Chapitre Dernier.

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"Il y a des fins heureuses, et des fins nécessaires."

*

Le réveil sonna à cinq heures et demie, provoquant un gémissement plaintif de la part d'un des deux corps dénudés allongés sous les draps. Louis, qui aurait voulu se tourner en râlant, remarqua que la totalité de ses muscles étaient engourdis car quelque chose d'anormalement lourd dormait sur son torse.

Ce quelque chose en question, c'était une masse de boucles brunes trop longues qui n'avaient même pas cillé à l'entente de l'alarme, et qui en moins de deux secondes, lui renvoya en pleine figure les dernières heures qu'ils avaient passés :

Le tracé de ses lèvres incandescentes sur sa peau, sur chaque millimètre de sa peau brulante ; ses mains, ses baisers ; sa voix. Sa voix rauque et haletante qui n'avait cessé de murmurer son prénom ; tout revenait. De l'essoufflement de leur respiration aux étincelles de béatitude qui avaient flotté au dessus d'eux pendant qu'ils faisaient l'amour.

Le souvenir fut tel qu'une bouffée de chaleur se mit soudainement à le faire manquer d'air, et à cet instant précis, le réveil se mit en marche pour la seconde fois, faisant remuer les boucles emmêlées qui lui chatouillaient le visage.

Il souffla de soulagement, car ses sens étaient décuplés par ses souvenirs silencieux, qui rejouaient en continu dans son esprit en le rendant fébrile.
Mais le menton d'Harry sur posa sur son pectoral gauche, juste sur son tatouage portant le numéro « 78 », et sa température corporelle redescendit quelque peu. Ses paupières étaient légèrement entrouvertes et pleines de fatigues, mais l'éclat que ses iris émeraude renvoyaient ne trompait pas.

_Bonjour, chuchota Louis en passant une main dans ses mèches trop longues.

Le geste ressemblait plus à une caresse tendre qu'à une tentative de dégagement de front, et le bouclé le vit bien, laissant un sourire recouvrir ses traits en embrassant sa clavicule.

_Bonjour.

Pendant un instant, il n'y eu plus aucun échange verbal, rien qu'un contact visuel intense qui liait le vert au bleu dans une tempête de sentiments. La forêt se fondait dans l'océan, l'azur se perdait dans l'émeraude.

Puis le retour à la réalité survint : le réveil sur le bois de la table de nuit se mit à sonner pour la troisième fois, la réalisation de leur retard les frappa, et ils soupirèrent.

_Faut pas que je rate mon avion.

Son timbre était quasi-inaudible et la seule raison pour laquelle Harry l'avait entendu, c'était parce que son visage était aussi proche que leur position le leur permettait.

_Je sais.

Mais aucun des deux ne bougea immédiatement. Ils restèrent ainsi durant encore quelques minutes avant que leurs jambes ne finissent par se séparées. Aussitôt, la chaleur provoquée par la bulle d'intimité qui s'était formée autour d'eux s'évapora et la magie fut rompue.

Il fallait qu'ils s'habillent, qu'ils réveillent Léo, et qu'ils se mettent en route pour l'aéroport.

*

_C'est celui-là ton avion ? demanda le petit garçon au moment où ils arrivaient devant la porte d'embarquement numéro cinq.

Louis jeta un coup d'œil à l'endroit que son fils pointait du doigt mais secoua la tête, le remontant dans ses bras car il commençait à glisser sur ses hanches.

_Non, ce n'est pas le mien, ce n'est pas la bonne compagnie aérienne.

Léo fit la moue mais n'insista pas, préférant poser sa tête sur l'épaule de son papa en fermant les yeux. Il était fatigué ; il n'avait pas très bien dormi et ne voulait pas que son papa parte. C'était la raison pour laquelle il s'accrochait désespérément à la veste en jeans qu'il portait, le serrant du plus fort qu'il le pouvait en refusant de descendre.

The perfect sky is Torn.Where stories live. Discover now