La vendeuse Hard Discount

53 (Bonus)

Et c'est ainsi qu'Enzo et Clara entamèrent cette relation bancale, qui se terminait souvent très tard le soir dans le studio du bel homme.

Ils ne se promettaient rien, parler beaucoup mais très peu de ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre.  Aucun d'entre eux ne voulaient voir les choses comme elles étaient. Ils s'épaulaient dans ce moment difficile, ils s'apportaient le soutien dont ils avaient besoin à ce moment précis. Enzo soignait la plaie de Clara et Clara celle d'Enzo.

Et puis un beau jour, Emma a ouvert les yeux. Et là ce fut la joie, le bonheur, le soulagement pour tout le monde.

Clara supplia Enzo de convaincre Emilio de ne pas partir sans avoir vu Emma. Clara savait que son frère allait faire une grande erreur si il partait de cette façon.

Clara était parvenue à effacer cette rancoeur qui germait dans le coeur d'Enzo. Désormais il n'en voulait plus à Emilio. Enzo savait qu'Emma avait besoin de cet homme qu'elle aimait foncièrement et qu'il n'était plus nécessaire d'être un obstacle. Enzo devait laisser Emma faire ses choix. Il devait la laisser vivre. Et c'est ce qu'il fit.

Clara et Enzo se voyaient moins. « Emma » avait été leur alibi à tout les deux, elle avait été l'excuse qui les avait rapprocher. Maintenant qu'elle était sortie d'affaire. Il leur fallait reprendre le cour de leur vie.

Cependant Clara ressentait au plus profond d'elle même cette nostalgie, le souvenir de leurs belles étreintes, de leur mots poignants l'un pour l'autre... de cette histoire mi-amour mi-amitié. Elle ne voulait pas que ça s'arrête. Non elle en voulait plus.

***

Clara donna rendez-vous à Enzo dans ce même endroit ou il l'avait tant de fois amené ces derniers mois . La ou la plaine est vaste, la ou elle est apaisante.
Bientôt 3 semaines qu'ils ne s'étaient pas revus en tête à tête.
Clara avait pris l'habitude de se jeter dans ses bras pour l'embrasser, et Enzo faisait toujours glisser ses mains dans le creux de son dos.

Ce jour là, ils ne firent rien. Ils restèrent à une distance raisonnable.

— Cette endroit t'as manqué? Lui demanda t-il.

— Enormément. C'est qu'on en devient vite accro.

Enzo souriait. Il mentirait si il disait que leur moment d'intimité ne lui avait pas manqué. Il ne pensait qu'à Clara. Jour et nuit, toutes ses pensées lui étaient destinées.

— Tu m'as manqué toi aussi. Ajouta la jolie brune en se tournant vers Enzo.

— Serez tu aussi devenus accro au bel homme en face de toi ? La taquina t-il.

— Certainement. Avoua Clara avec sérieux.

Enzo en fut perturbé.

— Nos moments me manquent Enzo. Ajouta t-elle sur le même ton.

— C'est vrai que nous avons partagé de bons moments tout les deux.

« Bons moments » n'étaient pas ce que Clara voulait entendre. Pour elle chaque minute avec Enzo était « inoubliable ».

— Et si nous en partagions d'autre? Et si on se donnait une chance ... sérieusement?    Proposa la belle italienne hésitante.

Elle se livrait à lui. Clara avait l'impression de sauter dans le vide sans élastique.
Enzo l'examina un instant. Ces mots lui remplissaient le coeur, Clara était tout ce qu'il voulait en réalité.
Mais il s'était fais une promesse. Parce que les hommes comme lui fonctionnent ainsi.
Rien n'était envisageable avec Clara, du moins rien de sérieux.

— Je pensais que nous étions sur la même longueur d'onde.  Commença Enzo.

— Mais nous le sommes. Affirma Clara avec entrain.

— Alors restons en là. Ne compliquons pas les choses. Tu nous vois en couple? Sérieusement Clara....

La belle italienne était vexée, blessée. Enzo s'exprimait avec un détachement qu'elle n'avait pas vu chez lui depuis longtemps.

— Je vais être honnête, oui je me projette avec toi Enzo. Je me sens bien avec toi. Ose me dire que tu ne te sens pas bien avec moi?

— Je suis bien avec toi, parce que je sais que notre relation est libre. Qu'on ne se doit rien. Je pensais que c'était claire depuis le début Clara.

— Au début c'était le cas... mais avec le temps je suis tombée amoureuse de toi. Se livra t-elle.

Enzo resta estomaqué. Il avait laissé cette relation allait trop loin. Au plus profond de lui, il ne voulait pas blessé Clara, elle avait deja trop souffert mais il n'avait pas le choix .

— Tu m'as entendu? Je viens de te dire que je t'aimais. Répéta Clara avec émotion.

Elle s'était dangereusement rapproché de lui pour l'affronter. Elle le fixait de son regard pénétrant.

— Il n'y a rien que je puisse faire pour ça. Je n'ai rien fais pour que tu m'aimes. Lacha t-il froidement.

Clara se pétrifia. Il la rejetait. C'était la deuxième fois que ca lui arrivait. Une si belle femme, si douce, si gentille. Comment les hommes pouvaient ils ne pas vouloir d'elle?

Despérée, elle tenta le tout pour le tout en s'aggripant au cou d'Enzo.

— Ne dis pas ça. Regarde moi dans les yeux. Lis dans mon regard. Tu peux me faire confiance. Je ne suis pas comme elle.

Elle faisait reférence à celle qui lui avait brisé le coeur.

— Comment es-tu au courant? Vociféra t-il.

— Ta mère m'a tout raconté. Je comprend ta haine viscéral pour les gens comme moi mais il y a des bons et mauvais partout. Je ne t'abandonnerai jamais. Nos différences ne sont pas un obstacle. Bien au contraire ils sont une... force.

Enzo la repoussa en enlevant ses bras de son cou.

— Je ne t'aimerai jamais Clara, parce que c'est ainsi. Je ne laisserai plus jamais mon coeur entre les mains d'une femme.

Les mots d'Enzo furent déchirants. Clara n'en revenait pas. Elle ne voulait pas y croire. Elle y avait cru. Elle avait suivit le conseil d'Enzo et quand elle le regardait dans les yeux elle avait cru qu'il l'aimait aussi.

Humiliée et abattue, Clara se précipita vers sa voiture. Pendant une fraction de seconde elle espera qu'il vienne la retenir.
Peine perdue. Enzo n'avait pas bougé, et sans un regard pour la délicieuse femme qui lui avait tout donné, il se tourna dans la direction opposée.