Chapitre Six.

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Lorsqu'il entre dans l'hôpital, Louis sent son cœur battre la chamade. Il est encore temps de faire demi-tour, il est encore temps de tourner les talons et de rentrer chez lui. C'est vrai non, qu'est-ce qu'il fait là ? Il pourrait rentrer. Il pourrait rentrer, commander une bonne pizza hawaïenne, et regarder Top Gun jusqu'à s'endormir.

Il pourrait. Dieu seul sait qu'il pourrait.
Seulement il ne peut pas faire ça.

Il ne peut pas faire ça parce qu'il sait qu'il ne trouverait alors jamais plus la force de revenir. Il ne peut pas rentrer parce qu'il sait qu'il ne dormirait pas mieux que la semaine qui vient de s'écouler.
Et il a besoin de dormir, de mettre ses idées au clair, et d'avoir des réponses.

Surtout d'avoir des réponses, en fait. Il a réellement besoin de ces réponses.

Alors le voilà. Il est là pour Ali. La petite fille de samedi dernier.

*

La secrétaire à l'accueil de l'hôpital porte des lunettes demi-lune et ses doigts parfaitement manucurés de rouge tapent rapidement sur les touches du clavier de son ordinateur. Elle a l'air sympathique, mais pas idiote. Ce qui est problématique, parce qu'il aurait grandement besoin d'une blonde, pour parvenir à ses fins.
D'une blonde ou d'une idiote.

_Bonjour, sourit justement la concernée en le voyant approcher, relevant le regard. Je peux vous aider ?

Les dents blanches de Louis entaillent sa lèvre inférieure et il hésite un moment avant de finalement se lancer :

_Est-ce que vous pourriez me donner le numéro de la chambre d'Ali, s'il vous plait ?

La requête a à peine franchit le seuil de sa bouche qu'il se sent déjà complètement stupide. « La chambre d'Ali ». Combien d'Ali cet hôpital doit-il accueillir au juste ? Trois ? Sept ? C'est un prénom tellement courant.

Cependant, il sait qu'il n'a pas vraiment d'autres choix, n'est-ce pas ? Il ne connait ni son nom de famille, ni la raison pour laquelle elle est ici. Il aurait pu tout aussi bien faire toutes les ailes de l'hôpital à la recherche de la bonne chambre.

Et à bien y réfléchir, il aurait sûrement eut l'air moins stupide au final parce que les sourcils de la secrétaire se froncent soudainement à l'entente de sa requête et elle se recule dans son fauteuil en le reluquant de la tête aux pieds.

_Vous n'êtes certainement pas de la famille, et je ne vous ai jamais vu avant.

Ah. Visiblement, ses craintes étaient infondées, elle a directement compris de qui il parlait. La chambre d'Ali. Est-elle si populaire, ici ?

_Je suis...

Il fuit son regard. Qui est-il ?

_Vous n'êtes pas un ami non plus, elle le coupe. Je suis désolée, je ne peux rien vous dire.

Mais cette alternative là, elle n'est pas envisageable pour Louis, qui secoue la tête et se reprend.

_Non, écoutez, je... C'est moi qui l'ai retrouvée samedi dernier, dans les escaliers. Elle a dit quelque chose qui... S'il vous plait, dites-moi au moins si elle va bien. C'est tout ce que je veux savoir. C'est tout ce que j'ai besoin de savoir.

Et c'est comme s'il avait soudainement prononcé la formule magique parce que les iris de la jeune femme s'illuminent et elle se redresse.

_C'est vous l'homme qui parle aux anges ? elle demande brusquement.

L'homme qui parle aux anges ?

_Pardon ?

_Ali n'a pas arrêté de dire qu'elle avait vu un monsieur qui parlait aux anges. Elle ne l'a pas nommé. Elle a juste dis que c'est lui qui l'avait retrouvée.

The perfect sky is Torn.حيث تعيش القصص. اكتشف الآن