17 : Départ

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Lorsque, une quinzaine de minutes plus tard, elle rouvrit ses paupières de nouveau après avoir fait un malaise vagal à cause du trop plein d'émotions, Roseline se réveilla dans un lit d'hôpital pour la deuxième fois. Elle était seule dans la chambre 275. Excepté Eden, l'infirmier, il n'y avait que les quatre lits et rien dautre. Lorsqu'il remarqua son réveil, il s'approcha et demanda de ses nouvelles, comme n'importe qui le ferait à sa place tout en la redressant en position assise pour qu'elle soit plus à l'aise. Un pli d'inquiétude marquait son front.

- Comment tu te sens ? Matt ma dit pour...Annonça t-il, doucement.

Les souvenirs refluèrent rapidement dans sa mémoire, et ses émotions la submergèrent un instant alors qu'elle se revoyait dans le bureau immaculé du testeur, responsable de ses tourments.

Elle tourna la tête pour ne pas à avoir à affronter ce regard désolé qui lui mettait la haine. Elle avait horreur de voir que des gens pouvaient éprouver de la pitié pour elle alors qu'ils ne la connaissaient pas. Enfin pour Eden, c'était plus par fierté sûrement. La vampire ne voulait pas paraître faible même si elle savait qu'au fond, elle l'était. Et ça, ça l'énervait plus que tout. Ne pas être capable de pouvoir cacher sa faiblesse devant les autres était considéré pour elle, comme le plus grand de ses défauts, après la peur qu'elle pouvait irrémédiablement éprouver à l'encontre de son géniteur.

Et puis, elle ne souhaitait plus jamais repensé à ce qu'il s'était passé dans le bureau de l'analyste, les découvertes de la véritable nature du lien de sang qui l'unissait à son maître, à Lucas, son pire cauchemar devenait insupportable, et par-dessus tout, il lui semblait insurmontable.

Elle se contenta seulement d'un <bien>. Avec une voix froide, sans pour autant regarder l'infirmier, une des seules personnes au courant de son plus grand secret.

Éden soupira et passa une main dans sa chevelure, gêné.

- Qu'est-ce que tu vas faire pour lui ? Insista-t-il.

Elle tourna vivement la tête vers lui faisant voler ses cheveux bruns.

- Rien ! Que voudrais-tu que je fasse ? Rien ! S'exclama-t-elle, énervée.

Il lâcha un soupir plus long que le précédent.

- Écoute...je suis désolé, je sais que c'est compliqué pour toi...Commença-t-il.

- Laisse tomber. Le coupa-t-elle brusquement.

Ne voulant pas l'énerver davantage, il se décida à la laisser et s'en alla. Quelques secondes plus tard, Matt et Andrew entrèrent, soucieux de l'état de la jeune fille qui comptait pour eux.

- Ton père n'est pas parti, il est avec Dylan. Tu veux qu'on te laisse avec lui, j'imagine ? L'interrogea le Loup, ignorant de son passé, son histoire, son vécu.

Elle fusilla le stupide Alpha du regard et ce dernier put lire dans ses yeux noirs, toute la haine que Roseline pouvait éprouver pour lui.

- DEGAGE !!! hurla-t-elle.

Le loup-garou, penaud, sorti de la chambre dans l'incompréhension la plus totale face à la véhémence du ton qu'avait employée la Rose avec lui.

Matt resta silencieux, sentant probablement la tension qui régnait dans la pièce, il préféra ne pas en rajouter davantage. Voir sa meilleure amie dans cet état, totalement désemparée, lui brisait le cur. Il savait que rien ne pourrait effacer de sa mémoire ce qu'elle avait vécu et qu'elle devrait vivre avec pour le restant de sa vie sans se laisser guider par la peur. Il savait à quel point c'était difficile. Il voudrait tant l'aider mais malheureusement la seule chose qu'il pouvait faire était de la consoler et de l'aider à continuer, à avancer, sans se soucier de l'origine du sang qui coulait dans ses veines.

Finalement, il s'assit sur le rebord du lit et la prit dans ses bras, ne voulant plus voir la tristesse dans le regard de son amie. Elle s'accrocha à lui comme si c'était sa bouée de sauvetage et il sentit bientôt quelque chose mouiller son tee-shirt.

Lorsqu'elle se calma, il prit son visage en coupe et planta ses prunelles bleues dans les siennes.

- Regarde-moi. Arrête de penser à lui. Arrête de te faire du mal pour rien. Arrête ça ! dit-il, les yeux brillants.

Elle se laissa faire et ferma les yeux, envahie par une bribe de souvenir

- Tu n'es rien ! Tu n'as plus rien ! Et tu es faible !

La petite fille de 10 ans resta prostrée dans un coin de sa cellule, et ferma les yeux, attendant que la crise de colère du maître passe. Mais il en avait décidé autrement. Il ouvrit la cellule et la souleva par les cheveux, la balança à travers la pièce. Le corps de la petite heurta le mur d'en face dans un bruit sourd puis s'affaissa au soldats un bruit mat. Il lui mit un coup dans le ventre, puis deux, puis trois, et lorsqu'elle perdit connaissance après douze minutes infernales, il la laissa en paix et referma la cage dans laquelle il la retenait depuis si longtemps.

Ce jour là, il lui avait brisé 4 côtes et il avait dû l'emmener à l'hôpital prétextant qu'elle était tombée dans les escaliers après avoir glissé sur le tapis...

- Je suis désolée Roseline mais il faut qu'on y aille. Le chauffeur d'Andrew et de Dylan est arrivé depuis 15 minutes et on t'attendait. Il faut qu'on parte car l'Alpha ne peut pas se permettre de rester plus longtemps ici. Tu comprend ? Expliqua Matt, doucement.

Elle hocha la tête comprenant l'urgence de la situation et avec son aide se mit debout.

Ils franchirent la porte qui les coupait du reste du monde et après avoir parcourus les couloirs rejoignirent leurs âme-soeurs. Et Lucas.

Lucas, toujours un peu perdu à cause de ses révélations dit un bref au revoir à sa fille et lui glissa un petit bout de papier sur lequel il avait inscrit son numéro de téléphone. Il semblait complètement ailleurs et personne n'aurait pu savoir, en le regardant qu'il venait de battre sa fille alors qu'il voyait en elle une nièce.

Roseline, n'ayant pas réagi à la vue de Lucas prit quand même ce qu'on lui donnait et le rangea dans le fond de sa poche de manteau.

Lucas partit rapidement après cela et lorsqu'il disparut de leurs vues, ils se dirigèrent vers la sortie de cet immeuble hospitalier.

Et c'est tous les quatre ensemble qu'ils franchirent les portes de l'hôpital et qu'ils se dirigèrent vers un 4x4 noir aux vitres teintées. Ils prirent place et le nouveau chauffeur les emmena loin...très loin de ce lieu ou Roseline Blackest avait vécu une fois de plus, une terrible horreur dans sa vie.

La Rose et le LoupKde žijí příběhy. Začni objevovat