La vendeuse Hard Discount

50 (Bonus)

Emilio n'avait gardé aucun souvenir de la soirée de la veille. Il avait un gros mal de tête et se demandait pourquoi Clara avait la lèvre aussi mal en point. Sa soeur lui raconta les grandes lignes de la soirée, en omettant d'y inclure Enzo.

Clara avait pensé a lui toute la nuit. A ses gestes, son regard plongé dans le ciel, à ses mains posées sur elle. Elle frissonnait encore en s'en rappelant.

***

Clara avait passé toute la matinée avec Emma. Elle avait croisé Madame Rossi. Et toute les deux avaient eu une longue discussion. Les Rossi n'en voulait pas vraiment à Emilio. Enzo était le plus rancunier. Mais la situation était compliquée. Et aucun d'entre eux n'avait la force d'arranger les choses. Emma était leur priorité avant tout.

— Enzo aime énormément ses soeurs. Emma plus particulièrement. Ajouta Madame Rossi.

— C'est ce que j'ai cru comprendre.

— Ce n'est pas un mauvais garçon. Il semble rustre à première abord mais il a un bon coeur.

Emma hocha la tête pour exprimer sa compréhension.

— Il n'a jamais vraiment vu du bon oeil la relation qu'entretenaient Emma et Emilio. Mais c'est qu'il avait ses raisons.

La jeune femme restait silencieuse et se contentait d'écouter Madame Rossi.

— Il ne sait que je suis au courant... Je ne devrais peut être pas t'en parler mais... Je ne veux pas non plus que vous vous méprenez sur mon fils.

— Qu'y a t-il? S'enquit Clara.

— Enzo venait d'avoir 19 ans. C'était déjà un beau jeune homme. Il a fait la rencontre d'une très belle femme qui avait au moins 10 ans de plus que lui. Elle résidait à Monaco et possédait plusieurs biens dans notre région. D'après mon mari qui travaillait encore à cet époque là, cette jolie blonde venait très régulièrement au garage pour voir Enzo. Et mon fils semblait éperdu d'elle. Puis un jour, elle s'est volatilisée. Laissant mon jeune fils le coeur brisé. Enzo ne nous en a jamais parlé. Ni à moi ni à son père, ni même à ses soeurs. Mais j'ai sentis un changement opérer chez lui après ça. Il voue une haine viscérale pour les gens fortunés qu'il pense malhonnête et sans parole.

Clara ressentait la douleur et la peine d'Enzo. Elle le comprenait. Elle aussi avait été abandonné par l'amour de sa vie. Elle aussi on lui avait brisé le coeur.

Son avis sur Enzo changea radicalement ce jour là. C'était un homme brisé elle l'avait compris.

***

Enzo sortit du travail et enfourcha sa moto. Il roula, et roula à tout allure. Il pensait encore à elle. A son regard envoutant, à son parfum'à ses lèvres qu'il avait caressé de ses mains.

Il ne laisserait pas cette chose se produire une seconde fois. Les femmes comme Clara il les connaissait trop bien.
Elle devait sortir de sa tête et vite.

Quand il pénétra d'un pas décidé dans l'enceinte de l'hôpital, c'est sur la femme qui obsédait ses pensées qu'il tomba.

Vêtu d'un bel imperméable noir, d'une robe rouge et d'une paire d'escarpin sombre, Clara se démarquait. Qu'est ce qu'elle était séduisante ! Bon sang elle l'attirait énormément.

Enzo s'était figé sans s'en rendre compte et il l'observait. Clara allait dans sa direction. Et quand elle l'aperçut à son tour elle lui sourit chaleureusement, le bouleversant encore un peu plus. Quoi de plus attirant qu'une femme qui vous sourit avec le coeur.

— Enzo ! S'étonna Clara en s'approchant du bel homme en face d'elle.

Intimidé pour la première fois, Enzo se contenta de l'observer.

— Je viens de quitter Emma. L'aide soignante lui fait une toilette.

Enzo compris qu'il devait patienter un moment avant d'aller voir Emma.

— Tu veux qu'on aille prendre un café pour patienter? Proposa t-elle.

Clara pointait du doigt une machine à café bon marché. Enzo n'aimait pas vraiment le café mais il accepta.

Les deux italiens s'asseyérent  sur un banc libre à une distance raisonnable l'un de l'autre.

— Ta lèvre va mieux? S'intéressa Enzo.

— Oui beaucoup mieux. Merci.

— Et Emilio?

— Il va mieux. Il n'a aucun souvenir de cette nuit là.

— Pas étonnant. Il tient vraiment mal la boisson.

— C'est de famille. Au bout de 3 verres, nous ne répondons plus de rien. Ria Clara.

Enzo l'observait de ses yeux bleus brillants. Clara émanait une part de gentillesse et de simplicité qui apaisait son mal être.

— Je voulais te remercier encore une fois Enzo.

Elle venait de prononcer son prénom. Et il lui sembla que c'était la première fois qu'elle le faisait.

— Ce n'est rien. Dit il modestement.

— Derrière tes airs de brut, je vois bien que tu es une bonne personne. Le taquina Clara.

Enzo grimaça dans un premier temps, avant de sourire bien malgré lui.

— Et toi, derrière tes airs de princesse, tu arrives à supporter un café aussi degueulasse. Ria Enzo en indiquant le gobelet qu'elle avait dans les mains.

— On est d'accord, il est dégoûtant? Précisa t-elle.

Enzo se leva pour jeter son gobelet et Clara en fit de même. Ils restèrent un instant comme ça, tout proche l'un de l'autre.

Le bel italien la dévorait des yeux sans s'en rendre compte. Et le coeur de Clara se mit à battre très fort.
Enzo eut l'envi folle de la serrer contre lui, de sentir l'odeur de sa peau.
Clara pressentis qu'Enzo allait faire quelque chose. Mais elle ne recula pas.

Elle l'observait de son regard envoutant. Elle n'avait plus ressentis tout ça depuis si longtemps.

Enzo ne réalisa pas immédiatement que sa main droite caressait la joue de Clara. Ce geste s'était fais naturellement. Il se sentit défaillir quand Clara ferma les yeux à son contact. Lui prouvant qu'elle n'était pas insensible à son charme.

Il l'attira vers son grand corps, Clara se laissa faire. Quand elle fut assez proche, assez pour sentir son parfum suave. Enzo déglutit.

S'il ne réagissait pas maintenant, il allait l'embrasser.

Clara n'avait qu'une seule envi, qu'Enzo pose ses lèvres sur les siennes. Pour ne pas mentir, elle y avait pensé ces derniers jours.

Cependant, la déception la gagna quand Enzo se dégagea lentement.

— Je... Je repasserai voir Emma une prochaine fois. Bafouilla t-il en s'échappant.

Laissant Clara les yeux entrouverts, et la mine défaite.