La vendeuse Hard Discount

11

Regina s'en étant allée dans un nuage de fumée, je retire ma main jusqu'alors toujours dans celle d'Emilio.

— Je suis navré Emma. M'adresse t-il immédiatement.

— Ce n'est rien. Je réponds avec résignation.

— Je... Commences t-il avant qu'il ne soit interrompus.

— C'est bon Regina est hors d'état de nuir. Rassure  Clara en s'arrêtant près de nous.

— Je ne sais pas comment elle a réussi à entrer. Se demande Emilio.

— Certainement un complice qui l'a fait passer par une trappe secrète. Les magouilles, c'est bien son genre. S'amuse Clara.

— A qui le dis tu?! Souffle son frère.

— Excusez moi ... je les interromps timidement.

Le frère et la soeur qui semblaient avoir oublié ma présence m'inspectent curieusement.

— Je vous remercie mille fois pour la soirée mais il se fait tard...

— Décidément ! Tu ne veux vraiment pas passer la soirée avec moi ! Se vexe faussement Clara.

— Non, je t'assure que c'est faux !

La situation est devenue vraiment trop embarrassante pour que je reste. Je veux simplement, me retirer et débriefer avec moi même.

— Et bien, reste encore !Tu n'as pas encore rencontré mes parents, ils vont t'adorer, c'est sur ! Insiste de nouveau ma nouvelle amie.

— Je... D'accord ! Je me résigne.

Je suis si faible... Rien ne se passe normalement. Et je persiste à rester.

— Génial ! En plus de ça mon frère t'a utilisé à ses dépends, il t'est a son tour reconnaissant. N'est ce pas Emilio? L'interroge la jolie brune avec insistance.

Emilio ne répond pas. Puis il hoche la tête et il finit par s'en aller en nous saluant rapidement.

Clara  sourit puis elle m'entraine vers la salle de réception, cette fille est têtue. Je ne parviendrais jamais à partir.

Un couple d'un peu pré notre âge s'arrête devant nous. Un bel homme d'une vingtaine d'année tient le bras d'une jolie rouquine.

— Clara !! S'enthousiasme la jeune femme rousse.

— Paola... Sergio!  Vous avez pu venir? Sourit Clara d'une manière qui me semble exagérée.

— Oui , nous avons bien discuté Sergio et moi... et les préparatifs de notre mariage pouvaient attendre. J'avais une envie folle de retrouver ma meilleure cousine. Ria Paola en enlaçant Clara.

Le jeune homme visiblement géné se contente de sourire puis il détourne les yeux de Clara pour me fixer avec intérêt. Il est vrai que ma tenue ne laissait plus personne indifférent...  Je faisais tache.

Le couple s'eloigne enfin, Clara me parle un peu d'eux, Clara et Paola ont quasiment grandis ensemble. C'est la mère de Paola ( sa tante maternelle) qui l'a en parti élevé et les deux cousines sont un peu comme des soeurs.

— Ma mère accompagnait mon père dans des déplacements et à deux ils sillonnaient le monde . Au début, ils me prenaient avec eux, mais au fil des années j'ai voulu quelques choses de stable et ma tante s'est proposée pour s'occuper de moi. Je n'ai pas hésité. Savoir que j'allais vivre avec ma cousine Paola me rejouissait...

— Et Emilio? J'ose demander.

— Lui il a fait ses études dans un internat privé en France. Il y ai resté de ses 11 ans jusqu'à l'obtention de son diplôme.

Oh ! Voilà pourquoi, ce dernier parle si bien français.

Nous marchons un peu pour nous installer au bar sur lequel est disposé des dizaines de boissons colorés . J'opte pour un diabolo fraise. Ce qui fait sourire mon amie.

— Tu vois tout ces gens Emma ! Dit Clara en montrant les convives.

Je me tourne vers les invités et je les inspecte.

— Ils représentent a eux seuls une grande partie de la fortune mondiale. Certains sont multi-milliardaire de père en fils, d'autres de sang royal, d'autres ont fais fortune du jour au lendemain.... Poursuit elle.

— Je n'en connais aucun.... je répond en les examinant.

— C'est bien ça le problème...

— Comment ca? Je la questionne.

— L'argent nous éloigne des gens vrais... ils nous éloignent de la vraie vie. Nous restons entre nous, persuadés de détenir une forme de savoir vivre, d'intelligence... Je trouve ça regrettable. Depuis toujours, je me bas pour vivre une vie différente...

— Tu n'aimes pas ta vie? Je m'étonne.

— Non ce n'est pas ça. C'est juste que... Parfois je me demande comment aurai été ma vie si je n'avais pas été ce que je suis...

Je sens Clara différente... Sa joie s'est dissipée et nous finissons la soirée à papoter de son enfance.