La vendeuse Hard Discount

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Je sais qu'elle est retournée chez ses parents. Tous doivent me détester maintenant et penser que je ne la mérite pas. Enzo doit être dans un furieux état.

Il faut que la revois. Il faut que je lui parle. Ca fait bientôt deux semaines que je ne fais rien. Que je ne parviens pas à l'appeler.

Je relis nos derniers échanges. Elle ne voulait pas de cette pause. C'est moi qui le lui ai imposé. Je ne pense qu'à ma condition. Je n'ai pas pensé au mal que je lui ai infligé.

Il faut que je la vois tout de suite. J'ai assez patienté. Je mettrais ma fierté de coté pour récupérer la femme que j'aime.

Je prend le premier vol pour me rendre en France. Nous aurons cette discussion ce soir.

***

Après être passé dans mon domaine du Faubourg, je fonce directement chez Emma.
Je frappe deux coups secs sur la porte. J'ai le coeur qui bat. Je m'attend à m'en prendre plein la figure après avoir blessé Emma. Madame Lombardi m'ouvre la porte avec ce même sourire chaleureux.

— Emilio?! Mon enfant. Me dit elle me prenant dans ses bras. Entre. Emma ne nous a pas dis que tu viendrais ce soir.

Je reste stupéfait devant sa réaction. Très vite Enzo apparait. Je sens qu'avec lui les choses seront différente.

Etrangement le frère d'Emma me sourit en me tendant sa main. Ne sont ils pas au courant?

— Ca fait plaisir de te revoir Emilio. Dit Enzo.

Je souris de manière polie bien que la situation me dépasse légerement.

— Emma ne devrait pas tarder à rentrer. Ajoute sa mère.

— Ah oui?!

— Oui elle fait la fermeture du Discount Market. Son ami Gaetan est devenu papa. Tu vois qui sais non?

Non je ne le connais pas. Je n'ai jamais pris le temps de lui poser toutes ces questions si importantes pour elle.
Savoir Emma en train de travailler dans cet endroit me touche bien plus que je ne le montre. Cette femme est admirable.

Elle passe d'un monde à l'autre sans sourciller sans montrer un signe de fragilité à ses proches.

Il faut absolument que je parle avec elle avant qu'elle n'arrive chez elle.

— Je vais lui faire la surprise en allant la trouver à son travail.

— Oh quelle bonne idée ! Se réjouie Madame Lombardi. Elle doit avoir déjà terminé. Fais vite si tu veux la surprendre.

Puis je m'éclipse. Il faut que je la prenne dans mes bras. Il faut que je la sente près de moi. Que je lui dise enfin que je l'aime à en perdre la raison.

***

En arrivant sur le parking, je remarque que les lumières du Discount Market sont éteintes mais que la twingo d'Emma est toujours là.

En approchant un peu plus, je sens une pression écrasante agir dans ma poitrine. Emma est allongé face contre terre. Une marre de sang autour d'elle.

Je sors de la voiture en hurlant son prénom. Je relève son corps encore chaud . Mes mains tremblent devant cette atrocité en face de moi.

— Emma !! J'hurle en boucle en la serrant contre moi.

La peur, l'inquiétude me font perdre tout mes moyens. Puis ce sang, tout ce sang. Je ne reconnais plus la femme que j'aime. Son visage angélique est maculée par ce liquide rougeâtre.

Je ne comprends pas ce qui lui est arrivé. J'appelle les secours. Et je prie pour qu'ils arrivent à la seconde ou je leur ai dis pour Emma.

Désemparé, je tente de voir si elle respire encore. Je ne sais pas. Je n'en suis pas sure. Ma détresse m'empêche d'avoir les idées claires.

Les secours prennent le relai. Et très vite je la laisse partir dans cette ambulance. Laissant derrière elle, un homme déchiré et une scène épouvantable témoignant de l'atrocité qu'elle a subis.

***

Je suis déjà à l'hopital quand la famille d'Emma arrive paniquée et démuni.

— Comment va ma fille? Pleure madame Rossi.

— Je ne sais pas... je n'en sais rien. Je lache d'une voix tremblante.

— Que s'est il passé Emilio? S'enquit son père.

— Je... l'ai trouvé là... gisante sur le parking. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé. J'ai... je n'ai rien vu. Je n'ai rien pu faire. Je m'apitoie en plaçant mon visage dans mes mains fébriles.

Madame Rossi en pleure m'examine avec stupeur. Je suis couvert de sang, cela témoigne du calvaire d'Emma.

Un médecin apparait, le visage fermé. Une détresse nous emporte tous petit à petit.

— Comment va ma soeur? L'harcèle Enzo sous tension.

— Je... Emma a réçu deux balles. Nous avons reussi a extraire la première bien qu'elle ai transpercé son poumon gauche.

La médécin s'interrompt un instant devant les pleurs de Madame Rossi. Rosa place son bras autour d'elle.

— La seconde balle s'est quand à elle logé tout près de sa colonne vertébrale. Elle a endommagé son foie. Nous ne parvenons pas à l'extraire....

Les parents Rossi s'effondrent.

— Dites moi que ma fille va s'en sortir? Pleure la mère au bord du malaise.

— Son pronostic vital est engagé. Je ne peux vous affirmer qu'elle s'en sortira. Explique t-il avec tact.

Madame Rossi se jette sur le sol. Très vite ses enfants l'aident à se relever et la place sur une chaise. Ses cris de tristesse sont déchirants.

— Je ferai venir d'autres médecins. Les meilleurs ! J'affirme devant tout le monde.

— Je crains fort qu'ils établissent les même conclusions.

— Je ne contenterai pas de votre avis. Je... Emma s'en sortira. Je ferai tout pour qu'elle vive. J'ajoute sur un ton désemparé, désinvolte.

Rapidement, le médecin s'éloigne. Nous laissant dans cette tristesse infinie, et dans cette incompréhension totale.