Chapitre Sept.

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Le lendemain matin, ce fut la chaleur des rayons du soleil sur sa peau nue qui réveillèrent Louis.
Il avait prévu de rentrer dans la nuit, il avait prévu de ne pas rester dans ce minuscule appartement de Picadilly ; mais les secondes s'étaient transformées en minutes, les minutes s'étaient transformées en heures, et il s'était finalement endormi sous la douceur des couvertures blanches du lit au garçon aux yeux verts. C'était peut-être bien à cause l'alcool, peut-être bien à cause des remords, peut-être bien à cause des deux au final, mais toujours était-il qu'il se trouvait encore là. À côté de Greg.
Ce dernier était d'ailleurs allongé à côté de lui, un bras sous l'oreiller, et semblait encore profondément endormi.

Roulant donc sur le côté en prenant soin de ne pas le brusquer, Louis se redressa et chercha des yeux ses vêtements, éparpillés sauvagement aux quatre coins de la chambre la veille au soir : son jeans était à moitié caché sous l'armoire, son T-shirt sur le bureau, et il lui fallut bien quelques minutes supplémentaires pour trouver sa deuxième chaussures, dans l'autre pièce.

Après quelques sauts pour boucler sa ceinture, il allait retourner dans la chambre pour annoncer à son hôte qu'il s'en allait lorsque l'heure, affichée sur l'horloge numérique du four, le stoppa net dans ses gestes : il était huit heures treize.

Nom de dieu ; il était censé emmener Léo à l'école aujourd'hui encore !

Il abandonna donc l'idée de laisser une quelconque marque polie de son passage et s'enfuit comme un voleur, attrapant le premier taxi qui passait en le priant de rouler le plus vite possible.

Il savait pourtant qu'il était impossible qu'il arrive à l'heure ; il était impossible que son absence n'ait pas encore été remarquée par Harry, qui avait déjà du se lever pour aller au boulot malgré sa crève carabinée.

Il laissa donc un pourboire généreux au conducteur lorsque celui-ci se gara en double-file devant la maison quelques minutes plus tard et se précipita sur la porte d'entrée, qui s'ouvrit au moment-même où il posa sa main sur la poignée.

Harry, de l'autre côté du battant, emmitouflé dans son manteau beige, son écharpe, son bonnet et ses gants blancs enfilés, venait de se stopper net. Il avait l'air encore plus malade que la veille, et en plus d'un masque de fatigue sur le visage, un autre, dirigé contre le nouvel arrivant, vint mettre de la couleur sur ses joues.

Ce masque, c'était un mélange de colère, de déception et de saturation, c'était une expression dure et franche qui fit comprendre à Louis qu'il avait eu tord, hier, lorsqu'il s'était dit qu'il ne lui restait plus personne à décevoir.

Il restait Harry. Et ça, c'était pire que tout.

Pourtant, le bouclé ne fit aucun commentaire, ne lui adressa pas la parole, et attrapa la petite main de Léo qui le suivait, couvert lui aussi de plusieurs couches de vêtements.

_Papa ! s'écria d'ailleurs le petit garçon d'une voix enrouée en sautillant. Tu étais où ?

Il toussa pour éclaircir sa gorge et Harry, qui réprimait à son tour un frisson, soupira. Léo avait définitivement attrapé mal la veille, et il était pour lui hors de question que cela empire.

_Viens mon Ange, tu verras papa ce soir ; je ne veux pas que tu restes dehors.

Louis, qui n'avait pas réussi à ouvrir la bouche tant les remords de ne pas s'être réveillé à temps lui rongeaient l'estomac, les regarda s'éloigner en direction de la voiture, en silence.

Harry installa Léo dans son siège-auto, contourna le véhicule, et lui jeta à nouveau ce même regard à travers le pare-brise.
S'il avait pu se damner aux enfers, Louis était sûr qu'il l'aurait fait dans l'instant.

The perfect sky is Torn.Where stories live. Discover now