Chapitre 13

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De retour de la gare, nous déjeunons chez les parents de Martin avant d'aller nous réfugier dans la chambre de ce dernier. Puis l'après-midi se met à passer à une vitesse tout simplement effrayante. Je ne cesse de regarder l'horloge murale que mon petit ami a accrochée sur le mur de sa chambre. J'aimerais prendre les aiguilles à pleines mains pour les empêcher d'avancer aussi vite. Voire peut-être même pour les faire reculer un peu. Mais rien n'est plus inexorable que le temps.

Tic tac. Tic tac.

Déjà 16 h. Déjà 16 h 30. Et maintenant, presque 17 h.

Martin avait des devoirs à faire. Nous nous sommes installés tous les deux sur son lit, adossés au mur.

L'alpha relit un polycopié, au air concentré absolument adorable sur le visage, pendant que je regarde des vidéos sur YouTube tout en gardant un œil sur lui, tant il est agréable à regarder. Ses cheveux ont un peu poussé et cela lui va bien. J'aimerais entortiller mes doigts dans ses boucles soyeuses, mais j'essaie de ne pas le déranger. Je suis déjà suffisamment émoustillé comme cela parce que nos cuisses ne cessent de se frôler.

Je me sens bien. J'adore être ici parce que la chambre de mon alpha est imprégnée de son odeur et que donc tout sent bon. Je voudrais bien m'installer ici cette année pour survivre à l'absence de Martin, mais je doute que mes parents acceptent.

Tic tac. Tic tac.

Ainsi collés l'un contre l'autre dans cette atmosphère studieuse, nous ressemblons à un couple ordinaire. Pas à des loups-garous qui ne cessent d'être plongés dans toutes sortes d'ennuis tous plus ridicules les uns que les autres.

En parlant d'ennuis ridicules… Les Imbert m'ont raconté pendant le déjeuner avoir patrouillé dans la forêt pour essayer de mettre la main sur le fameux vampire qui m'avait attaqué. Ils n'ont rien perçu de bizarre. Ils n'ont même pas trouvé la biche qui avait été vidée de son sang. Bref, la conclusion de tout ceci, qu'ils se sont bien gardés de prononcer à voix haute, est manifestement que mon imagination se trouve être trop fertile… Je n'ai rien répliqué. Je sais ce que j'ai vu. Et si personne ne veut m'aider, je vais devoir me débrouiller tout seul, pour changer. J'ai bien réussi à faire évader un lapin condamné à mort !

Tic tac. Tic tac. Il est à présent l'heure d'aller dîner et le soir tombe. Martin allume sa lampe de chevet. Je jette un coup d'œil par la fenêtre. Le soleil a disparu à l'horizon, laissant derrière lui une longue traînée rose.

Martin m'embrasse sur la tempe et ferme enfin le polycopié qui paraissait plus l'intéresser que moi depuis tout à l'heure.

— Et si nous nous mettions en route ? propose-t-il.

À notre arrivée à la maison, Pruneau vient faire la fête du siècle à Martin. Mes parents le saluent également, avec un peu plus de retenue (il est vrai qu'il aurait été très étrange qu'ils se mettent eux aussi à lui lècher le visage).

Après le plat principal, je vois avec inquiétude ma mère déposer sur la table les victuailles que lui ont offertes les Raspail. Heureusement, elle les a disposés à l'envers, si bien que Martin ne peut pas voir qu'il est marqué dessus "ferme Raspail".

— Une petite part de fromage, Martin ? propose-t-elle.

— Volontiers, Madame Cresp, répond l'alpha, toujours soucieux de plaire à mes parents.

Maman nous sert tous les deux. Je jette un regard méfiant à la chose dans mon assiette. C'est une sorte de grosse tomme à la croûte épaisse. Je m'oblige à en enfourner un morceau dans ma bouche. Ce n'est pas si mal. De son côté, Martin avale sa part avec appétit.

Le loup et moi 2 [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant