Partie 49

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PDV Jenifer :

Je ne parviens plus à bouger. Tout semble aller trop vite autour de moi, le bruit envahit mes oreilles. Ma vision devient trouble, je ne distingue plus aucune silhouette dans cette foule d'invités, seulement un amas de personnes s'agitant et m'observant comme si j'étais une bête de foire. J'ai souvent été face à un public, mais ce qu'il attend de moi en temps normal est différent ce qu'il se produit ce soir. Je fixe Paul qui ne me prête aucune attention mais me resserre continuellement contre lui grâce à son bras m'entourant par la taille, il me fait d'ailleurs presque mal. Lorsque ce dernier a annoncé ma grossesse j'ai bien cru que mon âme quittait mon corps. Mon sang s'est glacé dans mes veines mais s'est échauffé dans mon esprit, sifflant presque dans mes oreilles. J'ai dû pâlir, ma stupéfaction devait être visible à des kilomètres. Je lui ai marmonné comme je le pouvais un "Paul, qu'est-ce que tu fais ?", mais ma question était restée sans réponse. Il a créée une véritable cohue. Je suis perdue, je ne sais pas comment réagir, où regarder, ni même comment garder la face.

Parmi toute cette effervescence je distingue facilement les flashs des journalistes qui commencent à nous assaillir. Ils ne se gênent pas pour nous photographier sous toutes les coutures. Ils avaient bousculés tout le monde, s'étaient presque grimpés dessus pour arriver à nos pieds, et ce en à peine une vingtaines de secondes. Ils m'interpellent, je reconnais mon prénom, ils me demandent de sourire, je déteste lorsqu'ils font cela. Je tremble, je m'expose, je vais à l'encontre de mes principes. J'ai peur, je ne suis pas à ma place, je n'agis pas comme je veux le faire. Paul m'embrasse lourdement sur la joue pour satisfaire les photographes et les gens applaudissent et sifflent de plus bel, attendrit par cette marque d'affection ridicule.

- S'il te plaît regarde les un peu Jen, tu deviens ridicule là, viens me murmurer discrètement mon compagnon sans quitter son sourire de scène.

- Je veux descendre. Maintenant, me contentais-je de lui dire. Lâche-moi s'il te plaît, on s'est assez donné en spectacle comme ça ...

Mais Paul ne desserre ma son étreinte, il me bloque contre lui afin que je ne puisse pas m'éloigner.

- Paul, ça suffit maintenant ... Laisse moi descendre, m'agaçais-je.

Il continu de faire comme si il ne m'entendait pas. C'est trop pour moi, je me sens utilisé. Je suis un objet. J'étouffe contre lui, le bruit me fait tourner la tête. Je force pour m'extirper de sa poigne quitte à paraître plus brusque. Et finalement il me relâche. Je me retourne et m'apprête à descendre de cette "scène", je lui laisse le champ libre, qu'il savoure son moment de gloire sans moi. Mais un des photographes réussit à se retrouver face à moi. Il me photographie, son flash m'aveugle, je me frotte les yeux, puis c'est un autre qui arrive et qui s'y met lui aussi. Très rapidement ils sont 3 ou 4,ils m'encerclent presque, je me sens violée dans mon intimité. Je vis ce que je déteste, cette sensation d'être prise dans un étau est un poids infernal sur ma poitrine. Ils me parlent tous en même temps, je voudrais me boucher les oreilles et m'accroupir afin de ne plus les voir, de ne plus les entendre. L'un d'eux m'empoigne par le bras et je craque, je leur demande de me laisser, mais évidemment ma demande se perd dans tout ce vacarme.

- Éloignez-vous, laissez la respirer bordel ! Vous voyez pas que vous l'étouffez là ?! Dégagez !

La voix de Clément s'élève près de moi. Cette fois-ci c'est lui qui m'attrape par la taille. En le sentant contre moi je suis à deux doigts de m'effondrer contre lui.

- Clément, articulais-je doucement comme une supplication.

Alors sans me lâcher il nous fraye un chemin vers la sortie lapsus proche. Il repousse toutes les personnes se trouvant sur notre passage. Il a même pour réflexe de me faire garder la tête baissée comme pour me protéger des photos. L'on réussit finalement à sortir de la salle de réception et nous trouvons réfugiés dans la pièce adjacente, un espèce de SAS de luxe où se trouvent diverses canapés et un petit bar. Personne d'autres que nous n'y avons accès.

Jenifer & Clément Remiens : Bravons tous les Interdits - De l'Idylle à l'Amour -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant