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Depuis ce fameux soir, je n'ai plus mis les pieds dans cet hôpital. J'ai cette image d'Emma branchée a des tas de machines. Ce bruit inquiétant d'électrocardiogramme, m'a hanté ces derniers mois. 

J'arrive devant la porte de sa chambre, mon pouls s'accélère. Je ne suis plus l'homme fort que je croyais. Je suis partagé entre l'impatience de la voir et la peur de ne pas savoir m'en séparer de nouveau.

Je frappe deux fois avant d'entendre sa voix. Je frissonne.

J'actionne la poignée lentement, les mains tremblante.

Emma est assise sur son lit vêtu d'une robe bleu ciel. Quand son regard noisette transperce le mien, une véritable onde m'emporte.

Madame Lombardi, assise sur une chaise en face de sa fille, se lève immédiatement.

— Je vais vous laisser discuter. Dit elle simplement avant de passer derrière moi en me donnant une douce accolade dans le dos.

Puis elle disparait.

Je reste immobile. Tenu au silence par mon émotion. Emma me sourit sans jamais me quitter du regard.

— Tu es venue. Dit elle avec soulagement.

Elle n'imagine pas à quel point je suis heureux d'entendre sa voix combien elle m'a manqué, combien j'étais seul sans elle.

— Approches , ne reste pas planter là. M'invite t-elle en indiquant une chaise en face d'elle.

Je m'approche hésitant pour m'asseoir en face d'elle. Elle m'observe avec attention. Je sens ses yeux noisettes inspecter chaque partie de mon visage.

— Tu es exactement comme dans mes souvenirs. S'amuse t-elle. En un peu plus cerné.

Je souris.

— C'est que j'avais du mal à trouver le sommeil ces derniers jours. Je dis d'une voix calme.

— Tu aurais du prendre exemple sur moi. Il paraitrait que j'ai dormi 6 mois.

— Oui c'est ce que j'ai cru comprendre.

Emma me sourit de cette façon si chaleureuse si attendrissante que j'ai envi de la prendre dans mes bras pour la serrer très fort contre moi. Mais je reste sur cette chaise à la contempler de loin. Elle a perdu son teint halé et semble avoir perdu quelques kilos, mais cela n'enlève rien à son charme. Emma est toujours aussi séduisante.

— On m'a dis que tu m'avais trouvé ce soir là sur le Parking.

— C'est exact.

Emma tend ses deux mains vers moi et me demande de m'approcher.

— Approche toi, je n'ai pas assez de force dans les jambes pour me lever.

Saisis, je m'avance sur le bord de ma chaise, réduisant dangereusement l'écart qui nous sépare. Emma s'empare de mes mains. Et très vite une sensation agréable m'emporte à son contact.

— Merci Emilio, je t'en serai reconnaissante pour toujours. Tu m'as sauvé ce soir là.

Ces mots plein de gratitude me glacent le sang. Elle n'a pas les idées claires. Tout est de ma faute.

— Je ne t'ai pas sauvé Emma.

— Mais que racontes tu?

— Je suis coupable. Je t'ai mis en danger.

— Monica Ivanov m'avait prévenu.

— Quoi?

— Deux fois . A deux reprises elle m'a dis qu'elle s'occuperai de moi. Mais je n'ai pas pris au sérieux ses menaces. Je suis fautive moi aussi.

— Pourquoi ne m'as tu rien dis?

— Je n'en sais rien. Je ne voulais pas t'embêter surement.

Je souffle en baissant la tête.

— Je suis désolé de ne pas avoir été attentif à tout ça. Je n'ai pas estimé le danger que tu encourais en t'exposant de la sorte. Je suis rongé par le remord...

— Serre moi dans tes bras Emilio. Me demande t-elle d'une voix tremblante.

Elle pleure? Je relève la tête. Ses yeux sont noyés de larmes. Emma me fixe avec émotion. Sans réfléchir d'avantage je l'entoure de mes bras, sentant sa respiration chaude dans mon cou.

— J'ai eu peur que tu ne vienne pas Emilio. Depuis ce fameux matin à Milan, je t'attend. Pourquoi as tu été si long?

Happé par l'émotion je me contente de la serrer dans mes bras. Emma glisse alors ses deux mains autour de mon visage, caressant de ses doigts ma barbe que je n'entretiens plus vraiment.

—  Qu'attendais tu Emilio? Ajoute t-elle les mains tremblantes.

— Je ne sais pas.

— Ai-je compté pour toi Emilio?

— Bien sur que oui.

— T'ai je manqué ?

— Infiniment.

— M'as tu un jour aimé Emilio?

— Je t'aime depuis le premier jour Emma. Je me confie enfin.

— Etais-ce si compliqué de le dire? Sourit Emma. Dire que j'ai faillis quitter ce monde sans l'entendre.

Sans que je ne puisse controler quoi que ce soit.Emma pose ses lèvres sur les miennes, ne me laissant plus le choix de resister.

— Tu m'as manqué à en mourir Emmy. Je chuchote.

Son sourire éclatant me remplit de joie. Je l'étreins de toutes mes forces que c'est bon de la sentir près de moi.

M'en tenir à un adieu me semble désormais irréaliste. Comment ai je pu y croire un seul instant?

— Je ne veux plus que l'on ne se sépare.

— Plus jamais. Surenchérit la belle femme en face de moi.

— Le mariage sera l'unique promesse que je te ferai.

— Es-tu en train de demander ma main? S'étonne Emma.

— Techniquement oui.

— Tu n'est pas censé avoir un genoux à terre.

— Et toi tu n'est pas censé être debout.

Emma me donne un coup sur la tête avant d'éclater de rire. C'est certain nous serons heureux.

La vendeuse Hard DiscountOù les histoires vivent. Découvrez maintenant