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— T'es montée dans sa caisse?! S'étonne Caro en étiquetant -50% sur une plaquette de chocolat BIO.

— Je ne voulais pas au début, mais Emilio s'est montré insistant. 

— Tu l'as piqué Emmy. C'est évident. Ajoute ma boss.

— Ne dis pas n'importe quoi. Je lui ai fais de la peine c'est tout.

— Et donc ? Vous allez vous revoir?

— Ben techniquement non. Mais ma mère l'a invité a diner ce soir. Elle organise un repas avec des amis italiens... Je ne pense pas qu'il viendra.

Je baisse la tête. A vrai dire, je ne sais pas réellement si son absence me décevra. Mais d'un autre coté, toutes les fois ou je me suis trouvée en sa présence je me suis sentis fragile et confuse.

Gaetan nous écoute depuis le début mais il ne dit rien. Il se contente de plier et déchirer les cartons vides qui jonchent le sol. Il n'est vraiment plus lui même ces derniers temps.

Pendant l'heure de pause, je profite de ce rare moment ou je suis en tête à tête avec mon meilleure ami pour lui parler.

— Gaetan ?! Ca fait au moins 2 minutes que tu secoues ton YOP à la vanille.

— Ah oui ! Remarque mon ami le regard pensif.

— Ça va pas Gaetan?!

— Ça va très bien. Se contente t-il de dire avant de débouchonner son yaourt à boire.

— Ça n'a pas l'air.

— Si si je t'assure... Je suis juste un peu fatigué ces derniers temps. Trop de boulot. C'est tout.

J'ai une forte impression qu'il me cache quelque chose.

— Ça se passe bien avec Jeanne?

— Oui. Bon je dois y aller.

Gaetan se lève brusquement, laissant son dessert sur la table, sans même l'avoir gouté.
Il ne va clairement pas bien. Et je vais devoir percer ce mystère au plus vite.

***

Quand je rentre à la maison en fin de journée, je comprends très vite que Tante Adri et son fils sont là aussi.

J'entend le rire de maman depuis le couloir d'entrée. J'entre dans le salon , l'amie de ma mère est assise à coté d'elle. Et elles se tiennent la main comme deux soeurs qui ne veulent plus se quitter. Quand elles m'aperçoivent. Tante Adrianna se lève pour m'enlacer de toutes ses forces.

— Emma ! Tu as tellement grandis. Je suis si heureuse de te revoir. Dis t-elle les larmes aux yeux.

— Moi aussi Tata. Et toi tu n'as pas changé. Je la complimente.

— Et bien Livia tu ne m'avais pas dis que ta fille était ton portrait craché. Quel jolie jeune femme.

Je rougis à ce compliment. En réalité, je n'ai pas la prétention de me trouver jolie, même juste un peu. C'est vrai que je ressemble à ma mère et qu'elle est une femme magnifique. Mais de là à dire que je suis une belle femme, il y a un grand pas.

— Oh Emma, te rappelles tu de Luca? M'indique l'amie de ma mère en pointant du doigt un homme que je n'avais pas aperçus jusqu'alors.

Cet homme... c'est Luca? Le même Luca qui adorait me jouer des tours? Ce dernier s'approche de moi pour me serrer la main. Je sens le regard appuyant de nos mère sur nous.
Il est beau. Il a quelque chose dans son regard noir que je n'avais jamais remarqué auparavant.

— Buongiorno ! Commence t-il.

Sa main est douce et délicate. Je le dévisage un instant comme pour m'assurer que c'est bien lui. Puis c'est plus fort que moi, je me met à rire , mêlée entre un malaise naissant et un flot de souvenirs qui remontent.
Luca semble étonné. Puis il se met à rire aussi. Il a de belles dents blanches qui tranchent avec la couleur sombre de sa barbe bien taillé.

— Pourquoi ris-tu? Me questionne t-il amusé.

— Je ne sais pas. La situation s'y prête. J'explique toujours prise par un éclat de rire.

— Et bien, ces deux la semblent contents de se revoir. S'amuse ma mère. Viens Adrianna je dois te montrer un truc dans la cuisine.

Puis nos mères s'éclipsent.

— Ma mère a raison tu as bien ... grandis. Ajoute Luca en me fixant.

— Laisse moi te dire la même chose Luca. Je ne t'aurai pas reconnu si je t'avais croisé dans la rue.

— Ta mère nous a expliqué que tu étais diplômé en langue. Ca ne m'etonne pas. Je me rappelle que tu lisais des bouquins en anglais à l'epoque.

— Oui et tu t'amusais à les planquer dans le congélateur .

Luca écarquille ses grands yeux noirs et se met à rire.

— J'ai une très bonne mémoire. J'ajoute sur un ton enfantin.

— Et un coté rancunier. Précise Luca en riant.

Je fais une mine faussement embêté.

— Je suis content de voir que tu ne m'as pas oublié Emma. Dit il sérieusement.

Cette dernière phrase me met un peu mal à l'aise. Mais nous interrompus par Mon frère Enzo qui entre tout juste du boulot.

— Luca?! S'écrit-il.

Puis il se jette vers lui pour l'enlacer. Leur retrouvailles sont belles, pleine d'accolades et de belles paroles. Ces deux là se sont manqués et ca se voit.
Bien que Luca soit plus âgé que mon frère Enzo : précisent 3 ans les séparent, ils se sont toujours très bien entendus. Luca a mon âge. Si je ne dis pas de bêtise j'ai 2 mois de plus que lui. Et je m'amusais beaucoup de cet avantage à l'époque pour lui rappeler que ça faisait de moi une personne plus mature et donc plus responsable comparé à lui.
Ça avait le don de le mettre en rogne et j'adorais ça.

J'observais mon frère et son ami d'enfance rattraper ses dix années ou ils ne s'étaient plus revus. Enzo n'avait pas de frère. Luca était sans doute celui qu'il considérait comme tel à l'époque.

Ma mère réapparait alors dans le salon.

— Emma va donc te changer et mettre une tenue plus présentable pour le diner.

— Qu'est ce qu'elle a ma tenue maman?

J'aperçois Luca regarder dans ma direction pour inspecter mes vêtements. Je fronce immédiatement les sourcils et il se met à sourire. Il n'a vraiment pas changé celui là.

Maman s'approche discrètement pour me glisser un «  je t'ai acheté une belle robe, elle est sur ton lit ». J'essaye de rester impassible. Mais je trouve cette situation très étrange.

Et c'est en entrant dans ma chambre que je découvre cette jolie robe beige posée sur mon lit.

La vendeuse Hard DiscountOù les histoires vivent. Découvrez maintenant