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Emilio est assez silencieux. Je ne sais pas quoi lui dire. Enzo lui a fais un accueil si peu courtois. J'ai honte.

Je le vois pianoter à plusieurs reprises sur son téléphone. Il semble échanger avec quelqu'un de très important pour lui.

Je m'imagine que c'est une femme. Et une jalousie naissante me noue l'estomac. Quel doit être son type de femme? L'image de son ex revient à mon esprit. Ah oui. Il aime les très belles plantes, bien proportionnées et avec des courbes audacieuses. Rien à voir avec moi.

— Tout va bien Emilio? Je m'encourage à lui demander.

— Très bien merci. Se contente t-il de me répondre.

Il n'engage pas plus la conversation. Je suis gênée et je ne sais pas quoi ajouter. Luca tire alors sur mon bras.

— Cap ou pas Cap de grimper dans l'arbre de ton jardin.

Il fait clairement référence au jeu auquel nous jouions enfant.

— Pas Cap. Je dis calmement.

— Poule mouillée.

— Quoi?

— Tu n'as jamais su grimper de toute façon. Tu n'as pas de force dans les bras.

Je me lève subitement.

— C'est ce qu'on va voir.

Je me précipite vers le jardin, suivi par cet homme qui se plait à me narguer.

Devant l'immense cerisier, j'hésite un peu avant d'attraper une branche accessible. Puis je me hisse, difficilement après avoir retiré mes talons. Cette robe n'est pas très pratique mais il
N'est plus question de reculer.

Je tracte mon corps du mieux que je peux, et je me retrouve très vite en haut de l'arbre. Fière comme pas possible.

— Alors? Qu'est ce que tu dis de ça, idiot? Je le nargue en baissant la tête.

Luca est sous l'arbre et je le vois sourire.

— Je dis que j'ai une très belle vue de là ou je suis.

Je mets une seconde avant de me rendre compte qu'il a directement vu sur ma culotte . Et cela me fais rougir jusqu'aux oreilles.

— Fermes les yeux ! Je hurle en essayant de plaquer ma robe entre les jambes.

Malheureusement j'ai un geste brusque et bientôt je chute de l'arbre pour me retrouver dans les bras de Luca.

Son souffle est chaud, nos visages sont proches l'un de l'autre. Son sourire a disparu. Laissant une mine sérieuse, presque grave. Il me pose délicatement sur le sol sans me libérer de son étreinte. Je sens son coeur battre dans sa poitrine tellement nos deux corps sont proches.

Puis ce dernier baisse les yeux sur mes lèvres. Il ne va pas faire ça. Il approche son visage du mien lentement. A quel moment notre relation est elle devenue si sérieuse?

Alors qu'il est sur le point de m'embrasser je me dégage en le poussant.

— Arrêtes tes bêtises Luca. Ou sont mes chaussures? Je fais mine de les chercher pour passer à autre chose.

J'ai la nette impression qu'il est déçu. Mais il
ne dit rien. Il se contente de me tendre mes escarpins et nous regagnons la maison silencieusement.

A l'intérieur, je ne mets pas longtemps à m'apercevoir qu'Emilio n'est plus là.

— Ou est Emilio?

— Je ne sais pas, il s'est levé quelques minutes après vous. Se contente de dire mon frère toujours en train de manger.

Malheur ! Et ou est- il? Je m'aperçois que son téléphone est resté sur la table. Je l'attrape et me précipite devant la maison.

Mais j'ai juste le temps d'entendre le moteur de sa voiture ronronnait avant qu'Emilio disparaisse dans la nuit.

Pourquoi est -il parti si brusquement? Quelque chose ne va pas. Il a surement eu une urgence ou peut être nous a t-il surpris dans le jardin?

J'ai besoin de savoir. Sans prévenir personne j'attrape les clés de ma Twingo et je démarre direction le chateau faubourg.

Est-ce vraiment moi qui agis de cette façon? Je ne me pensais pas si courageuse.

Je roule depuis 30 minutes avant d'apercevoir la résidence d'Emilio. Il fait sombre. Le portail du chateau est ouvert je décide de continuer a rouler pour me garer en face de la porte d'entrée.

Je descends et aperçois la voiture d'Emilio. Mais il n'est plus au volant. Il a du roulé vite.

Je m'avance vers la porte. Mais j'ai peur.
Peur, de déranger. Peur de le découvrir avec une autre femme. Peur de connaitre la raison de son départ. Mais un sentiment que je ne serai décrire me pousse à frapper a sa porte.

Je frappe timidement. Et patiente quelques instants. Le coeur tambourinant dans ma poitrine.

La porte s'ouvre brusquement laissant apparaitre Emilio torse nu.

J'ouvre grand les yeux, surprise par la vision de ce bel italien. Ses cheveux sont légèrement humide. Il a eu le temps de se doucher? Il a du rouler à une vitesse folle. Il m'inspecte un instant. Son visage est fermé.

— Je... Tu es parti si vite. Tu as oublié ton téléphone. Je bégaye en lui tendant son portable.

Emilio baisse les yeux sur l'objet que je lui tend. Il l'attrape froidement. Nos mains se touchent, et je sens un frisson m'emporter. Il ne dit rien. Il semble en rogne et à deux doigts d'éclater. Je n'ose pas lui demander ce qu'il ne va pas.

Alors je fais un pas en arrière j'incline la tête légèrement avant de faire demi tour le plus rapidement possible.

— Bonne nuit ! Je lâche en m'enfuyant.

Je suis ridicule je cours difficilement avec mes talons et alors que je n'ai fais que quelques pas.
Je sens une main m'attraper fermement par le bras.

— Attends ! Dit il sur un ton autoritaire.

Je regarde toujours devant moi. Je n'ose pas affronter son regard. Mais le contact de ses doigts sur mon avant bras nu me fait tressaillir un peu plus.

— Tourne toi. Me somme t-il.

Je n'obéis pas. Il me tire un peu plus pour m'attirer vers lui, m'obligeant à lui faire face.

Emilio place une main sous mon menton pour relever mon visage. Il est plus grand que moi. Je sens la chaleur de son torse. Il sent bon.

Je plonge alors mon regard dans le sien. Et je sens mes jambes fébriles.

— Je vais t'embrasser. Me prévient-il tout simplement.

Quoi? Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à vouloir m'embrasser?
Cependant je ne bouge pas. Je ne répond pas. Je reste tremblante dans ses bras.

Emilio me caresse la joue délicatement, il replace une mèche derrière mon oreille. Puis il place son front sur le mien. Je sens sa respiration chaude sur mon visage. Mon pouls s'accélère. Le bel italien reste immobile.

Ne devait-il pas m'embrasser?

Il s'écarte lentement m'examinant encore.

— Ce soir tu es éclatante.

Puis Emilio m'embrasse avec une délicatesse que je n'aurai imaginé tellement je le sentais tendu.
Je ne recule pas. Je reste là. Hésitante avant de répondre à mon tour à ce premier baisé.

La vendeuse Hard DiscountWhere stories live. Discover now