Chapitre Sept.

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Lorsqu'Harry arrive chez sa mère le jeudi suivant, le soleil est déjà couché à l'horizon et la lune est pleine. Le ciel couvert de ce mois d'avril a refroidi la nuit et malgré le fait que le centre de la ville soit à moins de dix kilomètres, il entend distinctement le hululement de la chouette, quelque part près de lui.

_Hey mon bébé, sourit Anne en lui ouvrant la porte une fois qu'il a frappé.

Il grimace automatiquement, parce qu'elle n'a jamais bien compris combien il pouvait être humiliant d'être appelé ainsi à vingt-sept ans. Et si d'aventure elle a saisi, elle s'est tout de même bien gardée de le faire voir.

C'est elle qui est allée chercher Léo a l'école aujourd'hui puisque Leeloo était malade et que sa maman n'allait pas venir uniquement pour lui.

_Tu vas bien ?

Elle hoche la tête et le prend dans ses bras quelques instants, arrangeant une boucle qui lui tombe sur les yeux quand elle s'écarte. Et s'il n'a pas relevé le surnom, il fait la moue.

_M'an, t'abuses, il grommelle. J'ai plus cinq ans.

_M'en parle même pas !

Elle a levé les yeux au ciel et ferme le battant une fois qu'il est entré.

_Léo a été sage ?

_Comme une image. Tu as de la chance, avec toi, c'était carrément une autre paire de manche !

_Louis était intenable aussi si c'est ce que tu insinues, dis-pas qu'il a pris ce côté adorable de lui.

Un sourire amusé traverse les traits de sa mère et il lève un sourcil. Pourquoi ce sourire si innocent sur ses lèvres ? C'est bien vrai ce qu'il dit : Johanna ne peut pas s'arrêter de répéter à Harry combien son fils, au même âge que Léo, la faisait tourner folle à courir dans leur maison. Il avait réussi à monter sur le buffet de la salle à manger une fois, et il était resté caché pendant plusieurs heures pour pas qu'elle ne le trouve. Il devait aller prendre un bain.

_Pourquoi tu souris comme ça ? il reprend en sortant de ses pensées. Arrêtes maman.

Elle lève les mains aussitôt et il s'assoit sur le vieux canapé rembourré du salon qu'il a toujours connu. Combien de fois a-t-il sauté dessus lorsqu'il avait l'âge de Léo ?

_Il a goûté ?

_Deux tranches de brioche avec de la confiture. Il est allé au garage avec Des.

Un sourit peint les lèvres du bouclé.

_Tu veux quelque chose à boire ?

_Un café.

Et lorsqu'elle se lève pour retourner en cuisine et qu'il la suit, il entend un éclat de rire venir des escaliers : « Papi ! On peut peindre celui-là en bleu ? »

_Qu'est-ce que fait papa ? il demande à Anne en pointant le sol.

À ce moment, un bruit de perceuse se fait entendre et Léo hurle de joie.

_Il répare une étagère qu'on va mettre dans le bureau en haut. La bibliothèque n'est plus assez grande pour tous les cadres et les livres. Il y a des piles partout, c'est un vrai bazar.

Il hoche simplement la tête et attrape la tasse fumante qu'elle lui tend pendant qu'il s'adosse au plan de travail. Elle a reprit sa préparation du dîner : une jardinière de légumes du jardin. Carottes, courgettes, chou-fleur, pommes de terre.

_Tu as besoin d'aide ?

_Comment va Louis ?

La question l'a pris de court et il se stoppe dans ses gestes : il s'apprêtait à ouvrir le tiroir à couverts pour prendre un couteau. Les yeux de sa mère sont rivés sur ses légumes mais même s'il ne le voit pas vraiment, il sait pertinemment qu'elle sourit.

The perfect sky is Torn.Where stories live. Discover now