59 Roseline : Une soirée ?

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Merde. Merde, merde et merde.

Pourquoi j'ai fais ça ?

On ne vous a jamais appris à ne rien faire sous le coup de la colère ?

Moi oui.

Et bien, à en juger par ce que je viens de dire à Andrew, c'est plus facile à dire qu'à faire.

- Roseline ? Qu'est-ce qu'il a dit ? me demanda Matt discrètement, une fois revenue vers notre groupe d'amis.

- Je me suis énervée et je lui ait raccroché au nez.

Il en resta sans voix.

Le reste de la journée passa extrêmement rapidement. Beaucoup trop rapidement pour moi. Pas que je m'étais amusée en cours, non non. Mais l'heure de ma confrontation avec Andrew se rapprochait.

Comme on dit : Ne t'inquiètes pas, on sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher

Au moment où je franchissais le portail, le sentiment que quelque chose allait mal se passer a surgit brusquement, comme une certitude.

Mes pas sur l'allée pesaient tous un peu plus lourd à chaque fois que je reposais le pied devant moi, comme si je me transformais en statue de plomb. Pourtant, la porte d'entrée semblait se rapprocher terriblement plus rapidement que d'habitude.

Je resta une seconde figée devant la porte d'entrée, mille scénarios tournant dans ma tête.

Avec la même conclusion : je n'irais pas à cette soirée. c'était maintenant une évidence. Pourquoi me laisserait-il y aller alors que c'est dangereux, immature de ma part, que je lui ait à moitié menti et que par dessus tout j'avais raccroché avant qu'il n'ait le temps de s'expliquer. Même moi à sa place je pense que je serais furieuse.

Une petite voix dans ma tête me dis que si j'habitais toujours avec mon père je ne serais même plus vivante pour y penser.

"mon père". C'est la première fois que je pensais de lui comme mon père. Après tout ce qu'il a fait, il n'en restait pas moins mon père. Sa lettre m'avait bien fait comprendre que la vie lui en avait fait baver à lui aussi.

Soudainement la porte s'ouvrit devant moi, je fus tellement surprise que je savais que mes yeux avaient tourné au rouge pendant une demi-seconde.

Andrew se tenait là, devant moi. Il paraissait calme en apparence et puisque ses émotions étaient bloquées je ne pouvais pas savoir si il était vraiment calme ou s'il était en colère.

- Ne me refais plus jamais un coup pareil !! s'exclama t-il après que j'ai refermé la porte.

C'était la fin, ça y est. Ses yeux étaient rouges, ses muscles étaient tendus à leur maximum comme s'il se retenait de me sauter à la gorge, ses veines ressortaient du fait de son émotion intense comme si elles allaient exploser sous la pression.

Mon sac était posé près de la porte et je me tenais devant lui, sans bouger, sans sourciller, comme si le moindre de mes mouvements allaient le faire éclater. Je n'osais même pas parler. En fait, à cet instant précis, j'avais peur de lui.

- Je...essayais-je de m'expliquer en vain.

- N'essaye pas de me couper la parole ! Je fais de mon mieux pour ne pas agir comme si tu étais une enfant, je te laisse aller au lycée, je te laisse sortir en ville avec ton copain chauve-souris qui prend parfois des décisions peu réfléchies, et c'est toi qui t'énerves contre moi parce que je t'interdis d'aller à cette stupide soirée, alors que j'agis dans ton intérêt !! Tu te fous de moi !?! cria t-il de plus en plus fort.

La Rose et le LoupWhere stories live. Discover now