Partie 9

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PDV Clément :

Je fus réveillé par le soleil qui caressait ma peau à travers la fenêtre. En ouvrant les yeux j'eus la désagréable surprise de remarquer que Jenifer n'était plus dans mes bras. Avais-je rêvé ? Non, son parfum hantait encore mon oreiller. Elle avait passé la nuit à mes côtés, c'était une certitude. J'avais été sans voix en la voyant me rejoindre au beau milieu de la nuit, elle tremblait comme une feuille et semblait désemparée et à bout de force. L'avoir auprès de moi avait été inespéré, j'aurai voulu arrêter la nuit, la faire durer éternellement, empêcher le soleil de se lever.

Elle avait eu besoin de réconfort, de sentir une présence peut-être même de se sentir aimée ... Cela avait été plus fort qu'elle je pense. Passer la quasi totalité de ma nuit à l'embrasser et à sentir son corps contre le mien m'avait fait perdre la notion de l'espace et du temps à nouveau. J'étais complètement habité par cette femme. 

En rejoignant le salon pour le petit-déjeuner je retrouvais mon père en compagnie de Jenifer comme toujours. Mais cette dernière semblait encore plus absente que la veille. Son regard fatigué était figé sur sa tasse de café, il n'était pas difficile d'imaginer à quoi elle pouvait penser. Jenifer et moi n'avons fait que nous enlacer et nous embrasser, mais cela était déjà trop dangereux. Ces actions entre nous ne devraient pas avoir lieu, elles ne devraient pas exister, mais comment pourrais-je la repousser dans ces moments ? Avec quelle volonté ? 

- Bonjour, me lança mon père en m'entendant arriver. Comment ça va ce matin ? 

Jenifer releva automatiquement la tête en entendant mon père parler. Il avait signalé à Jenifer ma présence sans le savoir car cette dernière ne m'avait pas encore remarquée. Elle força à peine un sourire et rabaissa immédiatement son regard. 

- Ça va merci, me contentais-je de répondre en m'asseyant face à la chanteuse. 

Mon père n'osa rien dire de plus, depuis mon comportement froid avec lui hier matin il semblait marcher sur des oeufs avec moi. Cela était pour le mieux finalement, moins l'on se parlait mieux je me portais dorénavant. 

À table l'on entendait uniquement les bruits des cuillères se cognant dans les tasses, les feuilles du magazines de finances de mon père se tourner et se froisser ainsi qu'en fond la ville de Paris en éveil. L'ambiance était pesante mais pas pour mon père étrangement qui ne semblait pas alerté par ce qu'il se passait autour de lui. Il commença même à fredonner un air que je ne reconnus pas et que j'écoutais à peine à vrai dire. Je fixai Jenifer malgré moi, imaginant que mon père était trop occupé par son interprétation pour nous remarquer. Je la suppliais intérieurement de me regarder, ne serait-ce qu'un instant. Je voulais échanger au moins un sourire avec elle, réussir à lire au fond de ses yeux pour y interpréter quelque chose, n'importe quoi qui m'aiderait à savoir dans quel état d'esprit elle était aujourd'hui. 

Quand enfin elle croisa mon regard j'y découvris de la honte, du regret et du désespoir. Je n'étais pas surpris, je lui fis un sourire afin d'essayer de la rassurer. Je suis rappelé à l'ordre par le bruit du magazine de mon père se refermant. 

- Bon, et bien c'est l'heure pour moi, je rentrerai tôt ce soir je pense ! nous prévenait-il en regardant sa montre. 

Il alla embrasser Jenifer qui me quittait difficilement des yeux. Une fois mon père partit je retournai la tête vers Jenifer. Cette dernière ne perdit pas une seconde de plus pour se lever à son tour. 

- Je vais me préparer aussi, soufflait-elle sans aucune émotion dans la voix. 

- Jen, attends deux secondes, me précipitais-je en la suivant. On peut parler s'il te plaît ? 

Jenifer & Clément Remiens : Bravons tous les Interdits - De l'Idylle à l'Amour -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant