34 Roseline : Rappel du passé

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Je cours...
Je cours...

Une maison aux volets bleus...

Des cris...

Du sang...

Un couteau...

Un plafond blanc...

3 morts...

Et un sourire sadique...

Mon sourire...

Et celui de Lucas...fier.

Je me réveillais en criant et me redressais dans mon lit. Les couvertures étaient dans tous les sens, je transpirais de mon cauchemar. De mon souvenir plutôt.

- Putain ! C'est la cinquième aujourd'hui ! M'exclamais-je, complètement dépassée.

C'était la cinquième que je revivais le souvenir avec les volets bleus. Je le revivais avec toujours plus de lenteur, toujours plus de détails.

J'espérais n'avoir réveiller personne même si avec le cri c'était plutôt raté d'avance.

Je n'arrivais pas à modifier le rêve. Je savais ce qui allais se passer. J'etais moi-même et en même temps j'étais comme prisonnière de mon rêve. Je ne pouvais pas m'enfuir, et je devais me voir tuer la famille.

Et ça repassait encore et encore. Je revoyais encore et encore les yeux effrayés la petite fille puis ses yeux vides. Je voyais la terreur du père puis, mort. Et pareil pour la mère, je revoyais ses yeux regardant le plafond sans vraiment le voir. Et le plus effrayant était que j'étais toujours aussi satisfaite après les avoir tués.

Toujours un sourire sadique venait étirer mes lèvres alors que je repartais de la maison en laissant les corps dans leur dernière demeure.

Et quand je me réveillais, mon cerveau essayait de me dire que ce n'était qu'un rêve. Mais non. Je savais que c'était un souvenir. Et je savais que je ne pouvais pas l'effacer...que je devrais vivre avec pour le restant de mes jours sans moyen pour les faire revenir à la vie. Eux et tous les autres avant et après eux...

Je me levais et m'habillais. Il n'étais que 6h30 du matin mais je ne pouvais pas me rendormir. Je ne voulais pas me rendormir. J'avais trop peur de revoir ce souvenir. Je ne sais pas pourquoi lui en particulier. Pourquoi ce souvenir m'a marqué plus que les autres. Peut-être parce que j'avais 11 ans comme ma petite fille lorsque je l'ai tuée.

Je sortais de la chambre et allais dans la bibliothèque. J'allumais la lumière et parcourus les livres un par un en faisant glisser mes doigts dessus. A la fin des quatre étagères, je n'avais rien trouvé d'intéressant et repartie bredouille de la pièce.

Je montais les escaliers jusqu'au toit-terrasse. J'avais toujours extrêmement chaud mais je gardais quand même un haut à manches longues comme ça j'étais sure que personne ne pouvait les voir.

Les cicatrices...

Je m'asseyais contre le mur en face de la porte menant ici et regardais le mur d'en face. Blanc, banal...toit l'opposé de moi. J'etais une personne qu'on pouvait qualifier de noire à cause de tous les meurtres que j'avais commis. Et j'étais loin d'être banale. J'étais une vampire de rang Buveuse et Chasseuse par-dessus tout. C'était mon unique fierté.

Soudain d'autres souvenirs revinrent alors que la pluie commençait à tomber.

- Génial, il manquait plus sur ça...murmurais-je alors que je serrais les dents.

J'essayais de repousser les autres souvenirs. Quitte a revivre toujours le même. Je préférais voir 100 fois le même que 100 différents. Je ne voulais pas voir les horreurs que j'avais faites.

- Putain de merde ! Lâchais-je alors que je n'arrivais pas à penser a autre chose.

Je préférerai mourir que de revoir ça...

Mais non.

Le film tournait à l'infini...

Ca y est j'étais complètement trempée. Les nuages étaient presque noirs et le pluie tombait drue. Mais je restais là. Je n'avais pas froid. Oh ça bien sûr que non ! J'étais en colère. Je bouillais. En colère contre moi-même, contre ce souvenir sui ne voulait pas disparaître.

Et soudain la porte s'ouvrit.

J'ai le karma c'est pas possible !!!

De larges épaules, un grand corps musclé et des yeux ressemblants aux miens.

Andrew Davis, l'homme avec qui je suis censée passé le reste de ma vie...

Je serrais les poings et entourait mes genoux repliés contre ma poitrine de mes bras en laissant mon dos collé au mur derrière moi.

Il s'avança jusqu'à moi. Ses yeux étaient partagés entre l'incompréhension et de la tristesse.

Incompréhension de me voir ici sous la pluie.
Tristesse de voir que je vais pas bien.

Même moi, qui suis plutôt une bonne menteuse, sûrement que je tiens ça de me mère, je ne pourrais pas dire le contraire. Qui peut dire qu'il va bien alors qu'il est assis sous la pluie. Déjà, qui est assez fou pour rester sous la pluie sans bouger ? Moi.

Il s'agenouilla pour être a ma hauteur et chercha mon regard du sien. Je le laissa essayer de me décrypter en sondant mes yeux ambrés car je savais qu'il n'y lirait rien d'autre que de l'impassibilité. Ma carapace. Ma poker face.

J'attendais qu'il parle, qu'il fasse quelque chose mais il se contenta de me regarder avec insistance. Comme si il voulait que je parle en premier. Il pouvait toujours attendre.

Ses cheveux complètement mouillés maintenant, lui tombait sur le visage et il finit par s'asseoir à côté de moi.

Comme l'autre jour...

- Tu ne rentres pas ? Me demande t-il, d'une voix douce.

- Pourquoi faire ?

- Tu vas avoir froid. Argumenta-t-il.

- Non.

Il laissa un blanc.

- Pourquoi tu restes là ? Demandais-je.

- Parce que tu es là.

Je laissais un rire qui sonnait faux franchir mes lèvres.

- Tu comptes rester ici toute la journée ? Reprit-il.

- Pourquoi pas ?

- Viens, on rentre. Dit-il en se levant et en me tendant sa main.

- Rentre toi. Moi je reste là.

- Non c'est hors de question que je te laisse sous la pluie toute seule, viens.

- Je suis une grande fille, laisse-moi tranquille. Rétorquais-je.

Il laissa un grognement s'échapper et à contrecoeur je finis par me lever en m'aidant de sa main si "gentiment" tendue.

Il m'attira à lui pour m'étreindre mais je le repoussais brusquement en prenant ses poignets et en le repoussant puis je rentrais finalement à l'intérieur de la villa en le laissant derrière moi sans regrets.

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Après avoir vu le film Inception de Christopher Nolan, croyez-moi, j'ai des idées plein la tête !

Naomystery2345.

La Rose et le LoupDonde viven las historias. Descúbrelo ahora