La vendeuse Hard Discount

22

Emilio relâche avec douceur mon visage encore entre ses mains. Les jambes fébriles et les joues en feu, je ressens la même intensité que la veille.

J'ouvre délicatement les yeux pour le trouver souriant. Je finis par lui sourire à mon tour.

Aucun de nous ne prononce un mot.
Les secondes défilent. La tension redescend.

— Cette fois ci, je sais pertinemment que je t'ai embrasser par désir. Avoue Emilio d'une voix calme.

Je rougis sans grande surprise. Que dois-je répondre? Comment dois-je me comporter? S'attend il à une réponse de ma part? Comment réagissent les femmes après l'avoir embrasser?
Suis-je réellement en train de penser à ça en ce moment même?

Bien que le moment soit magique et remplis d'émotion. Mon naturelle revient au galop.
Emilio en parfait gentleman remarque ma gêne, et il m'invite à me diriger vers la voiture.

***

Je me gare sur le parking du Discount Market pour déposer Emilio près de sa voiture. Nous n'avons pas réellement parlé pendant le trajet.

Emilio détache sa ceinture.

— Je pars pour New York demain. Annonce t-il simplement.

— Ah génial ! Je me réjouie pour lui. J'ai un ami qui connait quelqu'un qui a passé un weekend à washington.

En voyant Emilio sourire je me rend compte de la nullité de l'information que je lui ai transmise.

— Ce que je veux dire, c'est que ça va être génial. C'est certain.

Emilio acquiesce de la tête en fixant le tableau de bord.

— Je ne pense pas être de retour en France avant 3 mois. J'ai de longs projets qui m'attendent. Lache t-il avec une pointe de découragement.

Après cette annonce, je sens mon estomac se nouer. Savoir qu'il part si longtemps m'attriste sans que je ne sache pourquoi. J'essaye de dissimuler mes sentiments.

— Quand on travaille le temps passe vite, et je suis sure que Clara te rendra visite. Je l'encourage.

Emilio ne dit rien. Il reste pensif un instant. Quelque chose le tracasse c'est évident.

— Je te pries de m'excuser Emma, si jamais je t'ai offensé. Commence t-il avant de s'arrêter.

Je l'inspecte de mes grands yeux couleur miel. Son regard est à demi fuyant.

— Je ne pouvais pas concevoir... qu'une femme aussi incroyable que toi n'avait jamais appartenu à personne.

Les mots d'Emilio me touchent en plein coeur.
Je ne regrette pas de lui avoir dit, je sens qu'avec lui ce n'est pas une tare, bien au contraire.

Emilio plante son regard dans le mien. Je lui souris chaleureusement et pose ma main sur la sienne.
Quoi qu'ils adviennent de nous, je lui souhaite le meilleur. C'est un homme aux qualités rares.

— Je ne t'en veux pas Emilio. J'avoue avec sincérité.

Le beau brun semble rassuré mais il hésite toujours à sortir de ma Twingo.

— Allez ne tarde pas. Tu as un long voyage qui t'attend. Lui dis-je pour l'encourager.

Emilio sort alors de la voiture, puis se penche pour me donner une petite carte noire et dorée.

— Tiens c'est pour toi. Si tu as quoi que ce soit n'hésite pas à me contacter.

J'attrape et comprend que c'est une carte de visite. Ce geste me touche.

Puis Emilio s'en va après m'avoir salué une dernière fois.

Est-ce un adieu?