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Emilio est dans son bureau et moi dans l'open space avec tout les autres employés.
Il m'avait propose d'avoir mon propre bureau au départ mais j'ai refusé. Je n'en voyais pas l'intérêt. Puis il a insisté pour que je partage son bureau. Hors de question.

Je veux travailler sérieusement au même titre que n'importe quel employé ici.

— Emma? Tu pourrais repondre à monsieur Kobayashi sur la ligne 9. Me demande Amanda, une collègue.

— Pas de soucis. Je répond.

— Il te demande comme toujours. Me sourit Amanda avant de retourner à son bureau.

Cette gentille quinquagénaire a été une figure importante pour mon intégration. Elle sait faire preuve de douceur et de rigueur. Voila pourquoi elle bosse pour les Rossi depuis près de 25 ans. Elle a vu Emilio grandir comme elle aime me le raconter.

Alors que je suis en train de répondre à mon interlocuteur Japonais, Emilio sort de son bureau accompagné de son bras droit. Il se dirige vers moi.
De la tête il me fait signe pour savoir avec qui je discute. Je lui fais comprendre que c'est avec monsieur Kobayashi. Emilio lève les yeux au ciel.

— Encore celui là. Il exagère à t'appeler toutes les deux jours. Passe moi le téléphone dit il d'un ton agacé.

Je lui souris en l'empêchant de prendre le téléphone. Mon interlocuteur me raconte souvent des choses peu interessantes mais ma politesse fait que je n'aime pas l'interrompre.

— Emma?! Raccroche ! J'ai refusé son offre ridicule il y a deux semaines. Je ne sais pas pourquoi il ne cesse d'appeler.

— Emilio ça ne se fait pas . Je chuchote.

Alors que mon interlocuteur m'explique combien il est important d'arroser très régulièrement ses géraniums, Emilio se glisse derrière moi pour récupérer le téléphone. Et en deux secondes il met fin à cet appel.

— Emilio ! Je me fache faussement.

— Allons déjeuner maintenant. Me dit il en attrapant mon bras.

— Emilio Allesio Rossi vous êtes grossier. J'ose lui lancer.

— Et bien vous Emma Lombardi , vous oubliez trop souvent que je suis un homme jaloux, et pressé par la même occasion.

Je ris devant le toupet de mon bel italien. Mes journées à ses cotés sont délicieuses et amusantes.

— Aujourd'hui c'est moi qui choisit le restaurant. Je m'affirme.

— C'est ok pour moi.

— Et c'est moi qui conduit aussi.

Emilio se met a rire.

— Tu veux conduire ma Maserati.

— C'est bien ça.

— Un autre jour... quand je serai moine et toi, dompteuse de fauve.

Je grimace.

— Tu as peur que j'abime ta voiture?

— C'est clairement ça oui. Et j'ai peur d'y laisser ma vie aussi.

— Je te signale que j'ai une Twingo de 1994 et quand on a conduis ce genre de caisse on peut tout conduire.

— Ah oui ! Rit il. Et qui dit ça?

— Une chouette fille du nom de MOI MEME. Allez donne moi les clés.

Emilio s'exécute à moitié amusé. 15 minutes plus tard, nous n'avons toujours pas démarré et j'ai a coté moi un Emilio hilare.

— Je vais y arriver. Il faut juste que je trouve ou foutre cette clé de malheur. Ma twingo était tellement plus simple. Je m'exaspère.

— Bon allez je t'aide.

En quelques secondes Emilio demarre la voiture. Puis il s'attache en marmonnant je ne sais quoi.

— Emilio tu pries?

— Oui. Tu devrais faire de même.

Je souffle puis j'appuie sur la pédale. Emilio n'est pas très rassuré, régulièrement il pose sa main gauche sur le volant.

Nous arrivons rapidement au  Burger King. Emilio fait la grimace.

— T'es sérieuse? C'est ici qu'on déjeune?

— Oui ! Sur Trip Advisor c'est hyper bien noté. Et manger avec les doigts me manquent.

Nous commandons à emporter, puis nous nous asseyons sur un banc en face d'un jolie petit parc.

— C'est délicieux. Je m'extase en croquant dans mon hamburger.

— J'avoue que c'est très bon.

— Qui n'aime pas le Whooper?

— C'est la première fois que j'en mange un.

— Pardon?!

— Je n'ai jamais eu l'occasion d'y aller c'est tout. Avoue Emilio.

— Et bien maintenant c'est chose faite.

— Merci Emmy. Dit il sérieusement

— Pas besoin de me remercier pour un fast food.

— Non je te remercie pas pour ça.

Je l'observe l'invitant à poursuivre.

— Merci d'être là dans ma vie et de m'apporter cette légèreté, cette bouffée d'oxygène, cette innocence que je ne connaissais plus. Je suis heureux avec toi.

— Moi aussi je suis heureuse avec toi Emilio. Bien plus que je ne l'aurai imaginé.

— Parfois je me pose la question.... S'interrompt Emilio pensif.

— Laquelle? Je lui demande de préciser.

— Et si je n'étais pas venu ce jour là dans ton magasin... Comment aurai été ma vie?

— Oui mais tu es venu. Et nous voilà aujourd'hui.

— Jamais un seul instant je n'aurai imaginé rencontré une femme comme toi, ce fameux jour ou j'ai poussé la porte de cette supérette. Quand je t'ai aperçu, timide, hésitante... incroyablement séduisante. J'ai directement été charmé par ton attitude intimidé.

Je rougis. C'est la première qu'Emilio me parle de notre rencontre. Pour moi, c'était une véritable catastrophe.

— Bizarrement, je ne garde pas un souvenir de ce genre là. Je me suis sentie si ridicule, si insignifiante... devant toi. Je ne savais pas qui tu étais, ni pourquoi tu étais là. Mais à la seconde ou tu as prononcé mon prénom, c'est mon coeur que tu avais touché. Je me confesse sincèrement.

— Emma Lombardi, tu es la femme la plus adorable que je n'ai jamais rencontré.

Emilio saisit alors ma taille pour hisser vers lui.

— Je te fais la promesse que jamais je ne ferai la bêtise de laisser filer une perle comme toi. M'annonce t-il en me fixant sérieusement.

Touchée en plein coeur, j'attrape son visage pour l'embrasser amoureusement, le laissant surpris devant mon initiative.

La vendeuse Hard DiscountWhere stories live. Discover now