circonstances ils se sont rencontrés. Je n'hésite pas lui poser la question.

- Où l'as tu rencontré ?

- Dans la rue. Je réalisais des portraits le soir pour me faire un peu d'argent. Elle est tombée sur l'un d'entre eux et elle a voulu en avoir un. Elle m'a proposé de venir chez elle pour en réalisé un avec son mari dessus.

Je m'assois sur le canapé.

- Pourquoi tu n'as pas refusé ? dis-je à voix basse.

- Hein ? reprend-t-il en tendant l'oreille vers moi. On parle d'argent là Hinata. Ce n'est pas une offre qui se refuse.

- Si tu le dis, j'ai des choses à faire.

- Comme quoi ? fait-il en basculant sa tête vers l'arrière et en souriant pour se moquer de moi.

- T'éviter, t'insulter, te maudire et me préparer pour l'arrivée de Naruto.

- De l'amour à la haine il n'y a qu'un pas malheureusement. Tu es vraiment déchaînée, m'embête-t-il mais je réagis en lui tapant faiblement sur l'épaule.

Je sors de chez Tenten pour aller chez moi. Je ne vais quand-même pas lui piquer des fringues du lundi au lundi. D'ailleurs, je crois que je vais rentrer chez moi d'ici peu. Mon lit douillet me manque et mes habitudes matinales aussi. Cela fait longtemps que je ne suis pas allée courir ou me promener.  Parfois j'ai envie de m'asseoir dans mon jardin et de bouquiner un peu.

J'arrive devant la porte de mon appartement après vingt minutes de marche. Je l'ouvre puis j'entre à l'intérieur. Sans perdre de temps, je vais dans ma chambre pour chercher une tenue. J'ai l'impression qu'un orage se prépare. Je décide de porter un col roulé blanc, un jean bleu ainsi que des baskets. Je profite de l'occasion pour choisir une jolie robe que je porterais ce soir. Il y'en a une qui me plaît particulièrement. Je ne l'ai jamais porter car je n'avais jamais eu une seule occasion pour la mettre. C'est une pièce de collection que j'ai acheté dans un grand magasin. Je me rappelle que je rêvaissais devant la vitrine du pretty little beauty pendant des mois avant de pouvoir me l'offrir. Elle est rouge, pailletée et près du corps. Ce que j'aime avec elle c'est sa longueur. Elle m'arrive juste au dessus des genoux. Je la porterais avec une paire de talons évidemment et je me ferai un brushing.

Je me maquille légèrement le visage. Pour ne pas ressembler à un pot de peinture je ne mets que du gloss. Parfumée et pomponnée, je retourne immédiatement chez Tenten. À quelques mètres seulement de la maison, j'aperçois Naruto et Saï. Ils se serrent la main en riant comme des potes. Je me demande ce qui se passe. J'accélère mes pas. Lorsque j'arrive Saï me sourit bêtement. Je me rapproche de Naruto pour lui saluer. L'autre abruti peut bien continuer à rire comme un bouffon, je l'ignore complètement.

- Bonjour Naruto,dis-je en souriant.

Le ciel devient gris. Je crois que je devrais travailler à la météo. Je parie que d'ici ce soir il va pleuvoir. Attendez vous à me voir après le journal de vingt dans une tenue colorée. Désormais je suis dame météo.

- On va se dépêcher. Il va pleuvoir, lance-t-il en me tendant une main.

Ce matin il est habillé simplement avec un jean et un polo. J'imagine qu'aujourd'hui il est hors de question de parler de boulot. J'accepte sa main avec plaisir. Mes joues se teintent de rouge à la minute où nos mains se touchent. Saï analyse mes faits et gestes mais je l'ignore encore. Avant de descendre les marches d'escaliers je ferme la maison à clé. Je peux enfin monter dans le véhicule et commencer à penser à autre chose. Saï reste debout et ne dit rien.

- À ce soir, lui dit amicalement Naruto.

Le ténébreux répond avec un signe de la tête, les mains en poche. Quelques secondes plus tard, Naruto démarre la voiture. J'aimerais lui demander s'il connait Saï car leur petit moment entre hommes me préoccupe. Toute à l'heure Saï m'a dit qu'il est aussi invité au dîner et il a reconnu Naruto lorsque j'ai prononcé son nom. Cela ne me dérange pas qu'ils soient amis mais ce serait juste un peu bizarre.

- Tu...tu connais Saï ? demandé-je timidement.

- Euh...non. Je l'ai rencontré en entrant chez Tenten. Il m'a dit que vous étiez amis et que ma mère m'a invité au dîner. Il m'a l'air sympa.

Ah les mecs. Enfermez en deux dans une pièce pendant une minute et ils deviendront comme des potes. Leur capacité à sympathiser rapidement m'a toujours fasciné et impressionner. Pour ma part, je n'en ai que trois en vingt-deux ans d'existence. C'est lamentable. Bien évidemment je pointe du doigt ma timidité. Je beugue  littéralement lorsque je suis en public. Je me fonds dans la masse à un point où parfois les gens oublient que je suis là. C'est grâce à Tenten que je le suis moins aujourd'hui et je fais un travail sur moi-même. Avec du recul, j'arrive à m'ouvrir aux autres. De toute façon, le monde des adultes n'est pas fait pour les faibles. C'est pour cette raison que je m'impose plus souvent même si c'est dur.

- Il l'est mais il a aussi des défauts, dis- je.

Il sourit. Son sourire se mêle dans le temps qui s'assombrit encore plus. Il est comme un rayon de soleil au milieu des ténèbres. L'envie de le prendre dans mes bras me vient à l'esprit. J'ignore ce qui m'arrive. Je suis trop sensible en ce moment. Ma période rouge doit être en approche.

- Tout le monde a des défauts Hinata.

- Pas toi, reprends-je en croisant les bras.

- C'est peut-être parce que tu me regarde avec les yeux d'une femme amoureuse, plaisante-t-il.

Sa plaisanterie me fait rougir. Je me palpe les joues pour le cacher.

- Et si je l'étais ? Enfin...et si j'étais amoureuse de toi ?

Il devient soudainement sérieux. Il reste silencieux pendant un instant qui pour moi dure une éternité. Mon cœur se serre. J'ai peut-être pris sa plaisanterie un peu trop au sérieux. Qu'est-ce qu'il attend pour me dire quelque chose ? N'importe quoi tant que ces mots me libèrent de la honte et la peur qui m'alourdissent. Je suis trop bête parfois. Va falloir que je réfléchisse avant de parler. Mon satané cerveau m'a encore lâché je suppose.

- Je serais l'homme le plus heureux au monde si je réussissait à gagner ton amour.

J'espère qu'il ne pense pas que je viens de lui faire une déclaration d'amour. Pour dire vrai, moi-même je ne sais pas ce que c'était. Mon cœur se met à tambouriner. Non ! Arrêtes de battre...enfin de t'affoler ! Il y'a carrément un concert de mariachis dans ma poitrine. Ma tête tourne légèrement. Du calme Hinata, calme toi avant de gerber dans cette voiture. Je suis couverte de honte. Même ma respiration fait n'importe quoi. J'aspire l'air en agressant mes poumons.

- J'espère que tu comprends que je voulais..., tremble-je en cherchant son regard en vain.

-...oui je sais. Tu es rentrée dans mon jeu, répond-t-il avec un sourire en coin.

Je soupire de soulagement. Tout est clair dans nos deux têtes. Après notre discussion, je ferme ma bouche pour éviter de dire une autre bêtise. Une heure de route plus tard, nous sommes au centre-ville. Nous faisons le tour des boutiques à la recherche du cadeau idéal.

Naruto est très observateur et concentré devant les produits. Il est sérieux et il écoute attentivement les recommandations des gérantes. Un homme qui s'intéresse autant à autrui avec tant de délicatesse est tellement rare. Je l'admire encore plus. Voyant que je ne parle presque pas, il me rapproche de lui et me demande mon avis toutes les secondes. Je lui suggère des boucles d'oreilles car la plupart des femmes distinguées aiment beaucoup les bijoux. Il ne discute pas et en prend une paire en or et une autre en diamant. Nous avons passé toute l'après-midi à courir partout avant de conclure ces achats. Au sortir de là, les premières gouttes de pluie nous tombent dessus.

Un amour presque parfait Où les histoires vivent. Découvrez maintenant