Chapitre Premier.

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Le lendemain matin, ce fut le désagréable bourdonnement du cellulaire d'Harry qui les réveilla, lui et Léo. Un gémissement plaintif et enfantin s'échappa justement des lèvres entrouvertes du dernier et il se tourna sous les draps, se rapprochant un peu plus de son papa. Il nicha son visage contre son T-shirt gris et refusa obstinément d'ouvrir les yeux.

Pourtant Harry venait de bouger ; il s'était légèrement redressé pour éteindre son alarme et souffla bruyamment en passant une main sur son visage. Il avait mal dormi.
De toute façon, il dormait toujours mal lorsqu'il s'endormait alors qu'il s'était fâché avec Louis, il n'y avait rien de nouveau à cela.
Il savait que c'était néfaste, qu'aller se coucher sans arranger au minimum les choses les rendaient plus fortes puisqu'au final, on ne savait plus vraiment qui avait commencé, comment revenir ou si l'on était bien celui en tord.

Seulement dans l'état où était rentré son homme hier soir, c'était foutu d'avance. Aucune discussion n'aurait pu arranger quoi que ce soit. Et c'était bien ça le problème : on ne pouvait rien arranger, il n'y avait plus rien à faire. Les paroles qu'ils s'étaient envoyées à la figure lui revinrent au visage avec plus d'intensité et il ferma les yeux.

Il se serait volontiers rendormi si le petit corps blotti contre lui n'avait pas marmonné quelque chose dans son demi-sommeil, lui rappelant qu'il fallait qu'il se lève pour l'emmener à l'école. Prenant son courage à deux mains, il mit donc tous ses tracas de côté et passa une main douce dans les petites boucles de Léo, qui ronchonna.

_Pas envie...

_Debout mon ange.

_Pas envie, il répéta en secouant la tête.

_Et si je te dis que j'avais prévu de faire des pancakes au petit-déjeuner ?

En moins de temps qu'il n'avait fallu à Harry pour le dire, Léo était assit sur le rebord du lit pour enfiler ses chaussons. Un sourire attendri se dessina alors sur le visage du papa et il se décida enfin à se lever lui aussi, descendant les escaliers rapidement en faisant le moins de bruit possible.

Comme il l'avait imaginé, Louis était toujours endormi et l'on entendait depuis le couloir du haut ses ronflements sourds prouvant que l'alcool n'avait pas encore totalement déserté ses veines.
Il rentra donc dans la cuisine en allumant uniquement la lumière du plafonnier et ouvrit la hotte, mettant en marche les plaques vitro.

De petits pas sur le plancher suivirent bientôt et Harry se retourna juste à temps pour voir Léo grimper aisément sur un des tabourets de l'îlot central. Il avait enfilé une polaire, et remarquant lui-même que l'air était légèrement frais ce matin, le bouclé mît en marche le chauffage. Il ne voulait pas que Léo tombe malade une nouvelle fois.

_Je veux du chocolat dessus ! exigea aussitôt monsieur avec ce sourire gourmand.

_Tu auras du chocolat si tu te laves les mains, petit cochon.

Le petit cochon en question ronchonna mais s'exécuta sans se départir de son sourire et se rassit à sa place en retenant un bâillement aussitôt sa tâche accomplie. Ses boucles étaient encore emmêlées de sommeil et ses yeux bleus étaient toujours fatigués.

_Il faut que tu fasses une sieste cette après-midi mon cœur, parce qu'on va manger chez papy et mamy ce soir, alors il faut être en forme. Quelque chose me dis que tu ne vas pas te coucher tôt.

Un pancake sauta en l'air et récolta un cri de joie de l'enfant, qui s'extasia du haut de son tabouret en tapant sur le marbre de l'îlot.

_Chez mamy-A ?

_Non, on va chez la maman de papa ; chez mamy-Jo. Minnie a eut un bébé chien et elle veut que tu lui trouve un nom.

_Oh ! Je vais l'appelé Cookie alors ! Ou Zorro ! Et Titou ? Je peux l'appeler Titou, Papou ?

The perfect sky is Torn.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant