Chapitre Seize.

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Rien ne changea véritablement dans les semaines qui suivirent : la routine s'installa de nouveau. Les coups de fils récurrents entre les deux garçons, les invitations au déjeuné dominical d'Anne, les conversations houleuses entre Louis et Miles, et les entrainements de foot de Léo.

C'est ainsi que le mois de Mai passa, doucement, lentement, mais surement. Puis le muguet céda sa place au soleil et Juin débuta. Gai, tranquille, ensoleillé.

Harry filma Léo sur le terrain de soccer, il prit bien soin d'enregistrer la totalité de la rencontre amicale et l'envoya le soir même à Louis, qui ne put s'empêcher de se précipiter sur son portable pour appeler son fils et le féliciter.

Car dans son maillot rayé de rouge et de blanc, le petit ange lui ressemblait tellement. Et c'était ce qui avait frappé le plus le plus jeune des deux pères, en voyant son Léo courir sur la pelouse synthétique du stade après le ballon rond.
On aurait dit Louis.

Anna était venue le voir jouer elle aussi, avec ses parents. Elle avait sautillé sur son siège pendant la totalité du match et son attitude adorable avait réussit à attendrir les trois adultes assis près d'elle. Elle avait crié « Léo » avec les autres, avait fait la moue lorsque l'autre équipe avait marqué, et avait fini par avouer au petit ange qu'elle ne connaissait rien aux règles quand ils s'étaient tous rassemblés près de la Range Rover noire pour prendre un goûté bien mérité.

Cara s'était occupée du pain, avait décidé de créer une nouvelle recette de palets bretons au cœur de framboise, et avait dépanné Harry plusieurs fois en allant chercher Léo à l'école les soirs où il était dépassé par les comptes de la boulangerie et que la mère de Leeloo la laissait à la garderie.

Pendant ce temps, Louis avait failli perdre le contrôle une seule et unique fois. À cause d'une connerie jetée à la volée par nulle autre que Miles lui-même.
Mais il s'était contrôlé, vraiment, tout seul d'abord. Il avait été fier. Il avait « prit le taureau par les cornes » et s'était fait violence, entamant une introspection qui lui avait valu trois jours d'arrêt maladie pour « migraine intense ».

La vérité, cependant ? C'était simplement que repenser à ces souvenirs l'avait immanquablement ramené à ses conneries, à ses fautes et ses erreurs.
Et c'est à cet instant qu'il lui avait alors fallut appeler Harry. Pas pour sortir la tête hors de l'eau, non ; uniquement pour qu'il se souvienne que tous ces combats en valait la peine.

Et écouter la voix rauque et douce du bouclé lui raconter sa journée, lui énumérer sa liste de courses, lui décrire les clients de la boulangerie, ou se plaindre du manque de soleil, ça à prouver que le jeu en valait vraiment  la chandelle. Même pour ces petits détails futiles et communs du quotidien.
Ils s'étaient écouté respirer aussi, parce qu'on ne change évidemment pas une équipe qui gagne, et ils s'étaient rassurés sans paroles.

Mais pendant ce mois qui s'était écoulé, pendant ces dernière nouvelles semaines de séparation, ils avaient tous les deux prient conscience d'une vérité sans exception :

On ne leur avait certes jamais dit qu'aimer une personne était simple ; mais personne ne les avait prévenu que c'était si dur non plus.

Aimer quelqu'un est dur. Véritablement.

*

Harry traverse le salon d'un pas déterminé, le téléphone coincé entre son épaule et son menton, son ordinateur portable dans les mains, et secoue la tête dangereusement.

_Non maman, ce n'est pas aujourd'hui. Le repas chez Billie est le dix-sept et on est le –

Il stoppe sa phrase en jetant un coup d'œil au calendrier accroché sur le frigo ; celui que Léo a fabriqué pour la fête des pères il y a deux semaines. Il indique très clairement « dix-sept Juin » et « repas chez Billie » a été annoté au feutre rouge en dessous, pour ne pas être oublié.

The perfect sky is Torn.Where stories live. Discover now