4 Roseline : La fuite

2.8K 202 4
                                    

Et j'étais malheureusement trop bien placée pour savoir que Lucas, en tant que Maître avait des obligations pour faire tourner son traffic et qu'il ne me laisserait pour rien au monde partir avec son ennemi juré.

Je regardais la chambre, il y avait 3 lits simples, une télé, un petit bureau et une table avec trois chaises. Le petit coin parfait pour une fuite. Lucas avait déjà récupéré des affaires à chacun pour que nous puissions changer de vêtements. J'entendais déjà la douche couler, signe que Lucas  avait pris la salle d'eau puisque je voyais Matt qui dormais profondément à poings fermés sur le matelas d'à côté. Je décidais de le réveiller puisque qu'il était déjà 9h30.

Je le secouait par les épaules jusqu à qu'il ouvre les yeux et se redresse ne position assise sur son lit.

Il fut tout d'abord surpris de me voir, puis il y eut une sorte de déclic et son regard s'assombrit comme pour me laisser croire qu'il se souvenait à présent qu'il avait un loup pour âme-soeur et qu'il devrait passer le reste de sa vie avec lui.

Le petit-déjeuner, était disposé sur la table et je pense que Lucas l'avait récupéré puisque il avait été le premier levé. Il avait toujours été matinal, ce n'était pas une surprise pour moi.

En soi, tout ce qui m'arrivait m'étonnait. Je repensais encore au comportement de Lucas, il était constamment agressif avec moi et me battait dès qu'il en avait l'occasion, alors je ne comprenais pas pourquoi il nous aidait dans cette fuite désespérée. C'est comme si du jour au lendemain tout avait changé.

Quelques minutes plus tard, alors que j'étais perdue dans mes pensées et que je réfléchissait au tournant qu'avait prit ma vie, le Maître sortit de la salle de bain, habillé avec des vêtements propres, ses cheveux gouttant sur son tee-shirt noir qui recouvrait son torse.

Je prenais un sweat à capuche et un jean moulant noir dans ma valise et me dirigeais vers la douche. Alors que j'allais refermer la porte, Matt se mit sur ses pieds en une seconde et venait avec moi. Je fermais la porte devant le sourcil levé de Lucas qui regardait la scène avec étonnement, un sourire narquois fixé aux lèvres. De tout évidence, la situation l'amusait fortement.

Une fois que je m'étais assurée que la paroi de douche était opaque, je fusillait Matt du regard qui me fixa alors comme un innocent.

- Je ne voulais pas rester avec ce psychopathe dans la même pièce que lui ! S'exclama t-il.

Je levais les yeux au plafond et en lui demandant de se retourner n'ayant pas envie qu'il me voie nue, je filais sous la douche en moins de temps qu'il ne faut pour dire "âme-soeur".

L'eau chaude détendait tous mes muscles qui étaient crispés par la  tension qui régnait dans cette chambre d'hôtel.

Après s'être lavé les dents et brosser les cheveux, j'entendis Matt me décrire comment sa rencontre avec l'un des bêtas s'était passée pendant que je me habillait avec mes vêtements choisis avant d'entrer.

- J'étais au dernier rang, il regardait tout les garçons, pas un seul n'était pas gêné quand il levait la tête vers eux. Ils étaient tous là à se tortiller de malaisance alors que je souriais bêtement devant le regard désespéré du bêta. Sauf que je ne pensais pas qu'il arriverait jusqu'à moi. Mais c'est arrivé. Je l'ai regardé dans les yeux et là,  je ne voyais plus que lui, sa beauté époustouflante à me rendre malade, ses yeux jaunes qui ont virés au vert pur, mais lorsque sa voix a dit "Mienne" je me suis rendu à l'évidence que je devais fuir, j'ai alors couru jusqu'à la porte qui était déjà ouverte, tu n'étais plus là alors je pensais que tu étais l'âme-soeur de l'un deux toi aussi. Mais, personne ne pouvait m'aider. Quand je suis arrivé au parking, l'alpha Davis était déjà à l'autre bout de la rue, lancé à toute vitesse. Alors j'ai couru dans les rues et là, une Ferrari rouge s'est arrêtée devant moi. Je savais que c'était Lucas, alors je suis monté. Il m'a expliqué la situation, je t'ai récupérée et tu connais la suite.

Je soupirais et allais le prendre dans mes bras alors que je sentais la tristesse dans sa voix.

- Qu'est-ce qu'on va faire, hein ? Me demanda t-il, perdu.

On se détacha, à regret l'un de l'autre, et pendant que je sortais, lui allait prendre une douche après avoir pris des vêtements propres.

Je prenais mon téléphone sur ma table de nuit à coté du lit et le mettais en mode avion après l'avoir mis à charger pour ne pas qu'il essaye de tracer mon téléphone. Encore fut-il qu'il ait mon numéro mais bon, je préfère ne pas jouer avec le feu, je risquerais de me brûler.

Je m'asseyais le lit de Matt, en face de la télévison que Lucas venait d'allumer. Il mit les infos et là, surprise ! On voyait une journaliste avec Andrew Davis qui parlait avec un homme de la police. Le Loup montra alors une photo de moi, le jour de la rentrée. Et une de Matt. La police était à nos trousses. La journaliste qui présentait le journal de 13 heures disait qu'un appel à témoin avait été lancé pour essayer de nous retrouver.

Cela déplut à Lucas qui grogna férocement. Au même moment, la sonnette retentit et Matt sortit de la douche.

Le maître ouvrit à l'employé qui distribuait les repas du midi.
Il prit brusquement le plateau et referma la porte en la claquant. Comme a son habitude, il avait fait preuve de délicatesse extrême !

Il déposa le plateau sur la table, et alors que je me disais que rien ne pouvait être pire que nos photos dans toute la ville, une vive douleur me prit à la tête et mon cur commença à me brûler fortement.

Alors que les ténèbres commençaient à m'emporter, j'entendis Matt crier.

- LINE !!!

Il se précipita vers moi et son visage apparut dans mon champs de vision, il avait peur pour moi, il ne savait pas ce qu'il m'arrivait et moi non plus. Il me prit dans ses bras, ne sachant quoi faire d'autre.

J'entendis Lucas au téléphone, effrayé lui aussi, il demandait un médecin.

N'en pouvant plus, je m'allongeais sur le dos, la douleur ne disparaissant pas. J'avais mal. Très mal.

Soudain, la porte s'ouvrit et un mec en blouse s'approcha de moi. Il me demanda où j'avais mal et je montrais ma poitrine et ma tête.

Il souffla discrètement. Il demanda aussi si je venais de rencontrer mon âme-soeur. Matt prit le relais et expliqua que nous étions séparés depuis plus de 36 heures.

Le médecin déclara :

- La seule façon pour qu'elle aille mieux, c'est de les réunir. Je ne peux rien faire. Je suis désolé.

Et il est parti.

Lucas était embêté. Il ne savait pas quoi faire et me regardait, impuissant, souffrir. À cet instant, je ne voyais plus le tortionnaire qu'il était. J'avais l'impression de voir le fantôme de mon père alors que je n'avais presque aucun souvenir de lui a part une photo prise lorsque je suis née de lui et ma mère qui est sur mon téléphone.

Et Matt, il était fou, ses yeux étaient passés au violet et ses mains avaient trouvées refuge dans ses cheveux châtains, d'habitude si bien coiffés.

Moi, moi je souffrais, ma respiration était haletante. Et je ne pouvais rien faire.

La Rose et le LoupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant