La vendeuse Hard Discount

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La bonne odeur du diner caresse déjà mes narines alors que je suis encore sur le perron. J'adore ce moment. Généralement, je prend quelques secondes à humer les délicieuses odeurs afin de deviner ce que maman nous à concocter pour le repas. Je dois surement paraître étrange, mais je le fais depuis toute petite.

Ce soir, c'est de la viande de boeuf.

Je referme la porte d'entrée derrière moi et je suis happée directement par les voix bruyantes de ma famille.
Parce que chez nous, on parle fort et en italien. Bien évidemment !

Aujourd'hui c'est jeudi, le jour ou je fais la fermeture du magasin, ce qui programme mon retour à la maison vers 20h00. Maman me sait ponctuelle et très à cheval sur les horaires. Cette qualité me vient directement d'elle.
C'est pour cela que je la trouve, dans le hall d'entrée, un tablier autour de la taille et une spatule en bois dans l'une de ses mains. Elle m'attendait.

Ma mère est une femme adorable.

— Emma? Te voilà ! M'adresse maman, en italien.

Elle s'inquiète à chaque fois. Et uniquement avec moi. Allez savoir pourquoi ! Pourtant je suis l'ainée de la famille. Aussi la plus fragile.

— Bonsoir mamma, dis-je un grand sourire aux lèvres.

— Dépêches toi de retirer tes chaussures et de laver tes mains. On t'attend pour passer à table, ajoute t-elle en retournant vers la cuisine.

Je m'execute à la façon d'une enfant obéissante puis je me dirige vers la salle à manger.
Mon père, la soixantaine et les cheveux grisonnants est installé sur le bout de table à coté de mon frère Enzo, et de ma soeur Rosa.

Nous gardons la même configuration de table depuis des années. Et personne ne cherche à faire autrement.

Chez les Rossi, on est pas trop adepte du changement. Surtout moi.

Ma mère fait des allés et retours de la cuisine à la salle à manger. Et les plats s'accumulent très vite sur la table.

Il faut dire que chez nous, on aime la bonne nourriture, et principalement italienne. Et les kilos ( en trop) sont plutôt les bienvenus. Papa a d'ailleurs, un ventre bien rond. Preuve que maman a un don pour cuisiner. Il l'adore sa femme, il en est fou amoureux.

Je le vois à la façon dont il l'observe. Parfois ça se lit juste dans un regard. Il a les yeux de l'amour mon père.

Ma mère est beaucoup moins expressive que lui, mais elle tient à son petit mari, ça se ressent. Plus je l'observe et plus je la trouve belle, je n'ai pas l'impression qu'elle change avec le temps. Ses cheveux bruns sont généralement tirés et noués à l'arrière de la tête. Et puis elle prend soin de porter une jolie tenue chaque jour.

C'est une bombe quoi ! Papa a vraiment péché un beau poisson. Petit veinard.

On aime me rappeler que je lui ressemble beaucoup à mamma, mais j'y crois moyen.

Impensable que je puisse ressembler à une femme aussi incroyable que ma mère. Je ne lui arrive même pas à la cheville, même dans mes rêves.

— Rosa ! Lève toi, et apporte la salade ! Ordonne maman à ma soeur.

— Pourquoi moi?! Se plaint t-elle.

Ma jeune soeur est en perpétuelle crise d'adolescence. A vrai dire, Rosa a toujours été comme ça. Elle déteste qu'on lui impose quoi que ce soit et ce qu'elle préfère c'est transgresser les règles.

Toutes les règles. Parait que c'est du à sa place dans la fratrie. La troisième position donnerait naissance à des personnalités fortes et affectionnant la rébellion.