"I'm wide awake and I can see the Perfect Sky."

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La fête bat son plein depuis plusieurs heures quand on entend très distinctement, même par-dessus le brouhaha des conversations et les basses des platines, un rire. Un rire aigu qui ne s'arrête pas tant il est irrépressible. Personne ne s'en formalise pourtant, et la raison en est simple : cela fait à peu près vingt minutes que le capitaine de football est à l'étage, et depuis à peu près vingt minutes, il ne cesse de rire. À intervalles réguliers, de manière plus ou moins forte, il ne cesse pas de rire.

_Il est complètement mort Tomlinson, ce soir, se marre Jackson en levant les yeux vers le plafond où on entend de manière également récurrente des « boums » pleins de signification.

Le garçon blond avec qui il discute rigole doucement en attrapant un nouveau bonbon dans le saladier près de lui, et hausse les épaules. L'équipe de la faculté a gagné ce soir ; ils ont gagné les championnats, alors tout le monde s'est regroupé chez un des gars pour la troisième mi-temps.

C'est pour ça qu'après plusieurs verres généreusement dosés, plusieurs danses sensuelles, et plusieurs baisers langoureux, le capitaine de football est monté à l'étage avec le supporter diablement sexy qui n'a pas arrêté d'hurler son prénom depuis les bancs de touches.

Il a plut toute la journée ; des cordes, des sceaux, des paquets de riz. Il a plut tout ce que vous voulez pourtant, emmitouflé dans son gros manteau bleu, Harry n'a pas bougé. Pas une seule fois. Il est resté debout, un sourire énorme placardé sur le visage, comme si les seules choses qu'il lui fallait pour vivre et continuer d'exister étaient la pluie, et Louis.

Enfin, surtout Louis.

« Gavons-nous d'amour, d'eau fraiche et aimons-nous jusqu'à en crever. »

Il a surement attrapé mal, il sera surement malade comme un chien demain matin. Seulement ce soir, l'un comme l'autre, ils s'en fichent éperdument. Ils s'en fichent comme de l'an quarante à vrai dire. Comme d'habitude lorsqu'ils sont tous les deux, en fait :
Le temps n'existe plus, le monde n'existe plus, la terre ne tourne plus sur son axe et ils vivent au jour le jour. Ils ne vivent que pour eux.

Et Louis rigole une nouvelle fois dans l'obscurité de la chambre dans laquelle ils se sont réfugiés. Ils sont à moitié débraillés, à moitié par terre, à moitié bourrés, mais leurs corps transpirants se touchent et s'éloignent pour mieux se frôler de nouveau. Leurs gestes sont précis et emplis de désir. Leur maladresse pleine de passion.
Les lèvres d'Harry ne cessent d'embrasser la courbure de sa mâchoire, les doigts de Louis ne cessent de chauffer sa peau.
Et au moment où leur bouche s'effleure derechef, au moment où leur lèvres se rencontrent à nouveau, les dents de l'un entaillent celles de l'autre de manière brutale.

Et Louis éclate de rire une nouvelle fois, parce qu'il est celui qui a mordu.

_C'est pas drôle, couine alors le bouclé en se reculant un peu pour se rallonger correctement sur le lit.

_Si.

Son ami se tourne sur le côté pour pouvoir déposer un baiser dans le creux de son cou, et grimpe habilement sur sa taille.

_C'est très drôle, finit-il en descendant très lentement vers son visage, le titillant volontairement en faisant durer la torture.

Mais l'impatience d'Harry - qui a occulté sa douleur passagère - est décuplée par les beaux yeux bleus dilatés au dessus de lui, et sa main attrape le bras de son ami pour le tirer vers lui avant même qu'il n'ait pu ajouter quoi que ce soit. Louis perd l'équilibre dans la seconde qui suit et s'écroule de tout son long sur le plus jeune, qui grogne en en profitant pour entrelacer leurs doigts.

The perfect sky is Torn.Where stories live. Discover now